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vendredi 15 avril 2022

Le Village de l'Allemand - Boualem Sansal

 

 

 


 

 


 

Sombre , fascinant, des comparaisons effrayantes entre le nazisme hitlérien et la montée de l'intégrisme islamique...

A lire plus que certainement  

 

Le Village de l'Allemand, sous-titré Le Journal des frères Schiller, est un roman de Boualem Sansal paru le aux éditions Gallimard et ayant reçu la même année le grand prix RTL-Lire, le grand prix du roman de la SGDL, le prix Louis-Guilloux et le prix Nessim-Habif.

Wikipedia 


 

Interview de Boualem Sansal  https://www.youtube.com/watch?v=uqKLHNNpsGc

3 interviews qui se suivent très intéressante chacune 

 

https://www.lemonde.fr/livres/article/2008/01/17/boualem-sansal-de-setif-a-auschwitz_1000313_3260.html 

 


Quelques passages

"Je croyais connaître l'horreur, nous la voyons partout dans le monde, nous en entendons parler tous les soirs, nous en savons les ressorts, des experts nous en expliquent quotidiennement la terrible logique, mais en vérité ne connaît l'horreur que la victime." (p.22)

 

"L e crime est tellement lisible, il est ce que nous connaissons le mieux, ce que nous imaginons le plus facilement, il est ce qui nous est donné à voir, à entendre, à lire, à longueur d'année. Il est notre totem planté au cœur de la terre, visible depuis la lune. Il est l'histoire de ce monde." (p.37)


"Lorsque l'école m'a injustement banni, l'imam a applaudi : l'école est un crime de ces chiens de chrétiens, l'avenir c'est la mosquée." (p.40)


"Me voilà face à cette question vieille comme le monde : Sommes-nous comptables des crimes de nos pères, des crimes de nos frères et de nos enfants ? Le drame est que nous sommes sur une ligne continue, on ne peut en sortir sans la rompre et disparaître." (p.52)


"...Les plus croustillants(?) sont ces dictatures gangrenées par la bureaucratie, la corruption et la violence........Elles ont gardé le meilleur du socialisme d'antan, le verbe et l'embrouille, et emprunté le plus fin à ce bon vieux capitalisme qui tue comme il respire."(p.54)


"....l'Holocauste, une affaire à damner Dieu lui-même, pour de bon...." (p.56)


"J'étais partout et nulle part, tout se ressemble, le tsunami de la mondialisation a gommé nos héritages, effacé nos traits intimes, on ne reconnaît ni les siens ni les autres. La ville est ce que l'urbanisme d'après-guerre en a fait, la rue Millenstrasse n'existe plus et Landorf, qui devait être un morceau de campagne en ville ou un coin de ville dans la campagne, ressemble à mon quartier en région parisienne...... Nous sommes logés à la même enseigne, des ruelles paisibles, des arbrisseaux alignés, des pavillons coquets tellement ressemblants qu'on se prend pour son voisin, un centre commercial copieux tout en plexiglas et couleurs riantes qui donnent aux pauvres laborieux que nous sommes l'illusion d'être sur la vraie voie et que la fortune nous attend au terme de la vie, lorsque nous aurons fini de rembourser la banque jusqu'au dernier centime." (p.60/61)


".....quel pays n'a pas de vieux démons dans ses vieilles caves, quel pays n'a pas ses marchands d'armes et de rêves d'éternité, quel peuple n'a pas dans ses vieux os deux trois gênes cabossés par l'histoire, quel peuple n'est pas exposé aux mouvements chaotiques de la vie, et quelle église n'a pas été foudroyée par des lumières scientifiques inattendues? L'humanité est une, il n'y en a pas trente-six, et le mal est en elle, dans sa moelle...... Chercher une origine au mal est absurdité, il est, avant même la création." (p.96)

 

"Mon père a agi de lui-même, en toute conscience, et la preuve de cela est que d'autres ont refusé de le faire, ils ont accepté de le payer de leur vie ou ont émigré à temps." (p.97)

 

"Hitler était le führer de l'Allemagne, une sorte de grand imam en casquette et blouson noir." (p.126)

 

"Personne ne rêve d'être bourreau, personne ne rêve d'être un jour supplicié. Comme le soleil évacue son trop-plein d'énergie en de fantastiques explosions sporadiques, de temps en temps l'histoire expulse la haine que l'humanité a accumulée en elle, et ce vent brûlant emporte tout ce qui se trouve sur sa route. Le hasard fera que l'on soit là ou là, abrité ou exposé, d'un côté ou de l'autre du manche .......  Oui, quelle que soi sa déchéance, la victime est un homme, et quelle que soit son ignominie, le bourreau est aussi un homme....." (p.262)

 

 

Bon, j'arrête là, certaines des positions suivantes sont les miennes mais il vaut mieux que chacun les lise à tête reposée et établisse son propre engagement par rapport au  texte. 

 

 

 

 

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