mercredi 8 septembre 2021

Pierre Magnan : "Un monstre sacré - Mémoires"

 

 

 

 


 

 

 

(pages 99 et 100 - Éditions Denoël ) 


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La conscience est un élément de l'être sournois et patient. Tels qui croient n'en pas avoir se trouveront emplafonnés dedans au détour d'une année, d'une heure, d'une seconde, brusquement, brutalement sans crier gare comme on heurte du pied une grosse pierre qu'on n'a pas vue; surgie au milieu d'une route, au détour d'un sentier, alors que vous êtes en train de compter les bénéfices d'une affaire florissante ou de faire l'amour avec joie.

 

Il reste que l'absence de conscience est l'apanage d'une élite. Soit que celle-ci en soit génétiquement infirme, soit qu'on la lui ait bienheureusement ôtée dès la naissance comme par une opération chirurgicale ou du Saint-Esprit, ou comme si certains étaient nés orphelins de cette seule preuve de l'existence de Dieu.

 

Mais si l'on est frappé, il faut être bien naïf pour croire qu'on peut la rédimer par la simple confession devant un prêtre. Je voudrais bien savoir combien de véritables catholiques se sont sentis soulagés de vrais péchés par le simple aveu oral de leur existence. La conscience ne vous laisse jamais vous en tirer à si bon compte.  

 

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