mercredi 29 janvier 2025

Rando découverte à Faucon



Mercredi, soleil, jeudi, pluie... il n'y a pas à barguigner, nous fonçons vers un circuit en partie inconnu dans les bois de Faucon

En début de sentier,  direction de l'Ayguette





Souci des champs


Un sentier de départ très accueillant avec, pour qui veut, un petit détour vers la Vierge Noire*. Cette vierge, tournée vers le village, serait, d'après une légende,  la protectrice qui aurait sauvé Faucon de la peste, lors de la grande épidémie (XVIIIe siècle ?)





















Vers le bois de Jau







Dans les bras de la racine ! 29 janv 2025

28 janv 2024 😄































Au loin, les falaises d'Entrechaux





Le 15 août 2020, toute cette colline a brûlé... 





















Le village de Faucon



 

 

 

 

 

Fin de rando avec une rencontre qui provoque chez moi un petit arrêt de cœur d'une seconde !  Dans la dernière descente, j'aperçois , traversant la piste située en contrebas, LA Bête Noire** trottinant à la recherche de je ne sais quoi. Vraiment, la bête adulte, costaude et d'un poil très foncé... 

Ma grande angoisse : Maxou, arrêté à quelques mètres de moi, l'a  aperçue lui aussi. Il frémit, prêt peut-être à se précipiter dans une poursuite qui pourrait bien mal se terminer...

Je réussis à le rattraper et à le remettre en laisse. OUF!  

Un seul regret : pas de photo ! Mes pensées sont trop tournées vers la catastrophe probable si Maxou s'élance... pas le temps de penser à autre chose !  


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 


 

* https://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_noire

 

** Je précise : c'était un énorme sanglier, pas un loup !

 

 

 

mardi 28 janvier 2025

Souvenirs de Californie - Le contrôle d'embarquement

 

 

Le contrôle d'embarquement


Douze heures trente. C'est la fièvre du départ. De ce voyage aux États-Unis, nous en avons tant parlé, ma sœur et moi, que je ne suis plus certaine de sa réalité. Et pourtant, nous voici à l'aéroport. Pas de doute. Assourdies par le brouhaha de la foule, des voix anonymes communiquent, dans diverses langues, des informations énigmatiques aux novices des aéroports que nous sommes. Tel avion est-il en instance de partir ou d'arriver ? Allez savoir ! Chaque carillon est porteur d'une nouvelle annonce qui, faute d'être audible, peut être enjolivée suivant l'imagination :

« Ding ! Dong ! Un avion est parti vers vos rêves. »

« Ding ! Dong ! Les dames Moreau ne doivent pas se perdre »

« Ding ! Dong ! Ont-elles retiré leurs cartes d'embarquement ? »

Ces « Ding ! Dong ! », je les adore. Ils me prennent réellement aux tripes, me font des chatouillis à l'estomac chaque fois qu'ils résonnent dans l'immensité des halls bleutés. Ce sont des voix divines qui vont nous mener droit vers le paradis californien.

Droit au paradis ? Pas si sûr !

Nous voilà arrivées au contrôle d'embarquement. Je passe sans problème, mes bagages à main aussi. Danielle me suit. Jusque là, on peut supposer que tout va être cool. Nous ne sommes pas des trafiquantes. D'idées folles et rigolotes, oui ! Mais de cela, personne ne peut savoir que nous en traînons des tonnes derrière nous. Et puis, ces tonnes sont si légères qu'elles ne pèseront pas lourds dans les soutes de l'avion. La destinée de tous les passagers pour Washington D.C. reste assurée.

Danielle me suit donc. Du moins le pensai-je.

Après avoir récupéré mon petit sac à dos, je me retourne pour bien vérifier que mon aînée est restée dans mon sillage. Bizarre ! Un bouchon s'est formé à sa hauteur. La préposée à la fouille lui fait face et semble très perplexe. En effet, prête au combat, drapée dans la cape du bon droit, les yeux légèrement écarquillés, ma sœur refuse obstinément de laisser passer aux rayons X ses médicaments homéopathiques. Non qu'elle reproche aux rayons d'être X comme les films mais parce qu'elle craint leur influence destructrice sur son traitement médical en cours.

