mardi 5 septembre 2023

Retour à Prébayon

 

 

Dimanche, 03 septembre 2023 

 

 Nous voici donc repartis pour une nouvelle petite rando, Maxou et moi.

Cette fois, ce sera un retour à l'abbaye de Prébayon par la Verrière. Chemin reconnu, bien connu, parcouru maintes et maintes fois  mais toujours agréable à retrouver.
 

 

Peu de choses changent sauf qu'avec les saisons, les vignes sont soit dénudées soit porteuses des grappes chargées d'espoirs. 

Au loin, la Verrière, cossue à souhait, étale sa "suffisance" sous le soleil matinal. 


Un petit habitat de Leuzees conifères*   charme les regards par  la délicatesse de leurs graines et, ça et là, celles qui me semblent être des Centaurées m'épatent depuis de longues semaines par leur volonté de rester fraîchement coquettes malgré les chaleurs caniculaires qui ont ravagé la nature en ce mois d'août. 


 

 

Et c'est alors qu'en me tournant dans la direction opposée, je constate avec horreur que les chênes eux n'ont pas eu cette chance de résister à la canicule et semblent agoniser parmi les résineux restés verts. 

Ils sont déjà à la fin de leur automne alors que je n'ai pas quitté l'été ...

 

Et s'il le fallait, un tapis de feuilles mortes jonchant le sol vient confirmer ce malheur ...



Quelques cadavres d'Epipactis helleborines m'indiquent que je ne suis jamais venue fouiller cette zone fin du printemps. L'année prochaine, il faudra y penser pour confirmer la variété de cette orchidée.


 

Aujourd'hui, je découvre un "flirt" de  papillons... 

Ah ! vraiment, cela vaut la peine d'être observé ! Tant de subtilités, tant de délicatesse !  Des départs d'amours aussi complexes que les nôtres (parfois...)

De petits envols qui semblent des bonds, une fois à gauche, une autre fois à droite et toujours avec une simultanéité parfaite. Après chaque petit bond, face à face, l'un reste immobile tandis que l'autre bat des ailes durant quelques instants.

Parfois, c'est un envol un rien plus long qui les voit ensuite se reposer au sol et recommencer leurs badinages. Il arrive que les têtes se saluent puis se rapprochent comme s'ils voulaient se regarder les yeux dans les yeux ou se murmurer quelques mots tendres... mais les papillons parlent-ils ? 

En tout cas, le mâle a réussi à séduire sa belle. Lui a-t-il dit : "Laisse-toi faire, ma jolie, notre saison touche à sa fin, tergiverser plus longuement nous laissera sans descendance... Regarde la beauté de mes écailles, le velouté de mes antennes... Tu ne trouveras pas plus merveilleux que moi..." ? 

Et la belle s'est abandonnée sans plus résister.

Ce fut un moment ou mon indiscrétion aurait pu apporter un malaise mais, durant les secondes qui suivirent, les deux amoureux  perdirent la notion du temps et de l'espace...

A la suite de quoi, pfuittt ! chacun s'envola de son côté ...  


 

Je suivis l'un des deux qui vint se poser sur un tronc de résineux. Par la suite, durant d'autres rencontres,  je constatai que ces troncs avaient leur préférence. J'en ai tiré comme conclusion (peut-être erronée) que les couleurs de leurs ailes se confondaient admirablement avec les couleurs de ces troncs. Lorsqu'ils y restent immobiles, ils sont quasi invisibles.

 
 
 
Comme je l'ai souvent constaté, dans la forêt nous ne sommes jamais seuls ! Aujourd'hui, je fais la connaissance d'un mustélidé caché dans un tronc d'arbre. Martre ou fouine ? Qui le sait ?
 
 
Voici venu l'embranchement vers Prébayon ...
où, j'espère ne pas me tromper car l'indication exacte a été enlevée, il faut bifurquer vers la gauche et entamer la fameuse descente. Mais bon, c'est certainement le  chemin à suivre sinon, il nous restera à remonter...
 


