dimanche 22 juin 2014

L'huile de millepertuis



Ma grand-mère utilisait ces fleurs pour soigner les brûlures LEGERES. 
Elle   remplissait un flacon brun (style flacon de pharmacien) de ces fleurs fraîchement cueillies (rien que les fleurs). 
Ensuite, elle ajoutait de l'huile d'olive d'excellente qualité pour couvrir les fleurs.
En dernier lieu, elle ajoutait quelques gouttes d'huile essentielle de lavande (pour empêcher l'huile de rancir).
Après quoi, elle plaçait sa bouteille au soleil durant 48 heures (pour dynamiser).
Après quelques jours d'infusion, l'huile devenait d'un beau rouge.  

Lorsqu'elle se brûlait LEGEREMENT en cuisinant, elle passait d'abord la partie brûlée à l'eau froide et, ensuite seulement, elle appliquait son huile de millepertuis.

Pour avoir reproduit cette préparation et l'avoir utilisée moi-même, je peux dire que cela marche. Après une heure ou deux la douleur disparaît et le lendemain, c'est à peine s'il reste une légère trace de la brûlure.

Millepertuis signifie mille trous.
Si vous regardez une feuille par transparence,
vous verrez qu'elle est percée de nombreux trous.

Attention, la peau traitée à l'huile de millepertuis peut mal réagir au soleil !

vendredi 20 juin 2014

Potage de radis au lait de coco safrané

Potage de radis safrané
(chaud ou froid )

Ingrédients :

1 belle botte de radis
25 cl de lait de coco (pas la crème qui enlèverait la légèreté du potage)
2/3 dl d'eau
25 stigmates de safran (http://www.or3r.fr)
sel / poivre

Préparation :

2 heures (minimum) avant la préparation, faire infuser le safran réduit en poudre dans le lait de coco

Laver les radis et les couper en 4 ou en 8 morceaux
Placer dans une casserole et couvrir d'eau
Saler et poivrer
Faire cuire 10 minutes à petit feu (les morceaux doivent être tendres)
Mixer
Hors du feu, ajouter le lait de coco safrané

Pour un potage froid, laisser reposer quelques heures au frigo

Crédit photo : Natalia Pyzhova (Banque d'images)

S'il vous reste quelques radis un peu vieux dans votre potager, n'hésitez pas à les utiliser pour ce potage. Dans ce cas, après avoir mixé, il faudra filtrer votre potage pour enlever les fils qui sont peu agréables en bouche.

mercredi 18 juin 2014

Le trésor de la Cabro d'or à l'Opéra Grand Avignon

 


La Provence compte de nombreuses légendes dans lesquelles, très souvent, le merveilleux s'entremêle à l'Histoire.

« La Cabro d'or » ne dépare en rien la longue liste de ces légendes (prouvencaulengovivo.free.fr/creaturo-creatures.htm#cabro)




Pour expliquer la légende de cette Chèvre d'Or, certains auteurs n'hésitent pas à remonter jusqu'à Jason et sa Toison d'Or.
Plus près de nous, Alphonse Daudet y fait allusion dans son texte « Les étoiles ».
Quant au préféré de tous, Frédéric Mistral, c'est dans « Mireio » qu'il évoque la chèvre en ces termes :
"Vole la Cabro d'or, la cabro que degun de mourtau ni la pais ni la mousi. Que sous lou ro de Baumaniere lipo la moufo roucassiero".  (La chèvre d'or que nul mortel ne paie ni ne trait, qui, sous le roc de Baumaniere, lèche la mousse du rocher)
Et Mistral de situer la merveilleuse chèvre dans le Val d'Enfer près des Baux-de-Provence.
Mais le Vaucluse n'est pas en reste lorsqu 'il s'agit de situer la retraite de l'animal. Si vous en croyez les Malaucéniens, c'est au pied du Ventoux, non loin de la source du Groseau, au lieu-dit « les Aréniers » qu'ils situent la porte qui protège l'antre de la chèvre. Bien étrange porte qui ne s'ouvre qu'une seule fois par an, la nuit de Noël.



