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jeudi 31 octobre 2013

Mante religieuse : un dernier regard échangé et un adieu


De mai à octobre ou novembre, les mantes garnissent nos bosquets, tiges de fleurs, hautes herbes ou buissons. Magnifiques ou discrètes, elles s'activent à croquer  quelques insectes à gauche ou à droite, nous rendant ainsi de fiers services (sauf quand il s'agit d'insectes utiles !).
Ces prophétesses de la nature arrivent maintenant au bout de leur courte vie et la rencontre de ce matin m'a laissé l'âme mélancolique. Je savais que celle que j'admirais avait encore une ponte à effectuer mais qu'ensuite sa vie se terminerait : les froids vont bientôt arriver et ces insectes n'y résisteront pas. 
Depuis que j' ai rencontré ma première mante dans cette région, j'ai éprouvé une grande admiration pour leur beauté, leur regard et souvent pour leur attitude de devineresse en prière.
De bien grands mots me dira-t-on mais ce nom de mante vient bien du grec "mantis" qui signifie prophétesse ou devineresse. Ce sont les chrétiens qui y ont ajouté le terme de "religieuse" alors que ces charmantes religieuses sont tout à fait capables de couper la tête de leurs mâles et de les déguster avec délectation en cas de petite fringale d'après accouplement !
Mais bon, elles sont trop belles et il leur sera beaucoup pardonné ...


L'année dernière, j'eus une immense chance :  une mante  avait élu domicile dans une petite touffe d'herbes de la pampa, près de ma porte d'entrée. C'est ainsi que, chaque soir, lorsque j'arrosais ce coin de parterre, je la voyais apparaître, se hisser le long d'une tige et attendre avec patience la fin de mon arrosage. Elle passa toute la belle saison à cet endroit puis, un soir, alors que j'attendais son apparition, je dus admettre qu'elle ne viendrait plus et que je ne la reverrais jamais. Ce fut la fin d'une amitié d'été.

Une autre petite histoire :
Il y a trois ans, alors que je marchais au sommet des Monts de Chevallong, je découvris une mante bien longue et bien dodue occupée à se promener sur le chemin. Je m'approchai pour mieux l'analyser, elle arrêta d'avancer. Les deux petits points noirs de ses yeux tournés dans ma direction, elle semblait m'observer plus que je ne l'observais. Intriguée, j'avançai la main et tendis l'index dans sa direction pour connaître sa réaction qui ne se fit pas attendre : alors que mon doigt se trouvait à deux ou trois centimètres d'elle, la mante, en une fraction de seconde, se dressa en attitude défensive, écarta ses pattes ravisseuses comme pour me saisir l'index et déploya ses ailes au maximum. Honnêtement, elle était devenue effrayante. Ne connaissant cette "Prie Dieu" que par émissions télévisées et n'ayant jamais lu aucune étude la concernant, je ne voulus prendre aucun risque, je me redressai et reculai pour l'observer de plus loin.  Il  fallut tout un temps avant que cet insecte se remit en marche sans plus s'occuper de ma personne.
Le souvenir de ce courage face au danger (elle si petite et moi si grande) ne me quitta pas. N'ayant, ce jour-là, aucun appareil photo pour immortaliser la scène, j'en fis le dessin que voici : 


Quelques photos prises cet été 2013






Vaison-la-Romaine en septembre : la mante est passée devant moi en volant
avant d'aller s'accrocher aux feuilles d'un tilleul 

Une oothèque de mante trouvée sur 
la safraneraie de L'Or Rouge des 3 Rivière


Un site extrêmement intéressant :
www.insectes-net.fr/mante/mante2.htm

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