 
 
 
 
Pas de doute, nous étions sur le bon chemin, voici l'oratoire et sa vierge pleurant indéfiniment sur le crétinisme de notre humanité

Pleure, ma belle dame, pleure ! Tu ne pleureras jamais assez ! 


Moi, par contre, c'est un sentiment de béatitude extrême qui m'envahit lorsque je constate, aux abords de l'oratoire, l'existence de plusieurs cornouillers auxquels sont pendus quantité de petites cornouilles presque prêtes à être transformées en confitures...
Je ne peux résister... quelques unes sont croquées au grand dam de ma bouche qui, en une fraction de seconde, semble s'être rétrécie au maximum ! 
Vrai de vrai, il faut encore attendre une semaine avant de venir les récolter.

 
 
 
 
Commence alors la recherche de toutes les petites merveilles que l'on peut trouver sur l'espace de l'ancienne abbaye....

...la coronille (?) tellement contrastée se prélasse sous un alisier "en fruit" ...

 

 

... le bicolore mélampyre des bois envahit de nombreux espaces tandis que le tamier (ou herbe aux femmes battues) offre un magnifique collier à son arbre hôte. Ce n'est pas une belle preuve de reconnaissance, cela ?



 
 Plus loin,  un azuré commun et là, revoilà le silène ...

 
 
 
 
Finalement, je découvre enfin celui pour lequel j'ai, au départ, entrepris cette randonnée : un plant de Lys martagon. Et pourtant ce n'est pas que je n'ai pas cherché parmi les ruines. Fouillant du regard chaque coin, chaque recoin, parmi les herbes ou les broussailles, rien, rien, rien
Voici quelques années, le Lys martagon se trouvait en nombre autour de ces ruines. Peut-être pas en grand nombre mais il était bien présent ...
Avec le temps, lors de mes passages successifs, j'avais constaté des cueillettes stupides placées en hommages aux pieds de la dame des lieux. Ensuite, il y a eu un nettoyage meurtrier - on appelle cela débroussailler -  pour "faire propre" afin que les touristes admirent les ruines et rien d'autre .... Exit donc les orchidées et les lys de ces lieux. 
Aujourd'hui, je m'extasie bêtement devant cette feuille en rosace qui survit sur les bords du minuscule sentier qui mène à la source du Trignon. 
"Tout fout le camp, ma brave dame ! "

 

 

Bon, Maxou, par ses allers-retours, me fait comprendre qu'il est temps d'arrêter de pleurnicher sur le sort de notre planète. Les sources du Trignon nous attendent et il est impatient d'y arriver. Dans le lit du ruisseau se trouvent de nombreux bâtons, ses jouets préférés lorsque nous randonnons. 

 

En contrebas  de la sente suivie, un véritable point d'eau ! Waoowww ! Un petit paradis pour les animaux de la forêt ! 





Nous voici au pied de la grotte où se situe la source du Trignon.




 
 
Bien installé sur ses terres, le maître des lieux, Monsieur Dragon, nous laisse aller et venir à notre guise entre les rochers et les creux de son domaine.
 
 
C'est ici que Maxou découvre LA branche idéale pour satisfaire à son obsession : le jeu du bâton. Mais cette fois, le choix pour ce jeu se montre un tantinet inadapté... 
https://www.facebook.com/anne.moreau.9/videos/1034408861250725

 

 

Bon assez ri , il est temps de prendre le chemin du retour et d'aborder la remontée d'un cœur vaillant. 

Les descentes semblent toujours tellement plus faciles même sur le cul ...







Lors de notre arrivée, quelques heures plus tôt,  il y eut encore un moment de distraction. Comme d'hab !!!  
Si j'avais mieux regardé autour de moi, j'aurais immédiatement vu l'indication vers Prébayon....

 

 

 

 

 Sur le terrain de la Verrière, ce chêne bleu faisait partie du paysage depuis des années...

Exit ! Mais pour lui, le réchauffement climatique n'a pas joué, seule la vieillesse est parvenue à l'abattre ... 

 

 

 

 

https://monde-vegetal.fr/blogs/blog/leuzee-conifere

 

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9bayon

 

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