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jeudi 25 octobre 2018

Les paradis artificiels

« Le bon sens nous dit que les choses de la terre n'existent que bien peu, et que la vraie réalité n'est que dans les rêves. »
Baudelaire


Je ne m'avancerai pas en affirmant que telle est la pensée de la gente abeille. Le fait est que, ce matin, plusieurs d'entre elles étaient bien shootées et totalement sans réaction face à l'objectif de la cueilleuse. 
Certains matins, je me dis que, voyant l'état de la planète et le peu de considération qui leur est encore dévolu, elles préfèrent sans doute planer vers des infinis plus accueillants.












Immobile du début à la fin des prises de vues, épouse fidèle de la fleur à venir, cette butineuse semble ne plus vouloir vivre ailleurs . Que cherche-t-elle ? Elle seule pourrait répondre.


Quant à celle-ci, à l'ombre ou caressée par les premiers rayons du soleil, la tête indéfiniment plongée vers le centre de la fleur, son seul signe de vie est une patte qui remue de temps à autre.  A-t-elle enfin atteint "la vraie réalité" ?

dimanche 21 octobre 2018

Petits matins en Provence








Faucon, vendredi, 19 octobre 2018

Vue sur le Ventoux à partir du Hameau des Habitants, vendredi, 19 octobre 2018

Faucon, samedi, 20 octobre 2018

mardi 16 octobre 2018

Cucurbita pepo



Cucurbita pepo est le nom scientifique. Sans vouloir me moquer d'une courge, je trouve que cette appellation fait un rien clownesque.
En fait, sur les marchés, cette courge est plus connue sous le nom de courge delicata.
Et délicate, elle l'est, en effet : son goût rappelle celui de la patate douce, un tantinet fade et sucré.
Qu'à cela ne tienne, il est toujours possible de donner du peps à un aliment en insuffisance de goût.
Et hop ! manches retroussées, je pars à la recherche des ingrédients dont je peux disposer dans les environs immédiats.
Sur la terrasse, du persil et des fines herbes; dans la cuisine, de l'ail, du gros sel et un petit piment rouge; dans le frigo, du beurre.
Et donc ce sera une courge delicata façon escargot mais alors, un énôôôrme escargot. 



Ingrédients : 1 petite courge delicata 
                      une dizaine de fines herbes
                      3 branches de persil
                      1 gousse d'ail épluchée
                      du gros sel (d'un moulin à sel)
                      1/4 de petit piment rouge
                       2 bonnes cuillères à soupe de beurre
 Préparation
     -- Laver la courge, enlever le pédoncule, la couper en deux et 
         enlever les graines
     -- Ouvrir le piment rouge, enlever ses graines et en détacher 1/4
         (ou moins suivant le goût)
     -- Hacher finement le persil, les fines herbes,la gousse d'ail et le 
         morceau de piment
     -- Malaxer le tout dans le beurre 
     -- Tartiner cette préparation sur la courge
     -- Saler
     -- Passer au four chauffé à 180 degrés et laisser cuire +- 1/2 
         heure (pour vérifier la cuisson, piquer la chair de la courge 
         qui doit être devenue tendre. 

Et voilà une courge delicata qui en fera saliver plus d'un... surtout si l'on n'est pas regardant quant aux proportions du piment rouge ...😈😈😈😳😵


Pour la manger, j'ai testé avec ou sans la peau.
J'ai préféré sans la peau qui, à mon avis, reste un rien trop épaisse même après cuisson.

