mardi 14 juin 2022

Randopassion 84 - 11 juin 2022

 

 

 


Au départ d'Entrechaux, le groupe. Houlà ! avec la chaleur annoncée, il manque bien des chapeaux !

 

Quand une rando se transforme en initiation à la nature, à ses bienfaits, à ses utilisations anciennes grâce à des passionnés, ce voyage dans le temps devient réellement captivant. 

Merci donc à ces quelques membres du groupe de Malaucène nommé "Apprendre des Anciens" qui nous ont emmenés avec enthousiasme vers un passé pas si lointain que cela après tout !

 Il est d'ailleurs dommage que pas un seul enfant n'ait participé à cette connaissance du passé... 

  

 

Et pour commencer une bonne rando, un grand principe : ne jamais partir l'estomac vide ! 

Première étape donc à la boulangerie des Tilleuls à Faucon. 

Boulangerie que je ne saurais que trop recommander tant l'atmosphère y est agréable et les viennoiseries délicieuses !

 

 

 

 

 

 

En route donc pour le plateau de Thalès qui ne nous dévoilera peut-être pas tous les secrets de son monde végétal mais qui en partagera quelques uns sans barguigner.


Un premier cadeau de bon accueil, les merises. Âpres, surettes mais  faisant remonter dans nos mémoires tant de souvenirs d'enfance ! 

La merise est le fruit du merisier, Prunus avium, aussi appelé cerisier des oiseaux, cerisier sauvage ou cerisier des bois. C'est une petite cerise sauvage, rouge foncée ou noire, à chair ferme, parfumée mais peu sucrée. Elle est originaire d'Europe, d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord, et sa culture remonterait au IVe siècle :

  • Le merisier se rencontre en France à l'état sauvage, en lisière des bois et forêts ou dans les haies champêtres. Le merisier est à l'origine des différentes variétés de cerises cultivées actuellement, dont les cerises Guignes et les Bigarreaux.
  • Cet arbre de 15 à 20 m de haut se reconnait également par la présence de deux petites glandes rouges à la base du pétiole des feuilles.
  • Il fleurit en avril-mai d'une belle floraison blanche très mellifère qui apparaît avant les feuilles et laisse place aux merises. Celles-ci sont très appréciées des oiseaux et des petits mammifères qui participent à la dissémination de l'espèce.
  • La présence de merisier, autant pour ses fleurs que pour ses fruits, favorise la biodiversité animale.
  • ooreka.fr


Les explications se succèdent, passant d'une plante à l'autre, tantôt concernant le milieu dans lequel poussent certains végétaux, tantôt rappelant leurs avantages en médecine (et souvent depuis l'antiquité)  tantôt remettant en mémoire les utilisations qu'en ont faites nos grands-parents.

 

 racine de Garance des teinturiers

 

Un souvenir douloureux émerge : qui n'a pas entendu parler de ces malheureux soldats de la guerre de 14 qui se faisaient   tirer comme des lapins par les Prussiens  à cause de ces absurdes pantalons rouges teints à partir de la garance... De véritables fanaux létaux... 

(Hou ! ça c'est beau comme un corbeau au bord d'un ruisseau) 

 https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/2014/04/19/le-pantalon-garance-du-soldat-francais-de-la-guerre-14-462827.html

 

https://jardinage.lemonde.fr/dossier-1907-garance-teinturiers.html 

 



Différencier sapin et épicéa

un exemplaire de sapin qui, semble-t-il est assez rare dans cette région

 

  • Premièrement, le Sapin Blanc possède des aiguilles plates contrairement à l’Épicéa Commun qui possède des aiguilles quadrangulaires.
  • Deuxièmement, les aiguilles du Sapin Blanc ne piquent pas contrairement à celles de l’Épicéa.
  • Il y a aussi les cônes dressés vers le haut chez le Sapin Blanc qui représente une différence avec les cônes pointant vers le bas de l’Épicéa commun.
  •  L’écorce grise du Sapin Blanc marque la différence avec l’écorce rouge de l’Épicéa commun.
  • Contrairement au Sapin Blanc, l’Épicéa Commun garde un port plutôt triangulaire une fois agé.
  • L’Épicéa Commun supporte moins bien le sec que le Sapin Blanc.
  • L’Épicéa Commun est moins sensible à la pollution de l’air que le Sapin Blanc.
  • monde-vegetal.fr


Comment faire la différence entre cade et genévrier commun ?