La dame insiste pour que la pharmacie de voyage soit déposée sur le tapis roulant mais Danielle continue à refuser. Pour prouver sa bonne foi quant à la nature des dits-médicaments et sans vérifier ce qu'elle prend, elle plonge la main dans son bagage, en sort un petit sac en plastique et le dépose avec précaution entre les mains de la douanière. Cette dernière tâte, semble éprouver un vif étonnement, ouvre le sachet et découvre des pruneaux d'Agen dont l'emballage est tenu fermé par une pince à linge en bois ( l'utilisation de la pince à linge est une méthode traditionnelle de fermeture des petits sacs dans notre famille ).

L'employée relève la tête, fixe Danielle d'un regard menaçant et, d'une voix polaire, lui demande :

-- C'est cela, vos médicaments homéopathiques ?

On sent, dans cette question glaciale, un grand désir de garder la maîtrise de soi avant la débâcle de toute politesse de métier. Le résultat est probant. Son attitude reste très correcte.

Derrière ces deux « coquelettes » dressées face à face, la file est devenue compacte. Tout le monde s'empresse de grappiller des nouvelles . On se serre, on se bouscule, c'est le coude à coude des grands jours :

-- Il paraît que l'on a découvert un nouveau médicament contre le mal de l'air.

-- Mais, ma brave dame, vous n'y êtes pas. Il s'agirait d'une recherche à l'étude pour empêcher l'engorgement des files d'attente.

-- Ah ? Bon ? Vous croyez ? Ils ont encore du pain sur la planche, alors ! Comme on dit : « Tout nouveau, tout beau ». Mais dans ce cas-ci...

L'absurdité de la situation m'est apparue et me titille le cerveau. En moi, je sens monter une hilarité homérique. Mes pensées ne sont plus que gaieté, les larmes me montent aux yeux.

Pour ne pas aggraver la situation, je respire à petits coups, j'espère ainsi arrêter les hoquets d'un rire subversif qui, s'il démarre, sera inextinguible.

Au même instant, ma sœur, tout aussi étonnée que notre gabelou féminin devant la découverte des pruneaux, est prête à dire, pour débloquer la situation : « Laissez tomber ». Mais, réalisant que cette expression pourrait faire croire à une fumisterie de sa part, elle se remet à chercher avec acharnement les fameux médicaments homéopathiques.

La médecine parallèle apparaît enfin dans toute sa splendeur : petites fioles, petites boîtes, petits granules, petits comprimés furieusement semblables à des comprimés d'ecstasy pour un regard douanier en alerte et en pleine surchauffe. La préposée les tâte, les observe, soupçonneuse, semble hésiter quant au parti à prendre.

A ce moment, mon aînée, épuisée par ces interminables minutes de suspens à la Hitchcock, s'appuie contre l'arceau détecteur de métaux et déclenche l'alarme. Une main de glace s'abat et enserre alors la nuque de la « bleuette » de service qui ne sait si, dans l'instant qui suit, ce qu'elle tient en main, telle une grenade dégoupillée, ne va pas lui exploser à la figure. Comme rien n'arrive, elle somme ma sœur de se redresser. Cette dernière n'a pas attendu l'ordre péremptoire pour changer de position. Elle aussi a senti le froid glacial du désastre lui frôler l'échine.

Une injonction claque enfin, cinglante, nette : « Avancez ! »

Danielle peut reprendre ses biens si précieux, ignorer les rayons X et me rejoindre.

Somme toute, elle a gagné la partie. Elle est passée, les médicaments ont suivi et les pruneaux purgatifs ont pu choisir la même voie. Tout ce petit fatras médical ou naturel s'élancera, à notre suite, vers les grands horizons insoumis.

A nous l'Amérique ! Washington, nous voici ! Californie, ouvrez grand vos bras ensoleillés !

 



 

 

 

Souvenirs de Californie - Le Désert de la Mort

  

 

Souvenirs de Californie

Juillet -août 2000            

 Texte :  2015


 

 




Le Désert de la Mort


Ça, je dois le reconnaître, nous l'avions abordé trop tard, ce Désert de la Mort.

Il y avait d'abord eu à la porte d'entrée du désert, ce panneau routier, devant lequel nous nous étions arrêtées pour réfléchir longuement et qui nous avait posé de nombreuses questions :

Vous entrez dans le Désert de la Mort

- Avez-vous une réserve d'eau suffisante ?

- Avez-vous fait votre plein d'essence ?

- Avez-vous vérifié l'eau de votre radiateur ?

- Avez-vous emporté de la nourriture en suffisance ?

