Anne MOREAU: Les sentiers de randonnées au printemps.....

..... à Saint-Léger-du-Ventoux, ce dimanche 24 mars, "L'Esprit des Lieux-Le Jardin Singulier" a pu compter sur une dizaine de bénévoles pour commencer à restaurer les sentiers de randonnées qui montent à l'assaut du Ventoux ou en descendent saison après saison.

Chacun est venu armé soit d'un sécateur soit de sa cisaille. Une tronçonneuse fut même de la partie.

Un accueil chaleureux nous attendait : thé ou café, croissants ou pains au chocolat, c'était au choix de chacun d'entre nous.

Bon, toutes ces appétissantes collations n'allaient pas nous arrêter dès le matin. Après leur avoir fait la fête, à la queue leu leu nous nous sommes mis en route pour attaquer un débroussaillage parfois bien nécessaire .

Et, cerise sur le gâteau de ce travail en plein air et au soleil, les chiens des bénévoles nous accompagnèrent sans discontinuer, galopant de-ci de-là à travers sentiers et broussailles.

Maxou se sentit alors une âme de chien de meute et fut au paradis des heures durant !

Tout travail mérite salaire dit-on.

En cette matinée radieuse, mon salaire fut, tout en allant, taillant, raccourcissant, élaguant, de découvrir de surprenants ou merveilleux cadeaux offerts par la nature.

Seul sous un arbuste, un Ophrys araneola se dresse. Mon regard a beau scruter les environs, il n'en découvre pas d'autres. Il faudra revenir pour une recherche plus approfondie.

Lui, cet annonceur de printemps, n'est pas rare en ce moment. Mais son rire éclatant met en joie tous ses alentours et ce sont les oiseaux qui lui répondent le mieux en emplissant l'atmosphère de leurs appels aux badinages des ailes, des becs et des croupions...

Dans la nature, la prime jeunesse n'hésite pas à côtoyer la vieillesse et c'est toujours sans ricanement aucun. Ainsi en va-t-il de ce jeune prunellier rayonnant de fraîcheur à côté de cette souche vénérable mais encore si belle.

Une incroyable découverte au centre de la prairie que nous longeons : cette fleur de jacinthe . Comment est-elle venue là ? Grande question. Pas à pied bien entendu ni en roulant du bulbe car si ce moyen de transport existait, cela se saurait me semble-t-il...

Aussi incompréhensible pour moi que le E=MC2 de Monsieur Einstein.

Eh! Eh! mais qui revoici ? C'est mon approvisionneur de cornouilles en pleine floraison. C'est toujours un immense plaisir que de le voir déjà à la tâche dès le printemps. Lorsque je le frôle, il me murmure "je t'attendrai !" Quelques fleurs me font même un petit clin d’œil discret.

Arbre de mon enfance, je t'adore !

C'est ici que je fais la découverte la plus spectaculaire de notre matinée : une énorme crotte de loup !

D'après l'un des bénévoles qui habite le village, les poils et les os que l'on y trouve ne laissent aucun doute.

La semaine dernière, nous raconte-t-il, les villageois ont découvert, non loin d'ici, le cadavre d'une biche tuée et en partie dévorée au niveau du ventre.

Le ressentiment qui accompagne toujours ce grand carnassier crée des "on dit" destinés à émouvoir et révolter: la biche aurait été pleine...

C'est la saison des primevères bien entendu mais, au bout du sentier suivi, en trouver une floraison aussi conquérante semble n'être qu'une illusion... tant et tant ? Est-ce possible ?

Partout où le regard se pose, elles sont là, sur la droite comme sur la gauche du chemin ! Ce serait peut-être le moment d'envisager une nouvelle production de vin de primevères...