Anne MOREAU: Matin dans la vallée du Toulourenc (3 et fin)

Mardi, 04 février 2025

Maxime, notre guide du jour est arrivé.

Tout le groupe est prêt au départ et, comme on dit dans la chanson, "il suffit de passer le pont" pour suivre la remise en mémoire des connaissances apprises précédemment.

Mais, avant tout, un petit coup d’œil aux panneaux de sensibilisation ne nuit jamais

Et maintenant, nous sommes tout ouïe et très vite impressionné(e)s par les connaissances botaniques, géologiques, ornithologiques... de Maxime qui, en enseignant parfait, n'hésite pas à sortir son petit tableau, ses marqueurs, ses livres pour mieux faire passer ses explications.

Ensuite, nous voilà en route, prêts à accueillir mille découvertes et même plus si notre cerveau est d'accord...

Dès le départ, nous analysons l'Hellébore* fétide à ne pas confondre avec l'Euphorbe (des garrigues ?)

Une Hellébore sectionnée ne produit pas ce latex blanc irritant pour la peau produit par l'Euphorbe blessée.

Mais les deux plantes sont toxiques.

L'Euphorbe**

L'Hellébore

Une découverte merveilleuse : la fleur de l'Hellébore (une renonculacée ! ), tournée vers le sol et en forme de clochette, ne peut compter sur le vent pour être pollinisée. Elle produit donc de la chaleur qui attire les insectes qui viennent s'y reposer et donc pollinisent ainsi les plantes.
Une ingéniosité que nous allons retrouver sous différentes formes chez chaque plante observées.
Intelligence (ou adaptation) de la nature !

Le long du sentier ... rien à voir avec la botanique mais juste pour le coup d’œil.

Ici, pas de discussion possible, le Chêne vert*** ou Yeuse est bien un arbre de la région méditerranéenne.
Pour résister à la chaleur, cet arbre a développé un système particulièrement ingénieux : ses feuilles présentent deux faces bien différentes. La face supérieure est épaisse, comme vernie et résiste bien à la chaleur du soleil. La face inférieure, couverte d'un fin duvet blanc retient l'humidité quand il y en a ....

Une autre particularité : les feuilles inférieures sont hérissées de petites pointes. Les scientifiques supposent qu'il s'agit d'un moyen de défense contre les herbivores. Mais c'est une supposition...

Voici les baies du Troène commun(4*). Attention toxiques !

Passons ensuite à l'Aulne glutineux(5*) qui pousse en bordure des rivières . Ses fleurs mâles forment de longs chatons, rougeâtres en hiver.

Que nous dit le Larousse pour le mot "glutineux" ?

Bien ! mais j'ai dû rater l'explication car je me demande encore ce qui est gluant dans cet aulne ? ? ?

Bien accroché à la falaise que nous longeons maintenant, un courageux petit Genévrier de Phénicie (6*) totalement solitaire.

En cherchant :

Héliophile
Xérophile essentiellement sur calcaire et sols superficiels (milieux très pauvres en eau)
Capable de se développer dans les fissures de rochers : corniches, falaises, rochers maritimes, garrigues rocailleuses
Cône brun orangé à maturité, gros (5-15 mm)
Feuilles en écaille très petites
Pas ou peu de rameaux à feuilles piquantes
Arbrisseau dressé
Rameaux cylindriques
Espèce monoïque (parfois dioïque)

Celui qui, ici, ne reconnaît pas la Lavande aspic... Bien, c'est un gros lourd !

Et pour les gros lourds, voici le truc: la tige de la fleur se divise toujours en forme de V

Le sentier que nous suivons nous fait découvrir des falaises superbes

Les arbres perdent leurs feuilles en automne (7*) non seulement pour permettre à leur sève de se mettre à l'abri du gel dans les racines -- on a parfois vu des troncs éclater car les arbres, trompés par une chaleur hors de saison ont tardé à faire redescendre leur sève ... -- mais aussi pour former à leurs pieds un humus qui lors de sa décomposition servira d'engrais.

Rien ne se crée, rien ne se perd ... il n'y a que l'être humain pour ne le savoir !

Ce chêne-ci, Chêne pubescent, a gardé une partie de ses feuilles. Ce sont les bourgeons s'épanouissant au printemps qui les feront tomber.

Ah ! Ah ! Voici celui pour lequel tout le monde se trompe. Un fameux roublard en tout cas ! Non, ce n'est pas un genêt ! C'est le Spartier à tête de jonc (8*) ! ! ! En ce qui concerne les fleurs, on s'y laisse facilement prendre ! Et c'est bien lui qui croît et se multiplie ...

On ne lui reprochera rien, ses fleurs embaument si agréablement au printemps ! Et aussi leur couleur d'un jaune éclatant illumine tous les paysages. Après l'hiver, c'est un cadeau merveilleux !

Pour cette plante, sa réputation n'est pas fameuse ! Il s'agit de la garance voyageuse, celle qui adore s'accrocher aux vêtements des promeneurs et aux poils des animaux. Nouvelle façon de pouvoir disséminer ses graines ! Mais, il faut savoir une chose importante ! Elle est aussi endozoochore. Cela épate, non ? Vraiment, on lui pardonne beaucoup à cause de cette particularité...

Parmi tous les résineux qui nous entourent, en voici deux qui se distinguent bien l'un de l'autre. Le pin et le sapin (pectiné ?) . Je reconnais qu'ici, ils sont vraiment très jeunes ... Pour le sapin, un petit truc : ses aiguilles sont légèrement tordues.

Et pour terminer, des fougères , celles qui arrivèrent en seconde position sur notre planète après les algues . Waoow ! Elles sont toujours là ! Un rien plus petites sans doute !