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dimanche 21 novembre 2021

Leonard Cohen









https://www.youtube.com/watch?v=v0nmHymgM7Y

 Paroles + Traduction

Tu veux que ce soit plus sombre

If you are the dealer, I'm out of the game
Si tu es le croupier, je suis hors du jeu
If you are the healer, it means I'm broken and lame
Si tu es le guérisseur, ça signifie que je suis brisé et estropié
If thine is the glory then mine must be the shame
Si tienne est la gloire alors mienne doit être la honte
You want it darker
Tu veux ça plus sombre
We kill the flame
Nous tuons la flamme

Magnified, sanctified, be thy holy name
Magnifié, sanctifié, soit ton saint nom
Vilified, crucified, in the human frame
Vilipendé, crucifié, dans la constitution humaine
A million candles burning for the help that never came
Un million de cierges qui brûlent pour une aide qui n'est jamais venue
You want it darker
Tu le veux plus sombre
Hineni, hineni (*)
Me voici, me voici
I'm ready, my lord
Je suis prêt Seigneur

There's a lover in the story
Il y a un amoureux dans l'histoire
But the story's still the same
Mais l'histoire reste la même
There's a lullaby for suffering
Il y a une berceuse pour la souffrance
And a paradox to blame
Et un paradoxe pour blâmer
But it's written in the scriptures
Mais c'est noté dans les Écritures
And it's not some idle claim
Et ce n'est pas une vaine revendication
You want it darker
Tu le veux plus sombre
We kill the flame
Nous éteignons la flamme

They're lining up the prisoners
Ils alignent les prisonniers
And the guards are taking aim
Et les gardiens visent
I struggled with some demons
Je me suis battu avec quelques démons
They were middle class and tame
Ils étaient de la classe moyenne et apprivoisés
I didn't know I had permission to murder and to maim
Je ne savais pas que j'avais la permission de tuer et de mutiler
You want it darker
Tu veux ça plus sombre

Hineni, hineni
Me voici, me voici
I'm ready, my lord
Je suis prêt mon Seigneur

Magnified, sanctified, be thy holy name
Magnifié, sanctifié, soit ton saint nom
Vilified, crucified, in the human frame
Vilipendé, crucifié, dans la constitution humaine
A million candles burning for the help that never came
Un million de cierges qui brûlent pour une aide qui n'est jamais venue
You want it darker
Tu le veux plus sombre
We kill the flame
Nous éteignons la flamme

If you are the dealer, let me out of the game
Si tu es le croupier, laisse-moi en dehors du jeu
If you are the healer, I'm broken and lame
Si tu es le guérisseur, je suis brisé et estropiél
If thine is the glory, mine must be the shame
Si tienne est la gloire alors mienne doit être la honte
You want it darker
Tu veux ça plus sombre

Hineni, hineni
Me voici, me voici
Hineni, hineni
Me voici, me voici
I'm ready, my lord
Je suis prêt Seigneur

- Gideon Zelermyer (1)
Hineni
Me voici
Hineni, hineni
Me voici, me voici
Hineni
Me voici

__________
(*) Hineni (הִנֵּֽנִי) est un terme hébreu qui signifie 'Je suis là'.Ça ne signifie pas vraiment l'endroit où l'on se trouve mais plutôt le fait de prendre ses responsabilités.
(1) Gideon Zelermyer est un ténor, il est chantre (personne qui chante dans un office religieux) à la synogogue Shaar Hashomayim de Montréal.
Lors d'une interview pour Montreal Gazette
Il a dit:
“Hineni has one major reference back to the Old Testament, relating to Abraham in God preventing him from sacrificing his son Isaac.
Hineni a une référence majeure dans l'Ancien Testament, en relation avec Abraham voulant empêcher Dieu de sacrifier son fils Isaac.
But in this case, I think hineni is more a reference to Leonard as someone trying to come to an understanding with God, someone reckoning with final tallies in the Book of Life: Here I am — I am ready.”
Mais dans ces cas, je pense qu'hineni est plus une référence à Leonard Cohen comme quelqu'un faisant ses derniers comptes dans le Livre de la Vie: Me voici - Je suis prêt."
Zelermyer doesn’t want to speculate, but Cohen has been rumoured to be ailing, which might explain the tone of the album.
Zelermyer ne veut pas spéculer, mais une rumeur court sur le fait que Cohen serait malade, ce qui pourrait expliquer le ton de l'album.

 

 

 

 

 

Si Bob Dylan ne va pas chercher son prix Nobel de littérature, donnons-le à Leonard Cohen ! Quand le premier court après un grand album depuis vingt ans, le second avance à son rythme, en progressant. Jusqu'à ce sublime « You Want it Darker ». A 82 ans, le poète canadien nous impressionne encore une fois avec ce quatorzième opus, en forme d'adieux à son ancienne muse, Marianne Ihlen, décédée en juillet dernier, et à la vie. « Je suis prêt, mon Dieu », chante-t-il d'une voix de plus en plus profonde, crépusculaire et apaisée. Les musiques, produites par son fils Adam, sont à l'unisson des textes, d'une élégance, d'une finesse et d'une beauté rares. Du doux « You Want it Darker », avec le choeur d'une synagogue de Montréal, à la ballade amoureuse « Treaty » et son quatuor à cordes, il tutoie les anges. Pourvu qu'il ne les rejoigne pas trop vite.

le Parisien


Décédé à l'âge de 82 ans, Léonard Cohen avait comme David Bowie composé sa chanson testament avant de s'éteindre.
 Le titre de son dernier album You want it darker, dévoilé fin octobre, ne présageait rien de bon. Il résonnait en écho à l’autre sombre histoire, Blackstar de David Bowie, sorti deux jours avant la mort de l’homme aux métamorphoses. Deux créateurs aux antipodes, unis dans leur singularité sous une couverture noire et blanche, en forme d’étoile pour le premier, de rectangle pour le second. Mauvaise année 2016.
 
 
Je suis prêt mon Dieu


82 ans, certes. Pourtant le dernier album de Léonard Cohen, produit par son fils Adam, se révèle un des meilleurs que le poète canadien ait composé. Avec une mention spéciale pour le titre phareYou want it darker, chant d'adieu, Cantique parmi les cantiques qui laisse deviner que la mort est proche. Une mort attendue, presque espérée après celle de sa muse Marianne Ihlen qui lui a inspiré le mythique So Long Marianne, à qui il écrit après son décès : « Je pense que je vais te rejoindre bientôt ». 
Si le poète canadien a cherché la foi sur les rives du bouddhisme (il a été moine durant cinq ans), c'est le Juif, petit-fils de rabbin, qui se tourne vers Dieu quand la mort vient frapper à sa porte.
D'une voix grave, émouvante, haletante, Léonard Cohen s'expose sur une partition orchestrée en quatre temps d'une grande pureté. Il s'annonce en hébreu "hineni, hineni, hineni (me voici, me voici), I'm ready my lord (je suis prêt mon Dieu) ", récite des extraits du Kaddish qu'il fait groover avant de laisser à la chorale et au ténor de la synagogue de Montréal le soin de conclure  dans une improvisation magistrale le dernier Hineni aussi sombre que lumineux.


 






 

 


 

 

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