Le chant de l'écureuil

Non, ce n'est pas le chant de l'écureuil le soir au fond des bois, ne blaguons pas avec cette idée.
Hier matin, je me suis arrêtée près d'une petite pinède pour photographier le Ventoux dans la brume et c'est alors que j'ai entendu le chant de l'écureuil. 
Ce n'était pas un cri agressif, seulement trois notes harmonieuses lancées du sommet de l'un des pins.
C'était une sorte de "tou lou lou - tou lou lou - tou lou lou".  
J'ai d'abord pensé à un oiseau peu commun et me suis approchée de l'arbre pour le situer. C'est alors que je vis  le petit écureuil roux descendre le long du tronc puis sauter de branche en branche vers un autre refuge tout en continuant à émettre sa courte mélodie.
Ajoutez à cela la féérie des brumes matinales et vous toucherez du doigt un moment de bonheur tel qu'il peut être accordé par la nature lorsqu'elle est en paix avec l'homme.
Je vous le dis, en vérité, mes frères, ce fut un instant merveilleux.



samedi 13 octobre 2018

Marche pour le climat à Avignon, ce 13 octobre 2018



 





















Rennes, Grasse, Paris, Lyon, Antibes, Lille, Bordeaux,Strasbourg, Limoges, Marseille, Cherbourg, Saint-Étienne .............
Partout à travers la France, des dizaines de milliers de personnes ont marché pour faire entendre la voix de la raison aux pires sourds qui ne semblent (ou ne veulent) rien entendre.


A Avignon, quoi de mieux pour renforcer l'énergie des participants, dès le départ de la marche, que  les percussions traditionnelles du Brésil ? La batucada a donc envoyé la musique pour la marche qui eut lieu cet après-midi ensoleillé d'octobre.

 

De la cité administrative jusqu'au Palais des Papes, un long cortège de près de mille personnes remonta le cours Jean Jaurès et la rue de la République pour atteindre l'esplanade du Petit Palais où se situa le rassemblement final et où les discours prévus et les interventions personnelles eurent lieu.

 



 

















En quelques mots, une réelle réussite et l'espoir d'une plus grande sensibilisation de tout un chacun pour notre avenir et surtout celui de nos enfants. 
Le but souhaité finira-t-il par être atteint ?  celui de  voir enfin un gouvernement se détacher de la pression des lobbies pour prendre ses responsabilités environnementales..........
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .....

 
















vendredi 12 octobre 2018

Les réflexions de Némo

La Belle Brune dort

La Belle brune dort, la Belle Brune dort, la Belle Brune dort...

