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mercredi 28 août 2013
mardi 27 août 2013
Les syrnikis (ou cyrnikis) : un souvenir de ma grand-mère
Enfants, nous allions souvent passer une partie de nos vacances chez mes grands-parents.
Dès notre arrivée, ma grand-mère se mettait aux fourneaux et il ne se passait pas un jour sans qu'elle nous préparât une recette, souvenir de sa jeunesse en Russie.
J'aimais particulièrement ses syrnikis, sorte de galettes à base de fromage blanc bien égoutté, de farine et d'oeufs. C'était moelleux, goûteux, et d'une richesse incroyable.
Après deux syrnikis, nous pouvions partir affronter le vent de bise. Mais même quand elle nous les préparait en été, ni ma soeur ni moi ne refusions jamais ce dessert qui nous était parfois servi comme collation à quatre heures.
En voici la recette de base :
Ingrédients :
500 gr de fromage blanc à la russe
4 jaunes d'oeufs
100 gr de farine
2 c à s de sucre
1 pincée de sel
2 bonnes c à s de beurre
de la crème fraîche épaisse
Préparation :
Faire égoutter 1 kg de fromage blanc dans une passoire ou une étamine durant 24 à 48 heures
Cette préparation s'effectue au frigo
Régulièrement, enlever le petit lait
Le fromage devient ainsi plus compact, c'est le fromage à la russe
Lorsque ce fromage a suffisamment égoutté, l'écraser à travers le treillis de la passoire afin de l'émietter
En battant, incorporer les jaunes d'oeufs un par un puis la farine, le sucre et la pincée de sel
Partager ce mélange en plusieurs boules
Sur une surface farinée, à la main, aplatir les boule pour obtenir des disques de plus ou moins 2 cm d'épaisseur
Faire fondre le beurre dans une poêle assez large et faire revenir les syrnikis à feu moyen 4 à 5 minutes de chaque côté.
Servir tiède avec de la crème fraîche épaisse et du sucre
Pour cette préparation, j'ai choisi la farine de sarrasin , ce qui rend les syrnikis très foncés ... Et le miel safrané a remplacé le sucre |
vendredi 23 août 2013
Une journée sur la montagne de Geine
Une
journée sur la montagne de Geine
Neuf
heures, pont de Sénaris, au pied de la montagne de Geine. C'est là que
le rendez-vous a été donné. Et nous y sommes, nombreux, heureux de
la journée qui s'annonce magnifique.
Prête
à sillonner l'adret, à la recherche de connaissances géologiques,
botaniques ou autres, presque novice en ce qui concerne le milieu
provençal, je me réjouis de recueillir un maximum de renseignements
et tous feront farine au moulin de mes petits écrits et plus tard,
de mes souvenirs heureux.
Lorsque
notre marche commence, le soleil, levé aux aurores et en très grande forme, semble bien décidé à ne pas nous quitter d'un rayon
durant toute la randonnée.
Après
avoir eu à choisir entre la draye actuelle ou l'ancienne sente de
muletier, une première halte importante se présente sur La Grande
Terre : nous ferons, là, une rencontre inoubliable avec une jeune
femme éleveuse de brebis. Durant plusieurs dizaines de minutes,
elle nous expliquera, avec passion, son métier, sa vie sur Geine et
aux alentours, les dures contraintes d'une existence qui,
journellement doit naviguer entre les impondérables de l'élevage et
les « absurdités » d'une administration qui n'est ni
humaine ni surtout réaliste.
Nous
reprenons ensuite de petits chemins caillouteux pour arriver à
l'ancien lieu de vie de « Mirette ». Il n'y reste que
quelques ruines mais, oui, quelqu'un a bien vécu dans ce lieu isolé.
Les preuves jaillissent de part et d'autre de la sente : à l'endroit
le plus frais, un figuier volontaire continue à batailler pour rester maître des
broussailles qui ont repris leurs droits depuis de longues années.
Ici, le vieux tilleul familial n'offre plus ses fleurs sèches qu'au
ciel, là, un amandier fou, dans un dernier élan de sa tendresse
d'arbre, propose une multitude de fruits habillés de velours d'un
tendre vert grisâtre. Si cette vie oubliée enveloppe le groupe
d'une légère nostalgie, l'un des participants relance la gaieté
en racontant une anecdote concernant un chaton perdu par
« Mirette ». Les rires jaillissent et nous repartons.
