Anne MOREAU: Un dimanche à l'Isle sur la Sorgue

(Voir aussi les photos du blog, à la page du 6 août 2013)

Comme chaque dimanche, le marché traditionnel a battu son plein dans cette ville baignant ses pieds dans la Sorgue et ses différents bras. Se frayer un passage relevait parfois du parcours du combattant. A la foule habituellement dense, vous pouviez ajouter nombre de touristes à la recherche Du souvenir (bien souvent chinois) qu'ils pourront exhiber lors de leur retour au pays natal. Qu'à cela ne tienne, les fruits et légumes étaient bien de notre sud, eux !

Mais ... ce dimanche-ci était exceptionnel : premier dimanche du mois d'août, celui donc durant lequel le marché flottant avait lieu.

Durant toute la matinée, une vingtaine de négo chin (http://www.negochin.fr/) ont fait la navette entre les rives de la Sorgue pour proposer aux chalands qui ses fleurs, qui ses melons, qui ses tapenades....

Une ambiance festive et un chatoiement de couleurs terminés par un chant provençal très apprécié du public. Mais là, j'ai eu une petite déception. Je m'étais imaginé que le chant serait un choeur entonné par tous les participants de ce marché flottant. En fait, un seul chanteur se fit entendre et, malgré sa voix magnifique, je suis restée sur ma faim musicale.

Faim musicale non rassasiée ? Ce n'était pas trop grave car il fut une autre faim qui put être calmée. Car calmer la petite fringale du ventre était devenu une nécessité et, honnêtement, il existe dans cette ville un endroit incontournable : les assortiments de fromages qui vous y sont proposés sont sublimes. Je pense qu'une publicité non mensongère ne nuira pas à ma réputation !

Dernière étape, baguenauder en ville au gré de son humeur pour y découvrir le lieu secret, l'objet inattendu, la ruelle sympathique ou que sais-je encore. Dans ces villes anciennes, on n'est jamais déçu.

Première découverte : une oreille, velue d'algues, déposée
sur le lit de la Sorgue. Les recherches furent difficiles
pour en connaître l'origine : certains ne connaissaient
pas la raison de cette sculpture, les plus nombreux
affirmèrent qu'il s'agissait de l'oreille coupée de Van Gogh (qui
a dû avoir alors une trèèèèès grosse tête),
deux personnes pensaient qu'il y avait un rapport avec René Char.
Cette dernière hypothèse fut confirmée sur Google. L'oreille est à l'écoute des poèmes de l'écrivain qui a si bien chanté la rivière.