Mais le mythe le plus répandu se situe au cours du haut Moyen Âge, à la suite de l'occupation sarrasine en Provence :
(copie d'écran)



Création de l'affiche : Jade Jeudy (14 ans)






Une aussi belle légende pouvait-elle laisser des adolescents provençaux indifférents ?
Bien évidemment non.
Dans le cadre de l'action pédagogique de l'Opéra Grand Avignon, encadrés et conseillés par leurs professeurs de français et d'éducation musicale, des élèves du collège Joseph d'Arbaud de Vaison-la-Romaine et du lycée Aubanel d'Avignon furent les participants enthousiastes du spectacle présenté : LE TRESOR DE LA CABRO D'OR


Ce fut un beau spectacle, un magnifique spectacle !
Des décors oniriques et d'une grande sensibilité, des jeux de lumière impeccables, un orchestre au mieux de sa forme et des élèves désireux d'égaler leurs aînés dans les voies (hum !) difficiles du chant d'opéra, voilà ce qui fut offert aux spectateurs. Cette réunion de talents multiples ne put que déchaîner les applaudissements des spectateurs.





mercredi 11 juin 2014

Souvenirs d'enfance (29) - Vers la Savoie

Vers la Savoie
 ......
  Chaque année, ma mère relevait un véritable défi : emmener toute la famille en Savoie durant les deux mois des congés d'été. Chaque année, grâce à son opiniâtreté, le défi était gagné.
 Dans l'organisation du voyage, un rôle très important était dévolu à mon père : choisir le lieu du séjour....
 A l'époque, partir en vacances, quand on ne possédait pas de véhicule, demandait une organisation qui ne laissait rien au hasard. Fourmi laborieuse, ma mère employait toute son énergie à préparer les bagages, acheter les billets de train, prévoir les correspondances, contacter les hôtels ou les pensions de famille, confirmer les réservations pour la halte annuelle à Paris, ne pas oublier les chapeaux de paille de ses filles et le filet à papillons de son mari Ouf! Après toutes ces démarches, elle aurait pu avoir fait sa part de travail et se dire : «Maintenant, à lui!»
  Que nenni! En route vers la gare de Mons, c'était elle qui portait les valises, qui, entre les correspondances, calculait le temps imparti et, sur les quais, surveillait le comportement de ses filles. Mon père suivait, le filet à papillons sous un bras et des livres récemment achetés sous l'autre. Une sorte de casque colonial en paille vissé sur la tête, notre Tartarin- poète, partait pour les Alpes.
 A la sainte Trinité, épouse, mère, femme, incombait le bon déroulement du voyage, du départ de Maisières jusqu'au lieu d'arrivée quel qu'il fut. C'est pourquoi, de temps à autre, une longue écharpe de stress, de grincements de dents et de mauvaise humeur flottait derrière notre petite famille en route vers les sommets.
 Pourtant, ce rôle d'organisatrice, ma mère ne l'aurait cédé à personne même pas, je crois, pour le coût global des deux mois de vacances. Elle aimait ce rôle de femme pleine de ressources qui lui permettait, mine de rien, de dominer une famille un peu trop bohème en d'autres temps. Aucun des côtés prosaïques de la vie ne devait venir gêner son mari et elle s'y employait avec vigueur. La-dessus, que chacun marche au pas. Si, pour cela, il fallait porter des tonnes de bagages, elle le faisait sans hésiter.

  Une année, après le passage de la frontière, j'avais quitté notre compartiment pour me promener dans le couloir, donner libre cours à mon exubérance et voir le paysage mieux à mon aise. Après quelques allers et retours, j'avais obtenu l'autorisation d'un voyageur de monter sur sa valise et, les coudes appuyés à la longue barre en cuivre courant le long de la fenêtre, j'admirais la mer des vignes champenoises. Oui, une vrai mer que cette étendue verte qui moutonnait aussi loin que pouvait porter le regard . A l'émerveillement provoqué par ces vagues immobiles était venu s'ajouter celui d'un coucher de soleil beau à couper le souffle. Tout le ciel s'était drapé dans des dégradés chauds de rouges et d'orange et l'horizon dégagé apportait à ces couleurs une dimension extraordinaire.
  Perdue dans ma contemplation, je vis brusquement apparaître une bouteille énorme, immense, qui, partant du milieu des vignes, touchait le ciel de son gros bouchon à muselet. Sa hauteur inattendue me laissa sans voix. Jamais je n'avais vu de bouteille aussi impressionnante. Mais à quoi pouvait bien servir un tel modèle? Je ne demandai rien à personne et, toujours appuyée à la main-courante en cuivre, je me mis à réfléchir intensément. Il devait y avoir une réponse à ce gigantisme. Et brusquement vint la compréhension : Pour «mettre Paris en bouteille»! J'avais souvent entendu mes parents utiliser cette expression et n'avais jamais compris comment il était possible de placer cette ville pleine de rues, de musées et d'hôtels dans une bouteille.
  «Tout vient à point à qui sait attendre». Et bien ,voilà, j'avais attendu et la réponse se dressait maintenant sur fond de ciel en feu : une bouteille de champagne géante. Un grand contentement m'envahit, je venais de résoudre l'une des énigmes qui perturbaient ma jeune compréhension des choses de la vie.
  Après cette découverte non négligeable, je pus entrer dans un bon sommeil réparateur, bercée par les «tagadag, tagadag, tagadag» lancinants du train lancé dans la nuit.