Durant
toute notre montée, nous pouvons garder un oeil sur le Ventoux et, à
chacune de nos étapes, je découvre un peu plus ce corps de pierre
étiré à travers le Vaucluse comme un énorme reptile immobile qui
se chauffe au soleil ou se rafraîchit le ventre dans le Toulourenc. Jamais je ne l'avais imaginé aussi long.
De
sente en sente, de caillasse en pré jauni, nous atteignons enfin une
jolie chênaie qui s'ouvre sur la Plana, immense prairie ceinturée
de chênes blancs et de genévriers.
Après
le pique-nique, une petite sieste ne se refuse pas. Qui serait assez
fou pour ne pas apprécier ce repos proposé au cœur de la nature ?
Personne, et pour preuve : les corps gisent, étendus, qui entre deux
lavandes, qui sur des touffes de thym, sac à dos en guise
d'oreiller. Ce contact avec la terre-mère est bénéfique pour
régénérer les forces.
Ce
sera ensuite un délicieux moment de lecture. Assis en cercle, à
l'ombre d'un chêne ridé de ses racines aux dernières ramilles,
bien plus silencieux que les cigales, nous écoutons : notre lectrice
nous a choisi quelques passages du livre « La Montagne aux
Oublis » de Jean-Louis
Marçot. Sa voix nette, juste, a trouvé un rythme parfait pour nous
emmener à la rencontre du souvenir de ceux qui, voilà des
décennies, habitèrent cette montagne dure, sans concession et qu'il
fallait mériter au prix de toute une vie de labeur intense.
Les
traces de leurs vies ? Nous les découvrirons au fur et à mesure de
notre marche de l'après-midi : ici, les restes d'un mur en pierres
sèches, là quelques tuiles brisées ayant servi de canalisation,
plus loin encore l'ouverture d'une bergerie devenue imaginaire et
qui ne protège plus que des rosiers sauvages ou des amélanchiers.
Toute
ces vies envolées planent maintenant aux flancs de la montagne de
Geine qui, depuis longtemps, n'accepte plus, comme compagnons de
route, que le mistral, le soleil et l'éleveuse de brebis.Un champ de chardons bleus... |
...nous accueille à l'entrée de "La Grande Terre" |
Quelques belles rencontres
Le genévrier de Phénicie |
Une carline ébouriffée par les doigts du soleil |
Nectare de lavande ? Allez ! Un dernier coup avant de reprendre la route |
Plant de lavande sauvage |
"J'avais prévu un déguisement parfait mais ... " |
"Viens sur mon épaule, nous ferons la route ensemble" |
??? |
Ici, chaque jour ...
Ici, chaque jour, vie et mort s'enlacent en un grand chant d'amour |
jeudi 22 août 2013
Souvenirs d'enfance (12) (deuxième partie et fin) Le verre de trop
Le verre de trop (fin)
Ce
jour-là, ma mère avait profité d'un temps radieux pour servir
l'apéritif dans le jardin, sous le buddléia en fleur qui était
devenu pour tous un immense parasol odorant. Traditionnellement, elle
servait aux adultes un Martini accompagné de petits biscuits salés
et réservait un jus de tomate pour les enfants.
Les
conversations allaient bon train. Mon père avait déjà séduit son
auditoire par ses connaissances étendues dans nombre de domaines, ma
mère papotait de choses et d'autres avec ses amies ;
quant à nous, les enfants, nous nous étions égaillés dans
le jardin avec parfois un petit retour vers les groupes d'adultes
pour siroter le jus de tomates ou grignoter un biscuit..
Je
ne pourrais dire comment je me suis retrouvée, vers la fin de
l'apéritif, dans les bras d'André M ... (un ami, ancien élève de
mon père) en train de lorgner son verre de Martini. Voyant mon
regard concupiscent , André me demanda, sans
aucune mauvaise intention, si je
voulais goûter cette boisson. Ni une ni deux, sans me faire prier,
j'avalai une fameuse rasade du breuvage interdit.
C'est
l'instant que choisit ma mère pour prier l'assemblée de passer à
table. André me posa à terre et suivit le mouvement qui entraînait
tout le monde vers la salle à manger sans plus s'occuper de moi.
Les enfants emboîtèrent le pas et je fermai la marche avec la tête
dans les nuages et les jambes légèrement flageolantes. Personne ne
s'aperçut de rien.