La liste était plus longue mais j'en ai oublié une partie.

Ce panneau donnait un peu froid dans le dos mais, qu'à cela ne tienne, si froid il y avait, il était le bienvenu même s'il ne venait vraiment que du panneau. Pour le reste et malgré l'heure, la chaleur était intense.

Un deuxième arrêt nous avait encore retardées : la découverte des arbres de Joshua, ces arbres mythiques immortalisés par la couverture d'un disque de U2.

Ils nous ouvraient la voie vers le désert comme ils avaient ouvert la route vers la Californie aux Mormons.

A leur vue, j'avais freiné, effectuant un arrêt quasi sur place mais, à vrai dire, sans risque d'embouteillage : nous étions vraiment les seules sur cette route.

Hop, j'empoignai mon appareil photo, me précipitai entre les rochers et, malgré les recommandations effrayées de ma sœur, m'avançai dans le désert pour mieux cadrer.

«Fais attention aux serpents à sonnettes, tu n'as que des sandales de marche, si tu te fais mordre qu'est-ce que nous ferons ….»

Ma sœur venait avantageusement de remplacer le prophète et, bon, à force, tous ces présages énoncés d'une voix funeste eurent raison de mon inconscience. Après quelques photos, sur la pointe des pieds cette fois, je fis demi-tour pour rejoindre notre véhicule.

Nous reprîmes la route avec, derrière nous, un soleil rougissant d'aise à l'idée d'aller bientôt se coucher.

C'est alors que, par un pur effet du hasard, nous croisâmes un spectacle hallucinant : la fameuse Badwater Ultramarathon.

Depuis combien de temps ces sportifs couraient-ils ? Il nous fut impossible de le dire mais une constatation fut certaine : ce n'était plus ni des hommes ni des femmes qui arrivaient face à nous mais des carcasses déshydratées à faire peur. Certains titubaient, zigzaguaient et je souhaitai pour eux une ligne d'arrivée toute proche. Seigneur ! Comment pouvait-on être aussi fous ?

Nous continuâmes alors notre route, nous attendant à croiser, à tout moment, un cadavre étalé sur le bitume comme une vieille bouse de vache séchée.

Lorsque l'astre perdit définitivement de sa brillance pour choisir des tons orangés puis rouge sang, je n'y tins plus, il fallait immortaliser cette disparition royale : nouvel arrêt. En long, en large, en diagonale, je pris des photos sur lesquelles son déclin amenuisait le soleil. Lorsque j'eus terminé, en me retournant, je constatai avec horreur que, sur le versant opposé de la route, une équipe de cinéastes professionnels, caméras sur pied, filmait le même spectacle. Cela me fit grincer des dents car, durant plusieurs minutes, j'avais sauté, comme une gerboise en folie, d'un côté à l'autre de la route pour trouver le meilleur cadrage. Mon seul espoir fut qu'aucun membre de cette équipe n'ait pris le temps de m'observer.

Malgré la disparition progressive du soleil, la chaleur ne faiblissait pas. A chaque sortie de la voiture, nous nous mettions à transpirer, les tee shirts s'humidifiaient à une vitesse V prime et la sueur du front nous inondait les yeux et brouillait notre vue.

C'est dans un état second que nous atteignîmes Furnace Creek où nous devions camper. La nuit était tombée depuis belle lurette et, en dehors de l'asphalte de la route et de quelques poteaux indicateurs illuminés par nos phares, autour de nous, c'était le noir absolu dans une chaleur encore plus absolue.

Où se trouvait le camping ? Question cruciale si nous voulions dormir ailleurs que dans notre voiture. A force de tourner dans des sentiers caillouteux, de faire marche arrière, de rebrousser chemin, nous arrivâmes devant une entrée qui semblait être celle d'un camping.

Ce n'était pas le bon. Celui-ci semblait abandonné ou non terminé. Le Désert de la Mort avait eut raison des promoteurs. En tout cas, personne n'y vivait et, comme le fit remarquer Danielle en toute lucidité, seuls les crotales, scorpions et autres joyeusetés du coin avaient installé leurs pénates dans ce coin perdu.

Nouveau demi-tour. L'angoisse commençait à poindre. Vraiment, où allions-nous dormir ?

C'est alors qu'un point lumineux, pas trop éloigné, apparut dans le sombre horizon de nos pensées. Nous avions raté le bon embranchement et étions passées, sans la voir, à côté de l'entrée du camping salvateur.

