vendredi 11 septembre 2020

Sven le Terrible

 

 

 

"Je suis le maître du château"

 

 

 Il y a bien des années, j'ai eu un chien, Sven, qui supportait difficilement la solitude et semblait déprimer chaque fois que je partais donner cours. C'est à dire cinq jours sur sept... 

Sa technique pour calmer sa déprime était de se réfugier sur mon lit, d'éventrer ma couette et de disséminer les plumes dans toute la maison. 

Dès mon retour du travail, je constatais immédiatement mon erreur : le matin, j'avais oublié de fermer la porte de ma chambre. De jolis petits duvets flottaient un peu partout dans la maison. Aucune pièce n'échappait au désastre. Du sas d'entrée au salon, en passant par la cuisine, la salle de séjour et les chambres des enfants, un nombre incalculable de minuscules plumes et duvets flottait, flottait, flottait, ajoutant de petites touches blanches et gracieuses au décor habituel. 

Bon, chaque fois, la seule solution était de sortir la balayette, la ramassette et en avant, à quatre pattes et après cinq ou six heures de cours, le travail de récupération commençait. 

Bien entendu je n'arrivais jamais à retrouver toutes les plumes. Au fur et à mesure de l'avancée des mois et des années, ma couette diminua d'épaisseur et finit par ressembler à un grand blessé de guerre, couturée de haut en bas et de gauche à droite. Chaque nouvelle cicatrice représentant un jour de grande déprime canine.

 

 

 

 

Parfois, on pourrait se poser des questions concernant l'influence des prénoms sur les individus : lorsque mes  fils avaient trouvé ce chien, abandonné au bord d'une voie rapide, ils l'avaient baptisé Sven, en rapport avec Sven le Terrible, dessin animé qui, à l'époque, racontait les aventures d'un viking invincible ... 

 

 

 

                                 "Tu as fini de ramasser les plumes ? On peut aller se promener ?"




 

 

 

 

 

 

 

                              "Surtout, ne t'avise pas d'approcher !"
 

 

Le repos du guerrier
 
 
 
 
Et pour  terminer les soirées dans l'absurde,
notre Sven était partant ... et pour faire le fou, il arrivait toujours à se trouver un copain...





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