Dans
la salle à manger, ma mère, comme elle le faisait quand une
marmaille nombreuse était réunie, avait aussi placé une petite
table ronde qu'elle avait dressée avec un service pour enfants
propriété de ma sœur. En somme, nous jouions à la dînette tout
en prenant notre repas. Le fait de nous retrouver entre jeunes était
toujours très gai. Ce repas-là allait être encore plus joyeux que
d'habitude bien qu'assez stupéfiant pour mes amis.
Je
m'installai donc en me trémoussant plus que la normale sous les
regards étonnés de notre petite tablée. Après avoir effectué
durant plusieurs minutes mes meilleures grimaces pour amuser la
galerie, je levai enfin les yeux vers la table des adultes. Mon
regard rencontra celui de ma mère qui, de loin, m'observait. Regard
glacé s'il en fut que celui de ma génitrice.
Face
à l'opinion publique, confrontée au jugement de ses pairs, ma mère,
si tendre et protectrice en temps normal, était capable de se
changer, en une fraction de seconde, en statue de la réprobation :
accusatrice sans reproche, traînant derrière elle tout un savoir de
mère parfaite.
A
cet instant, je pus voir qu'au dessus d'une bouche raidie par un
profond mécontentement, ses yeux, si clairs d'habitude, semblaient
avoir foncé : ils ajustaient leurs tirs. Les petits poignards de
la répression muette partaient à intervalles réguliers, me
cherchaient, me visaient, ne me rataient pas. Mais, emportée par
mon exubérance apéritive, je continuai à gesticuler, à dire des
âneries qui semblaient glacer ma sœur placée face à moi et qui
avaient jeté un petit froid chez tous nos jeunes invités. Ce petit
froid ne dura pas longtemps et la rigolade se généralisa.
Mon
rire, lancé une fois à droite, une fois à gauche continua à
éclater. Un véritable bouclier sauveur que ce rire qui
transformait la tablée enfantine en un immense feu d'artifice de
sottises.
Par
opposition, la table des adultes semblait terne, morose. Chacun
parlait d'un ton mesuré, sérieux. Littérature, meilleures
recettes à communiquer, projets de vacances, éducation des enfants,
tout était passé en revue.
Éducation
des enfants, parlez-en, mesdames, messieurs, pour ma part, c'était
un sujet qui ne me concernait pas. En tout cas, pas à ce moment-là.
Par la suite , on verrait. Bien sûr, un léger nuage, annonciateur
d'un drame futur, traversait de temps à autre mes délires mais sans
trop s'y accrocher.
Une
fois de plus, je levai les yeux vers la table des adultes : le regard
de ma mère était là. L'œil de Dieu cherchant Caïn n'avait pu
être plus terrifiant.
De
tels regards capables de me poursuivre à travers l'espace et le
temps ne me laissaient que peu d'alternatives.
Je préférai me tourner définitivement vers mes compagnons
: là au moins, nous étions loin d'être
coincés.
Rigolades,
regards noirs, rigolades, regards noirs, le choix fut vite fait : Je
ne regarderais plus vers la table des parents jusqu'à la fin du
repas. Décision à laquelle je me tins avec plus de fermeté que
n'aurait pu le laisser prévoir la prise d'une trop importante
gorgée d'alcool.
La
fin de l'histoire dut avoir lieu après le départ des amis mais, mon
cerveau ayant plané trop longtemps dans l'univers de Bacchus, je ne
peux la raconter. Peut-être cela se termina-t-il au lit ou plus
sûrement par une mise en accusation dans laquelle les termes de
«petite idiote» ou de «petite imbécile» durent être utilisés
sans retenue. C''était ces termes-là que ma mère affectionnait le
plus quand il fallait nous faire sentir la nullité de nos
comportements et elle ne s'en priva certainement pas.
