Dénonciation
Toujours aussi
isolée que lors de mon arrivée du matin, je tournais autour des
groupes, marchant à petits pas afin de ne pas défaire mes boucles
et ne pas me salir. Cette activité m'ennuya très vite et je
décidai d'aller cueillir un nouveau bouquet de feuilles de vigne
vierge. Pour ce faire, je devais quitter la cour et retourner dans
l'allée d'entrée. Sans aucune notion de discipline scolaire, ayant
toujours vécu dans mon jardin et dans les bois avec une grande
liberté, je quittai la cour sans autorisation.
Malheur ! Ma sœur
me vit. Ni une ni deux, elle alla trouver son institutrice et
dénonça ce qu'elle considérait être une fuite. Ce faisant, elle
provoqua un branle-bas de combat inimaginable. La fuite d'une élève
a, de tout temps, été réprimandée avec une grande sévérité
même si, dans mon cas, la fuite n'en était pas une et était partie
d'une excellente intention : la recherche de la beauté.
Je tentai bien
d'expliquer la raison de ma disparition durant quelques minutes, rien
n'y fit. Je fus hissée sur la marche la plus haute du perron de la
section primaire et, devant toutes les classes réunies, je fus
désignée comme l'abcès défigurant cette merveilleuse école du
bonheur.
Cette accusation
ignominieuse et publique vint ajouter une rangée de pierres au mur
qui avait commencé à s'ériger entre le système scolaire et moi.
La «fuite» vers la vigne vierge plus la fuite urinaire, c'en fut
trop pour une première journée. Le lendemain matin, à l'heure de
partir à l'école, je pleurai tellement que mes grands-parents se
laissèrent fléchir.
(Suite et fin samedi prochain)
(Suite et fin samedi prochain)
Bonjour Anne,
RépondreSupprimerJ'attends la suite avec impatience.
André Pondant