La cougnole
Il est un peu tôt pour en parler, mais, à l'instant, je viens de trouver cette photo déjà publiée par un boulanger belge.
Et les souvenirs affluent ...
Que serait la fête de Noël sans sa cougnole offerte aux enfants le matin du 25 décembre ?
Celle-ci est décorée d'un rond en plâtre. Celles de mon enfance étaient décorées d'un petit Jésus protégé d'un minuscule lange. Le Jésus en sucre rose (rose bonbon comme on dit), le lange en sucre blanc ou bleu pâle.
Ce petit Jésus, on le laissait fondre tout doucement sur la langue, tête en premier, corps ensuite.
Au premier coup de dents, j'adorais sentir en bouche le "crac" qui annonçait la séparation de la tête et du corps. Et lorsque la salive, mélangée au sucre, devenait complètement poisseuse avant de tapisser toute la bouche, c'était le Nirvana atteint pour quelques sous.
Rien qu'à regarder la photo, j'en salive.
Ah, les souvenirs, les souvenirs de ces matins de Noël ! Ma sœur et moi descendions des chambres glaciales* et entrions dans la cuisine où une énorme cuisinière au charbon faisait régner, en permanence, une chaleur inégalable.
Sur la table, LA cougnole trônait en reine absolue.
Que dire de sa pâte moelleuse sur laquelle ma grand-mère tartinait le beurre et une bonne couche de confiture ? Il est vrai qu'à l'époque, personne ne pensait au cholestérol ! ! !
Jésus était avec nous même si nous devenions, l'espace d'un matin, de petites anthropophages !
Craché, juré, promis, cette dégustation n'avait rien à voir avec "La Dernière Tentation du Christ" qui fit scandale bien plus tard.
* Glaciales car, à l'époque, pas de chauffage dans les chambres. Le soir, ma grand-mère enveloppait des briques réfractaires dans un grand morceau de journal puis dans un essuie. Ces briques avaient chauffé toute la journée dans l'un des fours de la cuisinière. Ma grand-mère les montait alors dans chaque chambre et les glissait sous les couvertures de nos lits. Lorsque nous nous couchions, c'était le corps bien au chaud et le nez dans la glacière. Et, le matin, lorsque nous nous réveillions, avant toute chose, nous pouvions admirer les fougères de givre qui étaient venues garnir chaque fenêtre durant la nuit.
Intéressant !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cougnou
Origines de la recette du cougnou et ses différents noms régionaux
Le cougnou rappelle la forme d’un bébé emmailloté avec parfois en son centre une décoration de terre cuite appelée rond de cougnole.
La recette du cougnou serait né au IXe siècle, car dans le célèbre érudit du Cange (Charles Du Fresne, 1610-1688), le mot coniada, apparu dans un texte du IXe siècle, pourrait bien désigner des petits pains pétris avec du lait et des œufs. Il vient du latin « petit coin », et devait avoir au départ une forme triangulaire puis de losange.
La cougnole est le nom que l’on donne à une espèce de bonhomme en pâte levée dans la région de Mons, du Borinage et du Centre. Il représente l’Enfant-Jésus.
Du côté de Lessinnes, on l’appelle le Jésus.
A Liège et à Verviers, on ne connaît pas vraiment le cougnou mais plutôt la boukète (crêpe).
Dans la région d’Ath, on parle de Fransqueman, probablement du à la proximité avec la France. Le Fransqueman est composé de plusieurs morceaux et est présenté jambes écartés. Comme à Andenne, le Fransqueman inspire un jeu lors de la nuit de Noël. En pays flamand, à Léau (Zoutleuw), les cougnous sont appelés « totemannen » .
Jadis, dans chaque famille, on en achetait 5, de tailles différentes. Lorsque les hommes arrivaient au cabaret ce jour-là pour faire leur partie de cartes, ils jouaient au « kruisspel » . Il fallait 5 joueurs et celui qui gagnait les 5 premières parties de cartes emportait le plus grand « toteman » et ainsi de suite pour les autres, jusqu ’au 5ème qui n’avait que le plus petit.
Cette coutume locale ressemble de près à la tradition des trairies au pays d’Andenne.
La cougnolle : A ANDENNE, on prépare les TRAIRIES.
Les trairies sont un jeu de cartes typique d’Andenne. La cougnolle sert d’enjeu à cette partie de cartes que les Andennais ne rateraient sous aucun prétexte.
Cette tradition locale se joue essentiellement dans les tavernes et boulangeries de la ville. L’apparition des trairies date d’il y a bien longtemps. Elle commence cependant à se répandre dans les villages avoisinants.
Dès la fin de minuit, les fêtards se dirigent vers les tavernes et boulangeries de la « cité des Oursons » pour participer à ce jeu.
La règle du jeu
Pour ce faire, on a besoin d’un jeu de 32 cartes, de 10 participants et de 5 cougnous de grandeur décroissante (c’est cela que l’on appelle la « trairie »).
En wallon, le plus gros s’appelle Li Prumi (le premier), le second Li Deuzin-me, le troisième Li Trwèzin-me puis le quatrième Li Quatrin-me et le cinquième Li Troye, qui est le plus petit.
https://www.labonnecuisine.be/recette-du-cougnou/
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