Cades et genévriers voisinent sur le pourtour méditerranéen. Si ces deux arbustes ont un aspect général très similaire, leurs caractéristiques et utilisations potentielles sont différentes.

Comment les reconnaître facilement ?

Tous deux font partie de la famille des genévriers (juniperus).

Le premier, désigné dans le langage courant par le nom "cade", est le genévrier cade ou genévrier oxycèdre (juniperus oxycedrus). Le second est le genévrier commun (juniperus communis).

Leur taille est limitée (environ 2 à 6 m de haut) et leur tronc tortueux est recouvert d'une écorce qui se détache en lanières. Ils portent tous deux des feuilles étroites vert lichen, effilées à leur extrémité. C'est là que se situe la caractéristique qui permet de les différencier facilement :

  • les feuilles de cade présentent 2 lignes blanches
  • les feuilles de genévrier commun n'en présentent qu'une seule

Rédigé par Calixte et publié depuis Overblog



La digitale jaune pousse sur le bord des chemins ou à la lisière des forêts. Ses petites fleurs jaunes velues sont disposées en longue grappe. Cette plante contient de la digitaline, substance toxique, utilisée pour le traitement des insuffisances cardiaques.

florealpes.com






L' Inule des montagnes, appelée dans cette région Arnica de Malaucène... 

 

L'arnica possède de nombreuses vertus médicinales testées depuis des centaines d'années. En ce qui concerne l'inule, je n'oserais pas m'avancer... 

 

mablogattitude.com/larnica-montana

L'arnica originaire d’Europe est aussi présente en Amérique du Nord et en Asie. Elle fait partie des astéracées.

C’est une plante qui pousse à l’état sauvage à la montagne et qui possède un arôme similaire à la camomille.

Ce sont principalement ses fleurs qui sont utilisées pour des fins médicinales car c’est surtout celles-ci qui présentent les bienfaits médicinaux.

Cette plante possède de nombreux bénéfices pour notre santé.



En été, la Catananche bleue amusait les enfants qui, en faisant rouler les  bractées translucides sous leurs doigts, tentaient d'imiter le chant des cigales


 

 

Un autre jeu oublié : faire éclater des baguenaudes. Le baguenaudier (surnommé arbre à vessie) offrait ses fruits que les enfants s'amusaient à faire éclater. Jeu frivole, oui, d'où a été tiré le verbe baguenauder , s'amuser à faire des choses vaines, inutiles.

Le plus étonnant est leur consistance « gonflée » : effectivement, ce fruit hermétique se gonfle d’air enrichi en dioxyde de carbone (jusqu’à 2%) dont une bonne partie s’accumule la nuit quand la plante ne fait que respirer et ne photosynthétise pas. Si on appuie dessus, on sent la pression interne qui rend la gousse turgescente et si on force, le fruit éclate en claquant. Ces baguenaudes étaient bien connues des enfants de la campagne qui s’amusaient à les faire claquer ainsi. On les surnommait aussi de ce fait glou-glou, pan-pan ou cloquettes ! La littérature s’en est même emparée comme dans cet exemple extrait de Océanides et fantaisies du poète Amédée Pommier (1839) :

Qu’il faisait bon… … se donner gaîment de bonnes chiquenaudes

Et faire entre ses doigts claquer les baguenaudes …

zoom-nature.fr/eloge-de-la-baguenaude



Nous nous arrêtons quelques secondes pour nous étonner devant cette petite graminée qui est l'ancêtre de notre blé actuel ...











 Nous quittons  l'utilitaire ou le jeu pour passer à l'art décoratif :  au XIXème siècle, les Provençaux récoltaient ces Stipe à tige laineuse... pour les envoyer à Paris où, séchés, ils servaient à orner des œuvres encadrées sous verre, leur donnant de la légèreté, une douceur quasi intangible.

 

 Et les explications se succèdent...


 

... l'Achillée millefeuilles très intéressante pour arrêter un petit saignement...

 L'Achillée millefeuille ou la Millefeuille (Achillea millefolium L.) C'est une plante comestible dont on peut utiliser les feuilles (à goût astringent et à faible odeur camphrée) et l'une des plantes les plus couramment utilisées en médecine traditionnelle depuis plus de 3 000 ans.