Deux immenses soupirs de soulagement balayèrent l'air conditionné de notre voiture. Sauvées, nous étions sauvées. Nous allions pouvoir étaler nos fatigues respectives sur des matelas pneumatiques moelleux et accueillants et récupérer des forces en suffisance pour attaquer la journée du lendemain.

Merveilles parmi les merveilles, des tamaris, un espace de douche, des tables et leurs bancs, des petits sentiers, toutes ces choses nous attendaient pour nous offrir le confort d'une mini-civilisation perdue dans cette Vallée où tant de prospecteurs et émigrants étaient venus mourir.

Cela n'allait pas nous arriver, nous en étions maintenant certaines et cette constatation nous fit rire bêtement.

Rire ? Nous aurions dû nous méfier. Dans cette région du monde, c'est une activité qui ne dure jamais longtemps. Nous l'apprîmes vite à nos dépends.

L'emplacement choisi sous un magnifique tamaris aux grosses branches, tout proche du point d'eau, il fut décidé que je monterais la tente et que Danielle, la première, irait prendre une douche paradisiaque.

Ma sœur, trousse de toilette sous le bras, s'en alla en chantonnant tandis que je commençais à dresser les piquets, à placer la toile et à ajuster les tendeurs. Brusquement, un cri terrifiant retentit dans la nuit. Je lâchai mon travail, me redressai et cherchai du regard l'endroit d'où le cri était sorti : les douches ! Je vis alors ma sœur arriver à pas rapides et, comme une prêtresse grecque, hurler son désespoir vers le ciel : «L'eau est bouillante, l'eau est bouillante, il est impossible de prendre une douche !»

--  L'eau est bouillante ? Mais comment est-ce possible ? Ils n'ont pas installé l'eau froide ?

--  Mais c'est parce que les canalisations sont sous terre ! Elles ont chauffé toute la journée ! ! ! C'est impossible d'avoir de l'eau froide ! ! !  

--  Comment va-t-on faire pour se laver ? Nous sommes dégoûtantes de transpiration.

--  Je ne sais pas, je ne sais pas, gémit ma sœur.

Là-dessus, elle voulut déposer sa trousse dans la tente mais, son désespoir (ou peut-être la sueur) lui brouillant la vue , elle vint se cogner le front contre la branche maîtresse de notre beau tamaris.

--  Ouille ! Ouille ! Ouille ! Furent les nouveaux cris qu'elle poussa en sautillant sur place.

-- Va vite mettre de l'eau froide, cela calmera la douleur, lui dis-je bêtement.

--  Mais je viens de te dire que l'eau qui sort des robinets est bouillante, hurla-t-elle avec colère.

La chaleur ambiante qui avoisinait toujours les quarante ou cinquante degrés m'avait ramolli le cerveau et fait oublier la chaleur de l'eau des douches. Je restai sans voix non devant son malheur mais devant l'ineptie que je venais d'énoncer.

Sa douleur finit par se calmer et, après avoir gonflé les matelas et fait une rapide toilette à l'évier de la salle d'eau, nous décidâmes de nous coucher.

Et hop ! Deux corps se jetèrent sous la tente, un main se tendit vers les toiles flottantes des portes et les tirettes se fermèrent.

Le bonheur espéré ne dura pas longtemps.

Brusquement, les tirettes se rouvrirent et l'on vit ma sœur s'extraire de la tente.

--  Il est impossible de dormir là-dedans, siffla-t-elle, c'est un étouffoir !

--  Dans ce cas, où veux-tu dormir ? lui demandai-je. Dehors, il y a des tas de bêtes dangereuses !

--  Je ne sais pas, je vais voir.

Et elle partit, oreiller et sac de couchage sous le bras. Je la perdis de vue parmi les tamaris.

Il était vrai que l'atmosphère, sous la tente, était délétère. Personne ne pouvait survivre à une nuit sous abri de toile dans ce désert. Je sortis aussi et me dirigeai vers la voiture me disant qu'il y ferait plus frais. Seconde réflexion stupide de la nuit. Comment pouvait-il faire moins chaud dans le véhicule alors que la climatisation était coupée ? La chaleur était en train de me décerveler. Dès que la portière se referma sur moi, je suffoquai et ressortis presque aussitôt.