(Merci à Jacques pour sa relecture et ses conseils)
mardi 20 août 2013
Flans au safran
(pour 12 portions)
Ingrédients
:
250 gr d'un pied de fenouil
un filet de truite saumonée de 200 gr
150 gr de fromage blanc en faisselle
égoutté de la veille (je prends le fromage à 0%)
2 œufs + 2 jaunes
20 cl de crème liquide (allégée ou
pas suivant votre désir)
sel / poivre
60 stigmates de safran de « L'Or
Rouge des 3 Rivières »
Préparation
:
La
veille
: - faire égoutter le fromage en faisselle (vider le petit lait de
temps à autre)
- faire infuser les stigmates du safran dans la
crème liquide
couvrir et placer le tout au frigo
Préchauffer le four à 150 degrés
Enlever la peau et les arêtes du filet de truite,
couper en fins morceaux
Enlever les fils des morceaux de fenouil et hacher menu
Dans un grand plat, battre les œufs en omelette puis y
incorporer les morceaux de truite, les morceaux de fenouil et la
crème safranée
Saler / Poivrer
Vérifier le degré de cuisson à l'aide d'une fine
aiguille
Démouler les petits flans sur un papier absorbant car
ils rendent assez bien de liquide
A déguster chauds ou froids, en entrée sur un lit de
salade, en bouchées pour un apéritif, en pique-nique …
Notes
perso.:J'utilise
des moules en silicone, ce qui permet un démoulage extrêmement
facile
Bien qu'une longue cuisson du safran soit vraiment
déconseillée, dans ce cas-ci, les petits flans gardent un bon goût
safrané.
La recette peut être préparée avec du saumon mais, à
moins de prendre du saumon sauvage, et sachant ce qui se passe en
Norvège avec leurs saumons d 'élevage, il vaut mieux
s'abstenir.
lundi 19 août 2013
Un petit coup d'aquarelle sur le Ventoux
2 cuillères à soupe de numérique, dix pincées de photoshop, 1 heure d'amusement
et voilà le travail !
Comme quoi, vaut mieux pas tomber dans le piège des calendriers attrape-nigauds...
parce que de la neige sur le lac Majeur au mois d'août... peut-être...
mais sur le Ventoux, j'ai un doute
parce que de la neige sur le lac Majeur au mois d'août... peut-être...
mais sur le Ventoux, j'ai un doute
Le Barroux, cité médiévale le temps d'une fête
En ce jeudi 15 août de l'an de grâce 2013, notre bon village du Barroux, perché sur son piton calcaire et dominé par son imposant château du XIIème siècle, est redevenu, le temps d'une journée bien ensoleillée, une cité médiévale presque à part entière.
Flâner dans la fraîcheur des ruelles, côtoyer chevaliers et nobles dames ou, plus prosaïquement, faire quelques achats auprès des producteurs locaux, firent partie des plaisirs de ce jour.
Une ambiance festive, des bénévoles attentives à fournir un maximum de renseignements, de bons crus dans chaque venelle et un repas en musique, que demander de plus à la vie et aux organisateurs qui avaient réussi à arrêter le temps sur une période trop peu connue de notre histoire.
Merci à tous et à l'année prochaine, j'espère.
"L'Or Rouge des 3 Rivières" avait bien sa place dans cette fête médiévale puisque les familles aisées du Moyen-Age utilisaient déjà le safran en cuisine et... l'auriez-vous cru ? ... pour se teindre les cheveux
dimanche 18 août 2013
Abus et répression
Aaaah ! Comme cela fait du bien quand ils s'arrachent les yeux entre eux.
Sur les routes, ils ont déjà une fâcheuse tendance à vous envoyer des insultes au lieu de vous envoyer des fleurs mais maintenant, je constate que leur suffisance et leur manque de fair-play fait tache d'huile jusque sur les parkings privés.
Heureusement, l'oeil de Dieu veille, il voit tout et en tout lieu ! Dans notre cas, Dieu doit s'appeler le Restaurateur du village de P....
Aaaah ! Mais vous ne pouvez pas savoir quel plaisir fut le mien lorsque j'aperçus cette inscription. Vite fait, bien fait, un petit cliché et c'était dans la boîte. Pour une fois que ce n'était pas moi qui me faisais insulter, je n'allais pas manquer d'en faire profiter les amis !!!
Somme toute, je trouve que le restaurateur est resté très poli et j'ai senti une grande retenue dans ses écrits. Pas de "con" ni de "connasse" ni de "va te faire f..." et encore moins de "va niquer ta mère" et même pas le petit "putain" qui est, par ici, dans toutes les fins de phrases. Et tous ces propos chaleureux accompagnés parfois d'un concert de klaxons à vous faire interner.
Non, le chant des oiseaux planait entre ciel et terre et pas une cigale ne s'était arrêtée de cymbaliser.
N'eût été cette grosse tache noire au beau milieu d'une pelouse, ce village sympathique aurait connu l'harmonie parfaite.
En tout cas, pour moi, une belle fin de matinée.
Mais quand j'écris "ils" vous savez tous de qui je parle bien entendu.