mardi 18 août 2020

L'élégance du hérisson - Muriel Barbery








J'ai vraiment apprécié ce livre même si, par endroits, je trouvais les idées un rien tirées par les cheveux. 
Un second reproche  : dans quelques paragraphes, l'utilisation logorrhéique d'un vocabulaire qui aurait gagné à rester plus simple, utilisation qui allongeait les phrases jusqu'à l'absurde.
Après dix, quinze, vingt mots qui formaient dans mes pensées un magma chaotique, après relecture de ces mots et un second magma dont je craignais qu'il n'ensevelisse définitivement mon raisonnement futur, j'abandonnais quitte à passer à côté d'une phrase-clé, perle de tout le paragraphe...
J'avouerai donc que certains passages, je les ai sautés (dans le sens non trivial) pour aller vers d'autres,  nettement plus intéressants.

Ceci dit, que l'on aime vraiment ou avec des réserves, personne ne regrettera  d'avoir lu ce roman. 
 

"...Les adultes ont avec la mort un rapport hystérique, ça prend des proportions énormes, on en fait tout un plat alors que c'est l'événement le plus banal du monde..."


"...les hommes vivent dans un monde où ce sont les mots et non les actes qui ont du pouvoir, où la compétence ultime, c'est la maîtrise du langage. C'est terrible, parce que, au fond, nous sommes des primates programmés pour manger, dormir, nous reproduire, conquérir et sécuriser notre territoire et que les plus doués pour ça, les plus animaux d'entre nous, se font toujours avoir par les autres, ceux qui parlent bien alors qu'ils seraient incapables de défendre leur jardin, de ramener un lapin pour le dîner ou de procréer correctement. Les hommes vivent dans un monde où ce sont les faibles qui dominent. C'est une injure terrible à notre nature animale, un genre de perversion, de contradiction profonde..."





"...C'est ça que je voulais dire en parlant de politesse, cette attitude de l'un qui donne à l'autre l'impression d'être là..."


"....La Civilisation, c'est la violence maîtrisée, la victoire toujours inachevée sur l'agressivité du primate. Car primate nous fûmes, primates nous restons, quelque camélia sur mousse dont nous apprenions à jouir. C'est là toute la fonction de l'éducation. Qu'est-ce qu'éduquer ? C'est proposer inlassablement des camélias sur mousse comme dérivatifs à la pulsion de l'espèce, parce qu'elle ne cesse jamais et menace continuellement le fragile équilibre de la survie...."



"...Il ne faut pas oublier les vieux au corps pourri, les vieux tout près d'une mort à laquelle les jeunes ne veulent pas penser (alors ils confient à la maison de retraite le soin d'y amener leurs parents sans esclandre ni tracas), l'inexistante joie de ces dernières heures dont il faudrait profiter à fond et qu'on subit dans l'ennui, l'amertume et le ressassement. Il ne faut pas oublier que le corps dépérit, que les amis meurent, que tous vous oublient, que la fin est solitude. Pas oublier non plus que ces vieux ont été jeunes, que le temps d'une vie est dérisoire, qu'on a vingt ans un jour et quatre-vingts le lendemain.... "




"...La langue, cette richesse de l'homme, et ses usages, cette élaboration de la communauté sociale, sont des œuvres sacrées. Qu'elles évoluent avec le temps, se transforment, s'oublient et renaissent tandis que, parfois, leur transgression devient la source d'une plus grande fécondité, ne change rien au fait que pour prendre avec elles ce droit du jeu et du changement, il faut au préalable leur avoir déclaré pleine sujétion. Les élus de la société, ceux que la destinée excepte de ces servitudes qui sont le lot de l'homme pauvre, ont partant cette double mission d'adorer et de respecter la splendeur de la langue..."  


"...Je suis toujours fascinée par l'abnégation avec laquelle nous autres humains sommes capables de consacrer une grande énergie à la quête du rien et au brassage de pensées inutiles et absurdes..." 

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