Le village troglodytique *
400 mètres de dénivelé et 16 km pour les petites jambes courageuses.
C'est l'aventure que nous a proposée, hier, Martine, valeureuse guide devant l'éternel ! Un grand merci à elle ! Ce fut extra, comme dans la chanson.
Et voilà, dès le départ, l'appareil photo se prend pour le Manitoba, fait disparaître les couleurs et même ! même !... refuse de déclencher une nouvelle fois.
Je sens que le combat va être rude pour restaurer mon autorité car, reconnaissons-le, celui des deux qui connaît le mieux l'utilisation de chaque petit bouton, c'est bien lui, pas moi... Sur lequel ai-je appuyé par inadvertance, le hasard seul le sait.
Donc, pour garder le souvenir du village troglodytique du Barry, nous partons sur une première série en noir et blanc.
Ensuite, miracle ! la couleur me revient, pleine de tendresse et d'affection dans les tons trop foncés. Mais bon, déjà qu'elle n'était pas partie tourner un remake du film "Une aussi longue absence" on ne va pas trop rouscailler.
Pour combien de temps est-elle revenue ? Je n'ose poser la question. La meilleure attitude à adopter est de sembler indifférente aux aléas des existences mécaniques et de continuer son petit bonhomme de chemin en sifflotant.
Alors, ici, grâce à Martine, une explication concernant l'ingéniosité de nos ancêtres : dans les deux creux, on déposait le ou les pot(s) avec la nourriture à cuire. Sous les trous, on venait déposer les braises tirées de la cheminée se trouvant à droite.
Hop ! le tour était joué et on pouvait passer à table .
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Les traces des anciens passages des transports de pierres
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"Le pierrier - j'ai creusé la roche pour bâtir ma maison et, de tirer des pierres, j'ai fait mon capital "
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Balade à la grotte de l'ermite William Finck Cette
grotte a été habitée par un ermite, du nom de Joachim Tauleigne. Il a
d'abord habité dans la maison en contre-bas. Ancien avocat, "gueule
cassée" décoré de la guerre 14-18, il aurait été banni de l'Ardèche pour
avoir incendié une ferme voisine. Sa réputation varie selon qui nous la
conte. Pour certains il s'agissait d'un très brave homme, pour d'autre
d'un individu suspect à craindre. Quoi qu’il en soit tous sont unis pour
dire qu’il vivait de peu. Une retraite de guerre versée deux fois par
mois était aussitôt ingurgitée en litrons de rouge ou en boissons
vineuses diverses. Comme il devait se rendre à la poste de Bollène pour
toucher cette rente, il en profitait pour faire un crochet par le
bistrot du coin. C’est ainsi qu’à maintes occasions, on pouvait le
trouver endormi sur un accotement ou dans un fossé, toujours les jambes
volontairement emmêlées dans le cadre de son vélo de peur qu’on le lui
vole. Il était généralement incapable de faire le chemin du retour
jusqu’au bout.
Il
vivait dans les bois, possédait quelques chèvres, un coq et quelques
poules et cultivait un potager. Une petite source lui donnait l'eau
nécessaire à la cuisine. Et à l’odeur qu’il dégageait, il semblait bien
qu’il n’en usait pas de trop pour sa toilette. Il connaissait le coin
comme sa poche. Les truffes n'avaient pour lui aucun secret. Il les
débusquait, les "cavait" comme nul autre. Ses chiens, à ce sujet,
étaient de fins limiers. C’est ainsi que lorsqu’il était enivré pour
plusieurs jours, certains voisins intéressés par la qualité de ses
chiens, profitaient de son ivresse et de son inconscience pour emmener
ses chiens truffer.
Mais
Joachim Tauleigne avait son caractère entier. Il ne lui plaisait guère
de s'acquitter du loyer. C’est ainsi qu’il s’est mis à dos le
propriétaire des lieux, un bien brave homme cependant. Pour finir, il a
même refusé de payer les factures d'électricité. C'est la raison pour
laquelle le courant lui a été coupé. De rage, il a tiré sur les lignes
électriques. Déséquilibrés par la traction, plusieurs poteaux sont
tombés avec le temps. Finalement, la gendarmerie, après cinq ans de
poursuite pour non-paiement du loyer, a procédé à son expulsion de la
maison en 1962. Il est gravé sur une face interne des pierres
d'encadrement de la porte du séjour une série de dates encadrées. Ces
dates sont gravées de sa main et correspondent à n'en pas douter aux
années qu’il a passées sous ce toit.
Par
la suite, il est allé se réfugier dans cette grotte qu’il a
partiellement réaménagée. Un puits, un petit potager, les mêmes
chèvres, poules et coq lui donnaient légumes, œufs et lait. De quoi
subsister. Mais il se faisait vieux. Et durant les hivers, quelques
voisins lui venaient en aide en lui faisant porter du potage. Un autre
lui coupait du bois. Finalement, il a succombé à une attaque cérébrale
et s'est éteint le 6 janvier 1976.
Sa
présence a donné naissance à une légende. Beaucoup se sont imaginés
qu’il vivait réellement en autarcie sans quasi rien dépenser de ses
revenus de guerre. Aussi, n'ayant pas de compte en banque, il aurait
amassé durant ces nombreuses années un réel trésor qu’il aurait caché en
un lieu secret connu de lui seul. Après son décès, les curieux ont
défilé, tant dans la maison que dans la grotte, avec des détecteurs de
métaux, des pendules et toutes sortes d'accessoires qui leur donneraient
la possibilité de mettre la main sur le magot tant convié. En 2000
encore, quelques individus ont pillé la vieille grotte, éventrant ce qui
restait du lit. Il semble bien qu’ils aient curé le puits. Ils en ont
ressorti une montagne de bouteilles vides!
En
2008 une petite construction en pierres au nord de la maison a été
ravagée. A n'en pas douter, pour rechercher le trésor dont la légende
continue de circuler. Mais pour être raisonnable, il faut savoir que les
billets en Francs ne sont plus échangés aujourd'hui. Celui qui
viendrait même à trouver cet hypothétique trésor n'en ferait rien.
* https://www.vaucluse-visites-virtuelles.com/glvirtualbluepopouts/village-troglodyte-de-barry.html