Étymologie et dénominations

Selon la légende colportée par Pline, naturaliste romain du Ier siècle apr. J.-C., son nom lui vient d'Achille, héros de la mythologie grecque blessé au cours de la guerre de Troie, qui s'en servit pour guérir sa plaie et celles de ses soldats, d'où son autre nom d'« herbe du Soldat ». Achille meurt cependant d'une flèche empoisonnée lancée par Pâris. Ce dernier a-il utilisé la vénéneuse parisette, l'herbe de Pâris, ou simplement l'arsenic ?                                        wikipedia.org

 

 

 ...   la saponaire     Noms populaires : Herbe a foulon, herbe à savon, savon de fosse, savonnaire, savonnière.

Le nom générique Saponaria vient du nom latin sapo qui désigne le savon. En effet, le rhizome de la saponaire, mais aussi dans une moindre mesure ses feuilles et ses tiges, contient de la saponine. Cette molécule naturellement produite par des plantes ou des animaux, possède des propriétés tensioactives qui font qu'elle mousse en présence d'eau. Ce caractère émulsifiant a longtemps été utilisé pour fabriquer du savon et pour nettoyer le linge blanc..

Sa toxicité la faisait utiliser comme poison par les Amérindiens.

Aujourd'hui, ses propriétés intéressent la recherche médicale. En pharmacochimie notamment, la saponine peut être utilisée comme adjuvant des vaccins, car elle accroît la perméabilité des membranes cellulaires en dégradant les protéines qui les composent.                                                                         ooreka.fr

 

...sans oublier la prêle avec laquelle  l'une des animatrices nous montre comment les grands-mères en formaient des sortes de nids avec lesquels elles frottaient les fonds de casseroles pour mieux les récurer tant il est vrai que les prêles sont rugueuses comme de l'émeri.

 Plante primitive très ancienne, sans fleurs, ni feuilles, la prêle des champs ou Equisetum arvense pousse en colonies dans des terrains humides, le long de l'eau. Très employée en phytothérapie, elle est reconnue pour ses nombreuses vertus médicinales. Elle est notamment indiquée dans le traitement de certains troubles osseux et certaines affections cutanées. Grâce à ses propriétés reminéralisantes, la prêle des champs favorise la pousse des cheveux.

doctonat.com

 

 

Pendant notre montée, quelques orchidées se présentent au bord du chemin dont un assez grand nombre d'Epipactis, encourageantes cerises sur notre gâteau des découvertes.


Orchis pyramidal
Ophrys fuciflora
Epipactis helléborine


 

Un très bel ancien mur en pierre sèche nous conduit maintenant au plateau de Thalès....

 

 

....  auprès d'une borie encore en excellent état.....



La découverte de le "Ferme aux sept merveilles" est un cadeau supplémentaire sur notre chemin. 

Pourquoi ce nom de Ferme aux sept merveilles ? Tout simplement parce que la paysanne qui habitait ici donna naissance à sept filles qu'elle appela ses sept merveilles. Le nom est resté. 









Dernier cadeau, un véritable bijou de la nature,  l' hoplie bleue mâle  Hoplia coerulea 





Comportement : Le mâle se place en hauteur sur les herbes et étire et lève ses pattes arrière pour dégager des phéromones qui attirent les femelles.

 jessica-joachim.com


 






Fin de l'aventure et retour au village  

 

 

 

Et j'insiste... auprès des plus rétifs ...

Synonymes :désobéissant - indiscipliné - indocile - rebelle - récalcitrant

 

 


 

 

 

 

samedi 11 juin 2022

En parlant de luzerne

 

 

 

Incroyable cette forme de "caricole" qui, dans un premier temps, nous berna, Ludovicus et moi, et nous fit croire que nous venions de découvrir une nouvelle espèce d'escargots noirs ...! 

Bon, dès lors que nous prîmes un élément en main, nous reposâmes les pieds sur terre pour admettre qu'il s'agissait bien là d'une graine à la forme assez spéciale mais jolie en diable .

Par la suite, ce fut internet qui donna la solution : c'était des graines de luzerne ! 

J'avoue que, malgré toutes mes escapades dans la nature, je ne les avais jamais remarquées ! 

Honte sur moi, personne  ignare ! 

Enfin, je ne mourrai pas totalement stupide en ce qui concerne la forme des graines de luzerne... 

 




 

 

 

 

 

 

💓💓💓Vraiment intéressant ! 

https://lagazettedesplantes.com/2015/07/07/dossier-la-luzerne-cultivee-medicago-sativa/ 

 

Ceci, juste pour s'amuser ...

https://www.cnrtl.fr/definition/caricole 



Et pour les rigolos qui veulent soigner leur dépression ... 😜

https://www.culture-luzerne.org/varietes-de-luzerne/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

jeudi 9 juin 2022

La Roche-sur-le-Buis

 

 Mercredi, 06 juin 2022

 

 

 

 

Quelques heures bien agréables passées dans la garrigue qui surplombe le sympathique village de La Roche-sur-le-Buis ont permis l'une ou l'autre découverte intéressante. 


