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mardi 31 mai 2022

La Belle Brune dort



 

Mérindol-les- Oliviers, le 15 janvier 2015

 

 

 

 



La Belle Brune dort



 

"La Belle brune dort, la Belle Brune dort, la Belle Brune dort...


Je n'entends plus que cela depuis des semaines. C'est lancinant cette façon que ma maîtresse a de toujours répéter les mêmes choses. Parfois, elle me fait penser à un disque rayé.

Bon, très bien, ma copine dort beaucoup. Ce n'est pas difficile à constater. Il suffit d'entrer dans le salon pour le savoir : souffle régulier, yeux fermés, pattes décontractées, elle sommeille. Et, cerise sur le gâteau pour notre dormeuse, devenue sourde depuis quelques mois, aucune nuisance sonore ne la dérange plus.

Dernièrement, inquiète, Anne a décidé d'aller chez le véto avec notre Belle Brune.

Elle a aidé sa chienne chérie à s'installer à l'arrière de la voiture mais pour moi, ce fut : « Allez, Némo, grimpe ! » Aucune considération pour le mâle de la maison ! Je vous jure.... Dieu merci, grâce à ma souplesse légendaire, en deux bonds, je fus installé sur le siège passager.

Et la ritournelle de la voiture a commencé : « Assieds-toi, Némo ! Mais assieds-toi donc, bon sang ! Tu vas encore tomber ! » Bon, vous connaissez, je ne vais pas m'étendre indéfiniment sur sa façon de conduire. Je ne m'appelle pas « Disque Rayé », moi !

Arrivés chez le véto, nous voilà tous autour de la Belle Brune qui, soit dit en passant, jouait sa diva sur la table d'auscultation.

Vous connaissez ce genre de table ? C'est celle qui monte et qui descend comme un ascenseur. J'aimerais bien que l'on m'y laisse m'asseoir un jour prochain. Cela a l'air diantrement amusant. Mais quand j'ai voulu m'y installer, à côté de ma copine, Anne m'a dit : « Non, pas toi, Némo, tu n'es pas malade, tu restes à terre. Ce n'est pas la kermesse, ici ! » Ce qui a semblé bien amuser notre véto préférée.

Bla bla bla... Bla bla bla... Bla bla bla … la conversation avait commencé depuis quelques minutes lorsque j'ai vu la tête de ma maîtresse s'allonger de plus en plus et son regard se remplir d'inquiétude. « Houlà !  me suis-je dit, il se passe quelque chose de louche, ici. » Et, au lieu de fureter du côté des tiroirs à médocs restés entrouverts, je me suis assis et ai tendu l'oreille.

« Cœur qui lâche... Train arrière mal irrigué… Fatigue musculaire... Incontinence... Réduire les promenades... Laisser dormir... petit AVC récent...»

Certains termes m'échappaient mais, dans l'ensemble, je compris que rien de bon n'allait ressortir du diagnostique.

Pour atténuer la triste réalité de son diagnostique, notre trèèèès chèèère vétérinaire a proposé un petit massage des muscles et quelques étirements des articulations de la Belle Brune. Bien entendu, cette dernière n'a pas dit non. Qui refuserait des soins aussi agréables que ceux prodigués par des mains douces et expertes ? Pas moi, dois-je le dire ? J'essayai bien de faire comprendre que, ma foi, j'avais quelques problèmes articulaires aussi. Je me mis à émettre de petits gémissements plaintifs, je tournai sur moi-même plusieurs fois, je tentai de sautiller pour atteindre la table, rien n'y fit. Seule, une phrase humiliante me tomba dessus comme une douche froide : « Arrête de faire le clown, Némo, tu n'amuses que toi ! Ta copine va mal et tu fais l'idiot ! »

Ah, ça, cette méchanceté, elle me la copiera ! Et devoir entendre cela devant la vétérinaire en plus ! J'avais l'air de quoi pour finir ?

Et bien, tout simplement d'un clown qui a presque réussi son coup après tout car la belle masseuse m'a regardé et a dit : « Mais il est rigolo, ce petit chien, je suis persuadée qu'il ne refusera pas... »

Quoi ? Quoi ? Quoi ? Un petit massage ?

« … une petite croquette. »

De sa main tendue, elle m'offrit une croquette …. pour chat ! ! !

A peu de chose près, on faillit me soigner pour un infarctus foudroyant tant la déception fut violente.

 

 

 

Nous repartîmes ensuite, non en chantant et la fleur aux dents mais le cœur lourd et les idées noires.

Dès le lendemain, je réalisai pleinement que nos promenades allaient désormais suivre la courbe des systoles de la Belle Brune.

Alerté par la visite médicale de la veille, je remarquai enfin que ma compagne marchait à petits pas, la tête un peu basse comme si l'effort à faire la dépassait. Comment n'avais-je pu voir plus tôt qu'elle s'arrêtait de temps à autre, le regard perdu vers des horizons que je n'apercevais pas encore.