  Le second jour du voyage, tôt le matin, ma mère m'éveillait et je l'accompagnais, encore à moitié endormie et toute frissonnante, dans le couloir du train où, si caractéristique des anciennes locomotives, l'odeur âcre du charbon et de la vapeur d'eau flottait dans l'air frisquet.
  Ma mère me hissait à la bonne hauteur. Pointant du doigt le paysage vers la droite de la fenêtre, elle me disait alors : «Regarde, on voit les Alpes».


  La ligne d'horizon n'était plus en accord avec le ciel, elle avait commencé à le mordre de toute la puissance de ses dents encore arrondies mais qui bientôt deviendraient plus pointues et agressives.






Et qui faisait la lessive quand l'amour
de sa vie chassait les papillons ?

Petite rando au départ de La Frache


Un départ très facile à trouver lorsque l'on se trouve sur la route Montbrun-les-Bains/Entrechaux.
Après avoir dépassé la Maison Forestière de Brantes, un parking ombragé permet de quitter son véhicule pour commencer la randonnée proprement dite.
Ensuite, à la grâce de votre imagination ! En effet, diverses directions s'offrent au promeneur parti sans a priori.


Ici, Chante-Loube me botta bien. Chante-Loube, Chante-Louve, La Louve chante ... Quelle idée merveilleuse. Ce fut donc la direction choisie.


Par contre, rien ne déstabilise plus le promeneur que lorsqu'il arrive devant une fourche sans indication.
Disparue Chante-Loube. A gauche ? A droite ? Va savoir !
Dans un tel cas, j'ai, depuis mon jeune âge, toujours choisi de virer à gauche. Mais là, je me suis assise pour réfléchir quelques minutes. Après tout, à l'heure actuelle, la gauche pourrait bien être une grosse impasse pour naïfs. Tant qu'à faire, je pris donc à droite....
...ce que je ne regrettai pas (je parle des paysages, bien entendu).

Des chemins surchauffés par le soleil et qui dégagent une enivrante odeur de résine amère

Ici, le lierre étreint le chêne..
... là, le chêne enlace un pin

Les hautes herbes attendent le moindre souffle de brise pour entamer une valse lente





 Et ces choix multiples mais légèrement irraisonnés, où m'ont-ils menée ? 
Oh ! Comme souvent dans ces cas-là, au milieu de nulle part.
Comme quoi, "randonnée bien programmée vaut mieux que deux, tu l'auras".
Cela ne veut rien dire ? Bon. Et celle-ci ?
"Le mieux est l'ennemi du bien".
Trop sérieux ?
Alors, ma préférée : "Une truite dans la marmite vaut plus que deux poissons dans la rivière".
Ah, ah, ah ! J'entends d'ici certaines réflexions... que je ne répéterai pas
Mais... ce milieu de nulle part, où était-ce ? 
Je ne sais pas mais lorsque je fis demi-tour, j'avais récolté de merveilleuses   petites découvertes et cela suffit à mon bonheur du jour.

Un sylvain azuré venu se désaltérer
au bord d'une flaque bien précaire
Sur ce flanc nord du Ventoux, le dompte-venin
semble avoir trouvé un terrain de prédilection.
On le rencontre tout le long de la montée.

Un magnifique gazé

L'araignée-crabe, totalement immobile,
attend le passage de sa proie





A l'arrivée, vue intéressante sur le village de Brantes situé de l'autre côté de la vallée du Toulourenc.


Il y aurait bien eu un but intéressant : le sommet du Ventoux.
Mais cela, ce sera pour une prochaine fois !