Situé à San Francisco vers la fin du XIXème siècle, ce roman est une longue descente aux enfers pour les différents personnages qui, après s'être élevés socialement, basculent dans les pires abjections, à la recherche de la richesse à tout prix jusqu'à en arriver au meurtre.
L'analyse et la description d'un désir d'argent qui se transforme petit à petit en une avarice tellement sordide qu'elle touche à la folie laisse le lecteur glacé d'horreur.
La fin du roman mène l'un des personnages en fuite dans le Désert de la Mort en Californie. C'est le summum de l'angoisse. Une vrai description cauchemardesque et si réelle pour qui est, un jour, entré dans ce désert...
L'or et le sang : cette photo tirée du film d'Erich von Stroheim est la meilleure des synthèses |
Un récit qui décrit ce qu'il y a de plus bas en l'homme depuis toujours...
Françoise Fontaine (Traducteur)Michel Le Bris (Préfacier, etc.)
Ce livre mythique a inspiré à Eric von Stroheim le plus long film de l'histoire du cinéma - dix heures de projection, tragiquement amputées par les producteurs de l'époque. Reste le roman qui subjugua Stroheim au point qu'il tint à en filmer les moindres épisodes, sans en omettre un seul détail. Les Rapaces (1899) peuvent se lire comme une sorte de western en négatif. Dans la Californie de la fin du siècle dernier, un chercheur d'or abandonne la solitude des montagnes pour venir tenter sa chance à la ville. L'infortuné McTeague, une manière de brave géant façonné par le soleil et le vent du désert, devient ainsi dentiste, après avoir fait ses classes dans la roulotte d'un arracheur de dents ambulant. Mais les promesses de la ville se révèlent comme autant de mirages. Un mariage inespéré permet au " docteur " McTeague de gravir quelques échelons dans la société des petits-bourgeois de San Francisco - médiocre ascension qui sera payée au prix fort. La déchéance suit de près ce bref triomphe social; elle conduira l'homme piégé à la misère, et bientôt au crime. On ne saurait résumer ici toutes les péripéties de cette fascinante dégringolade, dont la violence et la cruauté n'épargnent guère les nerfs du lecteur. Toujours est-il que cet excès même fait éclater, et de magistrale façon, l'étroit modèle naturaliste où l'on a souvent cherché à enfermer cette œuvre déroutante, secrètement nostalgique en son fond.
Lexpress 19 juin 2012
NMTB
20 décembre 2014 |
Entre le juif cupide et l'allemand autoritaire et rigoureux, les personnages sont assez stéréotypés, beaucoup de dialogues m'ont paru vides et j'ai eu du mal à m'intéresser aux personnages. Mais la deuxième moitié du roman est mieux. La déchéance du couple Mc Teague a des accents zoliens indéniables et puis soudain on retombe en plein dans le mythe du western américain avec une chasse à l'homme dans la vallée de la mort.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Norris