Et pour commencer, dans le village même, cet ancien soustet décoré qui permet de rejoindre un petit sentier qui, lui, mènera au chemin de la montagne et aux orchidées.

Car, bien entendu, en cette saison que cherche le promeneur ?  Des orchidées , encore et encore et encore jusqu'à plus soif...



 

Tout en passant, pourquoi ne pas caresser du regard ces superbes floraisons d'Acanthes et ce premier Orchis bouc bien mal encadré, le pauvre, par quelques maléfiques pousses d'ailantes . 

        

 

Maxou en tête, nous voilà arrivés sur le sentier qui jouxte l'arrière du château. 

 
 
Les paysages qui se découvrent au fur et à mesure de la montée sont bien agréables même si, dans le ciel, les nuages sont devenus  menaçants...




 

Les floraisons sauvages n'accaparent jamais suffisamment les regards et pourtant, comme elles sont belles, délicates, raffinées, aux senteurs surprenantes parfois ... !


Comme d'habitude, les immortelles sont partout mais je ne leur jetterai pas la pierre, elles font partie du paysage provençal où que l'on passe. Comme compagnon, le coris de Montpellier plus discret mais tout aussi intéressant!

Avec ce coris et la germandrée, j'aurai encore élargi mes découvertes lexicales.         

Ici, le chèvrefeuille propose son parfum, là, quelques plantes de rue sauvage n'attendent que le marcheur naïf qui froissera leur feuillage et en gardera l'odeur puissante sur les mains durant le reste de sa rando.

 

Un plant de germandrée parmi tant et tant illumine son petit territoire de sa couleur jaune

   

 

Un œil sur les fleurs, l'autre sur les horizons montagneux avec, à notre gauche, une superbe barre rocheuse, nous avançons pour finir par quitter le sentier et monter directement vers cette barre où, nous le sentons, se trouvent les épipactis que nous sommes venus photographier.


 



 

Effectivement, elles sont là, les belles, derrière un genêt, entre deux rochers, dans un pierrier, sous un genévrier... 

Mais où sont les plus belles ? 

Nous escaladons les rochers,  enjambons les genêts, glissons dans les pierriers et comme on dit que "l'herbe est toujours plus verte ailleurs", nos recherches deviennent obsessionnelles et nous mènent de plus en plus haut. 

Etonnés, les oiseaux, sauterelles, grillons, se sont tus pour tenter de situer les envahisseurs dont le parler fait de clic, clic, clic, tchiquitchic, clic, clic, clic est vraiment inhabituel. 

Mais quelle récolte, mes aïeux !

 

  










 


 

 

Quand la fleur est très petite, rien n'interdit de se mettre à sa hauteur , de s'agenouiller, de se coucher.... attention de ne pas se mettre à rêver et de ne pas s'endormir dans des chatoiements de roses, de jaunes, de mauves...


crédit photos : mon ami Ludovicus
 
 
 
 
 

Les heures passent, la lumière  baisse tout doucement, le retour est d'actualité; nous rangeons les appareils et commençons à redescendre...
Bien entendu, il reste toujours un petit quelque chose à découvrir... 

... une osyris atteinte de fasciation
normale
fasciation






...là, j'avoue que la plante restera indéterminée


 
 
Puis, une dernière découverte reste à faire : les fruits de la  Luzerne orbiculaire  que nous avons découverts, croyant, dans un premier temps, qu'il s'agissait de petits escargots ...... Vraiment étonnant ! 




 


Et surtout ! surtout ! ne jamais oublier le repère qui permettra de revenir l'année prochaine sans le moindre problème. Ce sera :  " Vers la barre rocheuse, à gauche, toute ! "
 

 

 

 

Pour mieux connaître les épipactis ! 

http://jf-tisserand.fr/sauv%20ophrys/Valerie/Epipactis.pdf?fbclid=IwAR2CmAks6U2raaV6PGbWZW5PWF2m8VfccdS_LyIc2qOnN6I5LHakvFVfmrk


J'espère que ce partage est permis... si oui, un grand merci à Jean-François de nous faire profiter de ses connaissances !