Dormir, dormir, je voulais dormir. Une dernière idée, lumineuse cette fois, se fraya un chemin et je me souvins que de l'eau qui s'évapore rafraîchit toujours l'atmosphère. J'empoignai donc tous les essuies qui se trouvaient à ma portée, et partis les tremper dans un évier de la salle d'eau. Même chauds dans un premier temps, ils finiraient bien par se refroidir. Je revins, essuies dégoulinant à bout de bras, les étaler sur mon matelas pneumatique. Deux essuies mouillés sous le corps, deux essuies mouillés par dessus, foin de toute idée de rhumatismes, c'était parfait. La fraîcheur arriva rapidement et, sans plus penser au sort de ma sœur, je plongeai dans un sommeil profond.

Que devenait Danielle, pendant tout ce temps ? Et bien, son truc à elle fut d'aller dormir sur l'une des tables du camping où une très légère brise lui apporta un peu de fraîcheur en cours de nuit. Elle ne fut d'ailleurs pas la seule à avoir choisi cette solution. Lorsque je partis à sa recherche au petit matin, je constatai que d'autres tables s'étaient garnies, durant les heures nocturnes, de corps éreintés. Et, en tout bien tout honneur, comme il se devait. Chacun sur sa table et Dieu veillant sur son petit monde ronflant ou sifflotant.

Honte, honte, honte sur nous ! Nous eûmes, ce matin-là, le culot d'aller prendre un petit déjeuner au ranch super snob jouxtant le camping. Malgré une tentative de toilette matinale, nous y arrivâmes ….. dans un manque de fraîcheur totale. D'après les regards qui nous suivirent, nous comprîmes qu'il valait mieux aller manger notre bacon et notre omelette dans un coin éloigné du public amidonné qui s'apprêtait à partir jouer au golf...

Car, il faut le savoir, à cet endroit du désert, un parcours de golf avait été construit, des palmiers plantés, des pelouses semées et tondues avec amour; de luxueuses «golfettes» électriques sillonnaient les allées de gravier afin d'éviter toute marche inutile aux nantis de notre planète.

Vous l'avouerai-je ? Ma sœur et moi n'en faisions pas partie et ce fut le miracle du jour si, comme deux crotales indésirables et surveillés de près, nous pûmes obtenir de quoi nous restaurer.


Merci à Jacques pour sa relecture et ses conseils

 

Une concierge exceptionnelle !

 

 

 


 

 Aujourd'hui, je vais parler d'une personne que, tous, à Siegen, nous avons appréciée durant les longues années où elle fut notre concierge, secrétaire, préposée à la photocopieuse, infirmière bénévole et ceci et cela, la liste entière serait trop longue à dérouler.

Elle s'appelait Madame Giltay.

Sans elle, l'école n'aurait jamais eu ce parfum de café frais lorsque nous y arrivions le matin. Nos maux de tête auraient perduré sans l'aspirine qu'elle nous apportait et nos doutes ou démotivations n'auraient été si bien combattus sans les petites paroles de réconfort qu'elle trouvait dans son cœur chaleureux. Elle était, sans conteste, la mère de cette école.

 

Il advint un jour durant lequel elle enfila même le tablier des lavandières.

Ce jour-là, notre directeur, Monsieur "Heckar", ayant décidé de dupliquer une note de service, s'installa dans la salle des machines, bien décidé à ne faire appel qu'à ses compétences personnelles. Or, le duplicateur à alcool, ancêtre de la photocopieuse, ne faisait pas partie de ses tasses de thé favorites ! Il introduisit donc son support-papier original dans la machine et, un peu trop confiant en ses capacités, commença à tourner la manivelle.

Rien, rien de rien n'apparut sur la première feuille qui sortit blanche comme neige.

Notre "Heckar" recommença, toujours sans résultat. La feuille à dupliquer avait été placée à l'envers.

L'énervement monta.

La feuille fut retirée, un linge fut imbibé d'alcool qui, trop généreusement octroyé, se mit à couler sur le rouleau métallique. Mal nettoyé précédemment, celui-ci devint bleu d'encre ravageuse.

Par quel malheureux hasard cette encre se retrouva-t-elle sur le pantalon gris clair de notre directeur ? Lui seul aurait pu le dire, ce qu'il ne fit jamais.

Face à une telle catastrophe, une unique solution : « Madame Giltay, venez vite, il y a de l'encre sur mon pantalon ! »

La brave Madame Giltay accourut, constata les dégâts puis déclara :

-- Allez dans votre bureau et enlevez votre pantalon, je vais essayer de faire partir les taches avec de l'alcool.

