Ce
même parking m'aide à améliorer mon vocabulaire et ensoleille mes
passages à Vaison.
Ce
jour-là, une seule place restait libre lorsque j'arrivai devant le
magasin.
Je possède une petite Toyota au rayon de braquage impressionnant mais l'espace à occuper se situant juste après un tournant en épingle à cheveux, impossible de s'y placer en une seule manœuvre. J'entamai donc mon tournant, stoppai, fis une petite marche arrière pour reprendre ensuite le mouvement vers l'avant et m'arrêter correctement sur l'emplacement choisi.
Je possède une petite Toyota au rayon de braquage impressionnant mais l'espace à occuper se situant juste après un tournant en épingle à cheveux, impossible de s'y placer en une seule manœuvre. J'entamai donc mon tournant, stoppai, fis une petite marche arrière pour reprendre ensuite le mouvement vers l'avant et m'arrêter correctement sur l'emplacement choisi.
Le
temps était magnifique, chaud, un ciel bleu à l'infini et la vitre
de ma portière était abaissée. Je pus ainsi entendre :
« Connâââsse !!! »
Je
jetai un coup d'œil dans la direction d'où s'était élevé
l'aimable beuglement. En fait, la manœuvre que je venais d'effectuer
m'avait pris une quinzaine de secondes. C'en était trop pour le
jeune homme qui me suivait et avait dû marquer un temps d'arrêt.
Quinze secondes ! Je lui avais volé quinze secondes de sa précieuse
vie. Quel scandale ! Il avait donc éprouvé le besoin immédiat de
sortir une tête rouge à l'extrême et de me faire part de son
énervement en un seul mot. Son langage fleuri mais restreint me
laissa rêveuse. Les tempéraments sudistes sont parfois un tantinet
« décoiffants » et celui qui veut s'adapter ici ne doit
pas rester coincé dans une linguistique trop puriste. De toute
évidence, à armes égales, j'aurais dû répondre : « P... !
Tu m'fais ch...! Espèce de résidu de c... ! » Mais … je
dois reconnaître que je manque d'entraînement avec cette magnifique
langue française nouvelle mouture. Pour mon malheur, je n'ai pas des
décennies de pratiques quotidiennes comme certains. Mes pensées
peuvent bouillonner, les mots ne me viennent pas assez vite. Je
demeurai donc quelques secondes supplémentaires devant mon volant à
me remettre les idées en place et à réfléchir : comme une partie
de notre jeunesse était belle, cordiale, chaleureuse même ! C'est
toujours un plaisir de se dire qu' un jour, peut-être, l'individu
devenu adulte, s'il continue à être aussi c...llu, sera à la tête
d'une entreprise.
De
cette joyeuseté, il m'est finalement resté une
question incongrue : « Fallait-il deux N au mot co...asse ? »
Rentrée chez moi, j'interrogeai le Petit Robert pour découvrir avec surprise que les avis étaient partagés : N ou NN, à votre bon coeur.
Ce midi-là, j'avais quand même échappé au pire : l'homme qui m'avait interpellée aurait pu être bègue. Je vous laisse imaginer toutes les possibilités de variantes !!!
(à suivre)
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