Finies les grandes échappées sauvages dans les vignes ou dans les taillis. Terminés les entraînements à la course pour savoir qui de nous deux arriverait premier ou première au poulailler du Mas des Carlines. Adieu aux montées échevelées parmi les genévriers pour suivre des odeurs alléchantes de gibier. Bien sûr, tout cela je pourrai toujours le faire mais où sera l'amusement si je dois le faire seul ? Je compris enfin le bonheur qui avait été le nôtre jusqu'à aujourd'hui et qui semblait s'éloigner dans une brume de souvenirs, à petits pas, à tout petits pas comme ceux de ma copine."


 

 

"La mort ? A croire que c'est devenu un sujet de conversation privilégié lorsqu'elle téléphone à mon autre très chère copine , sa sœur.

Et patati et patata et inévitablement : « Oh ! Tu sais qui est mort ? »

Et c'est reparti...

Parfois même un petit rire mal contenu accompagne l'information. Incroyable, non ?

Elles feraient bien de ne pas trop se réjouir quand elles abordent ce sujet. Vu leur grand âge actuel, je ne voudrais pas jouer les Cassandre, mais elles doivent admettre qu'elles sont probablement dans leur dernière ligne droite, celle dans laquelle tout coureur chevronné semble accélérer. Mon conseil personnel ? Décélérez, mesdames, décélérez si vous ne voulez pas que l'on dise bientôt en vous regardant : « La petite vieille dort, la petite vieille dort, la petite vieille dort... » "

 

 

 


 




 

La serpentaire (Dracunculus vulgaris)

 

 

Deux plantes poussent en bord de route (sur la gauche après un tournant) lorsque l'on quitte le village de Brantes pour atteindre le col de Fontaube

 

 

 

 Cœurs sensibles,  abstenez-vous de humer le "parfum" dégagé par les fleurs... vous risquez un malaise  en imaginant que de la viande avariée termine sa décomposition sous la plante 😂

Un choix qui en vaut un autre pour attirer les insectes qui viendront polliniser... 

 

Cela mis à part, ces plantes sont de véritables splendeurs ! 


 

 

 













 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 "La serpentaire (Dracunculus vulgaris) est une plante bulbeuse qui s’apparente aux arums avec une inflorescence en cornet pourpre atteignant 1 m de haut. Le feuillage composé, la tige zébrée et l’odeur forte de sa floraison en font une plante étonnante."

Écrit par les experts Ooreka 

 

 

 

Robert John Thornton (1768-1837)Botanicus http://www.botanicus.org "Temple of Flora"

 

 

 

 

 

https://www.zoom-nature.fr/la-serpentaire-une-plante-qui-chauffe-et-qui-pue/ 

 

 https://www.promessedefleurs.com/bulbes-d-ete/bulbes-d-ete-par-variete/amorphophallus/dracunculus-vulgaris.html

 

 

 

 

 

 

 

La Pirole verdâtre (Pyrola chlorantha)

 

 

 

 


 

 

 

 Cette espèce est protégée dans plusieurs régions de France (voir INPN).

 

 
Latin scientifique pirola, du latin classique pirus, poirier. (Larousse)
 
Plante herbacée vivace à racines fibreuses, à feuilles entières ou alternes ressemblant à celles du poirier, à fleurs blanches, qui croît dans les régions montagneuses et humides de l'hémisphère Nord. (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales)

Plante vivace à souche stolonifère, à feuilles en rosette, utilisées en infusion comme diurétique.   (Larousse)



Une petite fleur que l'on n'observe pas souvent.

Discrète, souvent bien ombragée, tapie dans les feuilles mortes, elle ne semble pas se soucier d'être vue. 
 
 



Cependant, observée de près, les formes de ses étamines et de son  pistil saillants provoquent l'étonnement.

 

 

 

 

 






 

 

 

 

 

 

 

 

  

800px-Illustration_Pyrola_rotundifolia0  wikipedia


 

 

On peut toujours s'accorder un moment de bonheur en observant les photos des  différentes pyroles observées en France...

https://www.florealpes.com/genre_Pyrola.php





 

dimanche 29 mai 2022

Sabot de Vénus - Cypripedium calceolus

 

 

 

Entre la Drôme et les Hautes-Alpes, 23 et 27 mai 2022

 

 

 


 

 

Que de légendes concernant cette superbe fleur ! En voici deux parmi d'autres :

"Vénus courant au travers des forêts à la recherche du corps d'Adonis, tué par un sanglier , avait les pieds ensanglantés par les ronces et les cailloux du chemin. Elle se chaussa avec cette fleur qui ressemble en effet à une pantoufle élégante."

