Anne MOREAU: Sur la montagne de Bluye

16 avril 2022

Aujourd'hui, les compagnons de rando seront les amélanchiers. D'un bout à l'autre des sentes suivies pour atteindre le sommet, ils sont là. A gauche, à droite, c'est une explosion continue de fleurs blanches. Rien à dire, c'est plus qu'agréable.

Mais ceux qui enivrent le marcheur ne sont pas les amélanchiers peu odorants mais bien les genêts scorpions qui, eux aussi, bordent les sentes où ils lancent les rets de leurs fragrances portés par une brise tiède. Elles ne peuvent laisser indifférent tant leur puissance est prenante. Genêts ou soleil ? la tête m'en tourne ...

Quel sentier choisir ? Oh ! à la grâce d'une nouvelle aventure ! Et si le choix nous mène plus haut, toujours plus haut vers le ciel, c'est bon.

Pour une fois, je reconnais quand même ne pas trop m'y retrouver lors des croisements... Qui est bleu ? Qui est rouge ? Qui est même brun ? Ce qui est rassurant, c'est la persistance du jaune.

Et s'il faut choisir un sentier, alors, pourquoi pas celui-ci ? Haut les cœurs, allons-y !

Peu à peu, lors de la montée, des paysages apparaissent ainsi que quelques souvenirs.

Au loin, le plateau de Saint-Amand; plus proche, le hameau du Pas du Ventoux

Arrivée sur un replat dominant la vallée, à mon grand étonnement, j'aperçois le village de Pierrelongue et sa chapelle Notre-Dame-de-Consolation, semblable à un anachorète juché sur son rocher.

Sur la gauche, un petit coin des Baronnies

Ensuite, dans le lointain, ce sont les baumes des Eyguiers de Mollans qui m'apparaissent. Là, c'est vraiment un excellent souvenir.

Et si on veut bien faire attention, on apercevra, dans le ciel, ce grand rapace qui a plané au-dessus de moi et a accompagné ma montée tout un temps en poussant régulièrement des cris. Peut-être mon passage le dérangeait-il dans ses occupations printanières .

Une buse variable ? *

La montée continue jusqu'à apercevoir le rocher Saint-Julien de Buis-les-Baronnies.... du moins, j'espère ne pas me tromper .

En toute honnêteté, il faut admettre que le sentier suivi n'est pas des plus agréables. Cailloux, pierres, petites roches et on recommence... Beau à regarder, moins agréable à pratiquer.

L'encouragement vient à qui sait suer : des fleurs, avec parcimonie peut-être, mais d'autant plus plaisantes à découvrir !

Les ibéris (des rochers ?)

Les iris nains

Les anémones hépatiques

L'Arabette tourette (ou des rochers)

Le sceau de Salomon qui, étrangement , pousse au bord du chemin, en plein soleil.

Oups, non ! Lui, ce n'est pas une fleur !

Le crache-sang, le timarque ou la chrysomèle noire est une espèce d'insectes coléoptères de la famille des chrysomélidés d'Europe. Il présente la particularité, en cas de dérangement, de faire le mort puis d'émettre par la bouche mais aussi par les articulations, un liquide rouge-orangé qui aurait un très mauvais goût pour les prédateurs.Ce liquide est de l'hémolymphe.**

Arrivent enfin quelques rosettes d'orchidées. Une vingtaine, toutes situées dans un même espace. Il aura fallu bien grimper pour enfin en trouver.... là et pas ailleurs....

Bien entendu, mais c'eût été trop beau, il n'y a pas encore de floraison !

Il faudra revenir.

... alors, vite, un petit repère!

"Crénom, une fois de plus, elle a choisi le bon sentier ! Passe encore qu'elle ait envie de mourir pour des orchidées dans la montagne et sous le soleil de satan, c'est son problème; le mien... aaaah ! le mien ! "