.............ils n'empêcheront pas le printemps de revenir."
Proverbe afghan
Crédit montage photo : inconnu |
UN FOULARD POUR SE PENDRE
Il y a des jours où j’ai honte d’être un homme.
Non seulement honte d’être un humain, mais honte d’être un humain de sexe masculin.
En ce moment, dans plusieurs pays, Syrie, Irak, Nigeria, Somalie, Mali, Yémen, des fanatiques réduisent des femmes à l’esclavage. Dans les villages conquis, on exécute les garçons de plus de 14 ans et l’on se sert des femmes comme d’objets sur lesquels vont pouvoir s’exercer sadisme et concupiscence. Toutes sont humiliées, les plus jeunes et les plus jolies sont vendues, violées, revendues, re-violées… Certaines s’entraident pour s’enfuir, d’autres avalent de la mort aux rats, d’autres utilisent leur foulard pour se pendre…
Zainab Bangoura, représentante spéciale des Nations Unies, a produit cette semaine un rapport dont je ne peux même pas rapporter les détails ici.
Cette brutalité constitue un système. L’asservissement des femmes sert la politique des terroristes : il effraie les populations à conquérir, il finance les actions par la vente et revente des femmes, et il permet de recruter des combattants en leur promettant la satisfaction !
Quelle violence, quelle arrogance, quel mépris se tapissent dans le mâle pour l’amener à se conduire ainsi ? Les femmes ont-elles, une seule fois dans l’histoire, agressé les hommes à ce point ?
J’ai honte. Certes, je n’ai rien fait de tel et ne le ferai jamais, mais en tant qu’homme, j’ai honte.
Eric-Emmanuel Schmitt
29 mai 2015
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