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Crédit photo : Chloé ARVICUS
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Ce matin, je suis descendue dans une grande surface vaisonnaise pour quelques achats qui me permettront de tenir une petite semaine sans plus fréquenter ni les citoyens ni la Covid 19.
Arrivée aux caisses, je dépose mes choix alimentaires sur le tapis tout en surveillant du coin de l’œil, derrière moi, un monsieur d'un âge certain.
Bien sympa cet homme mais qui semble un rien déconnecté de notre civilisation. Fumette ? LSD ? Sénilité ? Je n'approfondirai pas la question.
Voyant son masque accroché sous le nez, je me dis que, pour ce septuagénaire (octogénaire peut-être...), les consignes ont eu bien du mal à passer...
Mais l'aventure ne se termine pas là : Pépé X s'approche de plus en plus. Pour lui, il n'est pas question de perdre un centimètre du tapis roulant entre mes achats et les siens...
Bien évidemment, cette avarice de l'espace caoutchouteux l'oblige à serrer au plus près. Encore un peu et il va m'aborder comme un bateau qui arrive à quai !
Ça, non ! Il suffit ! 1 mètre de distance c'est 1 mètre de distance pour les autres comme pour moi ! Je tends le bras vers lui, la main bien à plat en position verticale, je lui fais les gros yeux et lui dis sans aménité (je dois le reconnaître) : "Reculez !"
Il s'arrête net, ahuri, se sentant fort probablement agressé sans raison. Deux ou trois secondes passent, le temps que mon ordre ait bien suivi les différents circuits de son cerveau. Ses yeux clignotent puis s’écarquillent sous l'effet d'une incompréhension totale.
-- Mais, me dit-il en haussant légèrement les sourcils , qu'y a-t-il ??? Il se passe quelque chose ???
"IL SE PASSE QUELQUE CHOSE ?"
Vu l'âge du monsieur, la situation devient trop cocasse et je me mets à rire dans mon masque. On appelle cela un discret rire masqué.
Pépé X se tourne alors vers sa femme pour lui demander si elle comprend ce que je lui veux.
Mémé X, sans penser à la distanciation sociale, lui fait comprendre par signes qu'il doit mettre son masque correctement....
Là, je le dis comme je le pense : "Nous ne sommes sortis ni de l'auberge ni même de l'hôpital ..."
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Le chat - Philippe Geluck
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