Je n'entends plus que cela depuis des semaines. C'est lancinant cette façon qu'a ma maîtresse de toujours répéter les mêmes choses. Parfois, Elle me fait penser à un disque rayé.
Bon, très bien, ma copine dort beaucoup. Ce n'est pas difficile à constater. Il suffit d'entrer dans le salon pour le savoir : souffle régulier, yeux fermés, pattes décontractées, elle sommeille. Et, cerise sur le gâteau pour notre dormeuse, devenue sourde depuis quelques mois, aucune nuisance sonore ne la dérange plus.
Dernièrement, inquiète, Anne a décidé d'aller chez le véto avec notre Belle Brune.
Elle a aidé sa chienne chérie à s'installer à l'arrière de la voiture mais pour moi, ce fut : « Allez, Némo, grimpe ! » Aucune considération pour le mâle de la maison ! Je vous jure.... Dieu merci, grâce à ma souplesse légendaire, en deux bonds, je fus installé sur le siège passager.
Et la ritournelle de la voiture a commencé : « Assieds-toi, Némo ! Mais assieds-toi donc, bon sang ! Tu vas encore tomber ! » Bon, vous connaissez, je ne vais pas m'étendre indéfiniment sur sa façon de conduire. Je ne m'appelle pas « Disque Rayé », moi !
Arrivés chez le véto, nous voilà tous autour de la Belle Brune qui, soit dit en passant, jouait sa diva sur la table d'auscultation.
Vous connaissez ce genre de table ? C'est celle qui monte et qui descend comme un ascenseur. J'aimerais bien que l'on m'y laisse m'asseoir un jour prochain. Cela a l'air diantrement amusant. Mais quand j'ai voulu m'y installer, à côté de ma copine, Anne m'a dit : « Non, pas toi Némo, tu n'es pas malade, tu restes à terre. Ce n'est pas la kermesse, ici ! » Ce qui a semblé bien amuser notre véto préférée.
Bla bla bla... Bla bla bla... Bla bla bla … la conversation avait commencé depuis quelques minutes lorsque j'ai vu la tête de ma maîtresse s'allonger de plus en plus et son regard se remplir d'inquiétude. « Houlà !  me suis-je dit, il se passe quelque chose de louche, ici. » Et, au lieu de fureter du côté des tiroirs à médocs restés entrouverts, je me suis assis et ai tendu l'oreille.
« Cœur qui lâche... Train arrière mal irrigué… Fatigue musculaire... Incontinence... Réduire les promenades... Laisser dormir... petit AVC récent...»
Certains termes m'échappaient mais, dans l'ensemble, je compris que rien de bon n'allait ressortir du diagnostique.
Pour atténuer la triste réalité de son diagnostique, notre trèèèès chèèère vétérinaire a proposé un petit massage des muscles et quelques étirements des articulations de la Belle Brune. Bien entendu, cette dernière n'a pas dit non. Qui refuserait des soins aussi agréables que ceux prodigués par des mains douces et expertes ? Pas moi, dois-je le dire ? J'essayai bien de faire comprendre que, ma foi, j'avais quelques problèmes articulaires aussi. Je me mis à émettre de petits gémissements plaintifs, je tournai sur moi-même plusieurs fois, je tentai de sautiller pour atteindre la table, rien n'y fit. Seule, une phrase humiliante me tomba dessus comme une douche froide : « Arrête de faire le clown, Némo, tu n'amuses que toi ! Ta copine va mal et tu fais l'idiot ! »
Ah, ça, cette méchanceté, Elle me la copiera ! Et Elle m'a sorti cela devant la vétérinaire en plus ! J'avais l'air de quoi pour finir ?
Et bien, tout simplement d'un clown qui a presque réussi son coup après tout car la belle masseuse m'a regardé et a dit : « Mais il est rigolo, ce petit chien, je suis persuadée qu'il ne refusera pas... »
Quoi ? Quoi ? Quoi ? Un petit massage ?
« … une petite croquette. »
De sa main tendue, elle m'offrit une croquette …. pour chat ! ! !
A peu de chose près, on faillit me soigner pour un infarctus foudroyant tant la déception fut violente.


Nous repartîmes ensuite, non en chantant et la fleur aux dents mais le cœur lourd et les idées noires.
Dès le lendemain, je réalisai pleinement que nos promenades allaient désormais suivre la courbe des systoles de la Belle Brune.
Alerté par la visite médicale de la veille, je remarquai enfin que ma compagne marchait à petits pas, la tête un peu basse comme si l'effort à faire la dépassait. Comment n'avais-je pu voir plus tôt qu'elle s'arrêtait de temps à autre, le regard perdu vers des horizons que je n'apercevais pas encore.

Finies les grandes échappées sauvages dans les vignes ou dans les taillis. Terminés les entraînements à la course pour savoir qui de nous deux arriverait premier ou première au poulailler du Mas des Carlines. Adieu aux montées échevelées parmi les genévriers pour suivre des odeurs alléchantes de gibier. Bien sûr, tout cela je pourrai toujours le faire mais où sera l'amusement si je dois le faire seul ? Je compris enfin le bonheur qui avait été le nôtre jusqu'à aujourd'hui et qui semblait s'éloigner dans une brume de souvenirs, à petits pas, à tout petits pas comme ceux de ma copine.















La mort ? A croire que c'est devenu un sujet de conversation privilégié lorsque Anne téléphone à mon autre très chère copine : sa sœur.
Et patati et patata et inévitablement : « Oh ! Tu sais qui est mort ? »
Et c'est reparti...

Elles feraient bien de ne pas trop se réjouir quand elles abordent ce sujet. Vu leur grand âge actuel, je ne voudrais pas jouer les Cassandre, mais elles doivent admettre qu'elles sont probablement dans leur dernière ligne droite, celle dans laquelle tout coureur chevronné semble accélérer. Mon conseil personnel ? Décélérez, mesdames, décélérez si vous ne voulez pas que l'on dise bientôt en vous regardant : « La petite vieille dort, la petite vieille dort, la petite vieille dort... »

Némo et Madame - photomontage