--  Vous croyez ?

--  Vous avez une autre idée ?

Ce qui fut dit fut fait et voilà notre directeur en caleçon derrière son bureau.

Après quelques minutes d'attente, toc ! toc !  «  Qui va là ? C'est moi mère-grand je vous apporte un petit pot de beurre ... »

Non, évidemment, les choses ne se passèrent pas ainsi mais le toc ! toc ! eut bien lieu et le rôle du loup ne fut pas tenu par notre directeur.

Monsieur "Heckar", croyant au retour de Madame Giltay, cria d'une voix forte : « Entrez ! ».

Alors qu'il s'était remis debout, prêt à enfiler son pantalon nettoyé, quel ne fut pas son saisissement lorsqu'il vit entrer une mère d'élève habillée en grand chic.

Celle-là, il l'avait totalement oubliée ainsi que le rendez-vous qu'il lui avait accordé !

Ce que vit cette dame, ce fut un directeur qui, au lieu de venir lui serrer la main et l'inviter à s'asseoir, se laissa tomber d'un bloc dans son fauteuil pour introduire ses jambes sous son bureau.

Comme accueil, c'était assez inhabituel.

Quelle excuse notre directeur trouva-t-il ? Ne la connaissant pas, je ne pourrais la dévoiler. Oh, cet homme n'était pas à cours d'imagination et il en trouva certainement une qu'il alla tirer de derrière ses fagots personnels bien qu’à la minute même, sous le bureau, ses fines jambes roses et poilues dansaient la carmagnole au rythme des pieds en chaussettes qui battaient la mesure.

Comment la connaissance de cette aventure arriva-t-elle aux oreilles de tous les enseignants ? Non pas grâce à « la salvatrice » de service qui fut, par la suite, d'une discrétion absolue mais grâce à notre directeur lui-même. Dès le matin suivant, il nous fit partager cette aventure burlesque tout en sirotant avec nous le café fraîchement passé par notre dévouée Madame Giltay

Ce jour-là, nous n'arrêtâmes pas de rire chaque fois que, dans les couloirs, nous vîmes passer Monsieur "Heckar", tenant des papiers à la main.

 

 

 "Monsieur "Heckar", maintenant que vous êtes au Paradis des  chefs d'école, j'ai envie de vous dire : "Paix à votre âme !" 

Vraiment, du point de vue humain, vous avez été parmi les meilleurs. "


 


 

 


 

lundi 27 janvier 2025

A la recherche d'une première fleur ...

 

 

Quartier de la Justice

Mérindol-les-Oliviers, 26 janvier 2025

 

 

 Elles sont bien là mais encore un peu jeunettes !



Quant au Ventoux, il a, une nouvelle fois, revêtu sa pelisse neigeuse




Chemin de Rochesplanes les Ophrys fuciflora ont émergé très nombreux. Pourvu que les ouvriers communaux ne viennent pas, comme les autres années, tout raser  pour faire un talus "propre" ! Surtout qu'à cet emplacement, c'est à peine si l'herbe pousse ...


J'aime bien les cônes de pin. Lorsqu'ils sont humides, je trouve qu'ils ont une belle esthétique


Et voici l'ami d'Yves Montand...  pinson, pinson, pinson ...


Sur un talus, de minuscules fleurs roses commencent à s'épanouir. Renseignements pris, il s'agirait de "Bec-de-grue à feuilles de ciguë" ou de  "Érodium acaule" ou peut-être de "Bec de cigogne" ... en tout cas c'est un Érodium  ! Maxou et moi n'allons pas nous casser la comprenette pour plus d'investigations. A vouloir être plus catholique que le pape, nous finirions par avoir des maux de tête et dans la nature, c'est vraiment inutile.

Pour aujourd'hui, le mot d'ordre sera "admire et continue ! " 



Comme nous nous en approchons, une petite virée dans les safres est mise au menu du jour. Qui sait ? Certaines zones sont très bien protégées, les floraisons pourraient y être plus avancées ...











Rien de rien. Ici l'avancement des orchidées est semblable  à celui des précédents.



Sur le pourtour de la nouvelle chênaie, d'autres orchidées se préparent, mais celles-ci fleuriront bien plus tard.


Rien ne presse, nous repasserons au mois de mai.