 

"Un jour d'été,Vénus se promenant, fut surprise par l'orage. En errant dans les bois, elle perdit l'une de ses chaussures brodée d'or et de pourpre. Le lendemain une bergère se rendant à la montagne avec son troupeau, traversa le bois et vit le petit soulier. Très émue devant cette merveille, elle l'admira et voulut le prendre. Mais au contact de sa main, il disparut et à sa place poussa une  fleur gracieuse ayant la forme d'un sabot." 

  

 

 




"Cypripedium calceolus est le nom savant du sabot de Venus :

  • Cypripedium de "kupri", Vénus née à Chypre et "pedium", sabot
  • Quant à caleceolus, sa signification est « petite chaussure."































 

 

 

 

Christoph Käsermann, auteur de "VU Cypripedium calceolus L.–Sabot de Vénus–Orchidaceae." (©OFEFP/CPS/CRSF/PRONATURA 1999), nous rappelle la spécificité du Sabot de Vénus :

"Ce géophyte présente une fleur-trappe : un insecte attiré par le grand labelle jaune glisse et tombe dans le sabot ; prenant appui sur deux marches de poils succulents (correspondant à deux zones translucides visibles sur la paroi du sabot), il peut ressortir, mais en effleurant les pollinies, qu’il emporte ainsi jusqu’au stigmate collant d’une autre fleur il sera tombé dans le même piège. Cette pollinisation implique surtout des abeilles solitaires (Andrena sp.) et d’autres petits insectes robustes. La maturation dure quatre mois, les premiers fruits sont mûrs début octobre. Le taux de fructification est faible␣ (20-30%), on admet donc que la pollinisation croisée est obligatoire. Le sabot de Vénus dépend de champignons symbiotes spécifiques (mycorhizes) pour sa germination, mais à l’âge adulte il est totalement indépendant. Il ne commence à fleurir qu’au bout de six à dix ans et peut vivre plus de vingt ans. Le rhizome conserve son pouvoir de débourrement probablement pendant des années voire des décennies. Aucun hybride n’est connu en Europe. La germination de graines ex situ peut être obtenue par un procédé sophistiqué, puis le reste de la culture est relativement facile. La transplantation (illégale) de la nature dans un jardin se solde pratiquement toujours par la mort des plantes. On trouve dans le commerce des cultivars d’aspect identique mais mieux adaptés à la culture."

 

 


 

 








vendredi 20 mai 2022

"Le Vieux qui lisait des romans d'amour" - Luis Sepúlveda

 

 

 


 Un roman superbe, plus que superbe ! Existe-t-il un mot qui puisse dépasser ce superlatif ?

Poésie, humour, tendresse, révolte, un subtile mélange qui pénètre l'âme du lecteur dès les premières pages.

Un  chant d'amour à la gloire de la forêt amazonienne et à la gloire du peuple des   Shuars. 

Un cri de révolte contre ces barbares exploitants, exploiteurs, destructeurs que sont ceux qui entrent dans ce royaume naturel pour tuer, polluer ou mépriser, avilir les peuples d'origine.

Vraiment, il faut lire cette œuvre qui, déjà en 1992 (1987/1988), dénonçait les dégâts que subissait la forêt amazonienne. 

 

 

Un extrait

" Les yeux brouillés de larmes et de pluie, il poussa le corps de l'animal jusqu'au bord de la rivière et les eaux l'emportèrent dans les profondeurs de la forêt, vers les territoires jamais profanés par l'homme blanc, vers le confluent de l'Amazone, vers les rapides où des poignards de pierre se chargeraient de le lacérer, à tout jamais hors d'atteinte des misérables nuisibles.

 Puis il jeta rageusement le fusil et le regarda s'enfoncer sans gloire. Bête de métal honnie de toutes les créatures. 

 Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d'or, tous ceux qu souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d'un coup de machette, s'y appuya, et prit la direction d'El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d'amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes." 

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=vgIf2z9-0uI

 

 https://open.spotify.com/episode/22hNqOdyub4xeALjR8uYcO

 

 💗💗💗  https://www.peuplesamerindiens.com/pages/amerindiens-d-amerique-du-sud/equateur/les-shuars.html

 

 

 

 

SAVOILLANS – 15 mai – Le Ventoux fête son Parc avec la Région Sud

 

 

 

 


 

 

 

Quelques mini souvenirs 

 





 

 

Le coin  des œuvres éphémères voit bien des enfants donner libre cours à leur imagination






Un groupe bien sympathique



Et quand les autorités parlent ..... 



                                                       

... certains écoutent...




  

                      ...d'autres se restaurent

 

 

           "Oh ! Daniel ! tu es là aussi ?"





Que de ! Que de ! 

Rien que de bons produits !





 

"Le déjeuner sur l'herbe"  version 2022

Et, comme sur la toile de Manet, les cerises sont au rendez-vous, discrètes mais bien présentes !

Bon ! certains détails ont changés... 

 

Merci à ces personnes qui se sont laissé photographier avec tant de gentillesse !



Photo Pascal Arvicus