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vendredi 2 septembre 2022

"Une gourmandise" - Muriel Barbery

 

 

 

"La question ce n'est pas de manger, ce n'est pas de vivre, c'est de savoir pourquoi. Au nom du père, du fils et de la chouquette, amen. Je meurs."

 

 

 


 

Pour qui apprécie la nourriture simple ou raffinée, ce livre sera une petite bible du bonheur gustatif tant les descriptions de saveurs, d'odeurs, de touchers des aliments sont parfaites, subtiles, mentalement goûteuses, aériennes après avoir été parfois pot-au-feu.

La description de chaque plat est un régal.

Que l'on passe du verger de la tante Marthe au restaurant du chef japonais Tsuno, le plaisir est là.

L'auteure réussit, dans ce roman, le tour de force de faire saliver le lecteur durant toute une partie de sa plongée dans l’œuvre.

 

 

 

Résumé

C’est le plus grand critique culinaire du monde, le Pape de la gastronomie, le Messie des agapes somptueuses. Demain, il va mourir. Il le sait et il n'en a cure : aux portes de la mort, il est en quête d'une saveur qui lui trotte dans le cœur, une saveur d'enfance ou d'adolescence, un mets originel et merveilleux dont il pressent qu'il vaut bien plus que tous ses festins de gourmet accompli.
Alors il se souvient. Silencieusement, parfois frénétiquement, il vogue au gré des méandres de sa mémoire gustative, il plonge dans les cocottes de son enfance, il en arpente les plages et les potagers, entre campagne et parfums, odeurs et saveurs, fragrances, fumets, gibiers, viandes, poissons et premiers alcools. Il se souvient - et il ne trouve pas. Pas encore. 

(Babelio)

 

 

 

« Sucre, eau, fruit, pulpe, liquide ou solide ? La tomate crue, dévorée dans le jardin sitôt récoltée, c’est la corne d’abondance des sensations simples, une cascade qui essaime dans la bouche et en réunit tous les plaisirs. La résistance de la peau tendue, juste un peu, juste assez, le fondant des tissus, de cette liqueur pépineuse qui s’écoule au coin des lèvres et qu’on essuie sans crainte d’en tacher ses doigts, cette petite boule charnue qui déverse en nous des torrents de nature : voilà la tomate, voilà l’aventure. »

Extrait de Une Gourmandise, Muriel Barbery

 

 

 

 «  Il y a dans la chair du poisson grillé, du plus humble des maquereaux au plus raffiné des saumons, quelque chose qui échappe à la culture. C’est ainsi que les hommes, apprenant à cuire leur poisson, durent éprouver pour la première fois leur humanité, dans cette matière dont le feu révélait conjointement la pureté et la sauvagerie essentielles. Dire de cette chair qu’elle est fine, que son goût est subtil et expansif à la fois, qu’elle excite les gencives, à mi-chemin entre la force et la douceur, dire que l’amertume légère de la peau grillée alliée à l’extrême onctuosité des tissus serrés, solidaires et puissants qui emplissent la bouche d’une saveur d’ailleurs fait de la sardine grillée une apothéose culinaire, c’est tout au plus évoquer la vertu dormitive de l’opium. Car ce qui se joue là, ce n’est ni finesse, ni douceur, ni force, ni onctuosité mais sauvagerie. Il faut être une âme forte pour s’affronter à ce goût-ci ; il recèle bien en lui, de la manière la plus exacte, la brutalité primitive au contact de laquelle notre humanité se forge. »

 Extrait de Une Gourmandise, Muriel Barbery

 

 

 

https://www.fnac.com/Muriel-Barbery/ia383653/bio

 

https://www.youtube.com/watch?v=hZo-zZgyagc 

 

 

 

 

  

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