Une forêt superbe, cadeau béni pour les randonneurs comme pour les familles. Mais, par dessus tout, devenus plus rares ailleurs, des chants d'oiseaux à l'infini. C'est ici la forêt domaniale de Beaumont-du-Vetoux qui a escaladé les flancs de la montagne pour venir s’étaler jusqu'aux pieds des pistes de ski . Il reste donc sur terre des endroits accueillant les randonneurs pour leur apporter quelques heures de bonheur.
Le soleil embrasse chaque arbre de ses rais lumineux, caresse les mousses, titille les dernières feuilles rousses des hêtres et offre une tiédeur devenue rare en cette saison.
Mon regard se porte à droite, à gauche, à la recherche d'une pierre grimaçant un sourire moqueur ou d'une branche dans laquelle se cache la tête hirsute du grand lutin montagnard quand, brusquement ....... quelle horreur ! des bouteilles jonchent le sol, d'anciennes bonbonnes de gaz rouillent entre les feuilles mortes, des morceaux de plastique défigurent le sol. Ici, un vieux morceau de couverture, là, un contenant promotionnel en plastique cristal, plus loin encore, ce seront des débris de construction...
Le soleil ne me paraît plus aussi chaud, je n'entends plus les chants de la nature, le lieu est devenu tellement inhospitalier !
Je lève les yeux vers le haut du versant pour constater que, m'étant perdue dans l'entrelacs d'une piste rouge et des pistes animalières, je longe maintenant l'arrière des chalets du Mont Serein. Cette pollution, sauf erreur, provient donc de là ! Pour une fois, inutile d'accuser les randonneurs. Lequel d'entre eux serait assez stupide pour marcher en emportant une dizaine de bouteilles en verre ou des bonbonnes de gaz en quantité innombrable ?
Non, messieurs et mesdames les nantis de notre société, habitant vos chalets quelques semaines par an, vous n'éprouvez même pas le désir de protéger cette nature qui vous a été offerte si généreusement. Incapables, dans votre manque de scrupules et votre paresse, de remonter le chemin qui mène aux conteneurs situés le long de la route principale.
Il existe une expression qui vous sied à merveille : "Vous offrir la nature c'est comme donner des perles à un cochon".
Lorsqu'il escalada le Mont Ventoux, Jean-Henri Fabre porta un jugement qui, aujourd'hui, peut nous paraître bien sévère. Et pourtant .... il n'y rencontrait alors aucun des déchets que l'on y trouve depuis quelques temps.
Où qu'il soit, il doit en perdre son chapeau quand il voit ce qu'il s'y passe maintenant !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire