mardi 29 décembre 2020

LES RAPACES - Frank Norris

 

 

 


 

 

 

 

Situé à San Francisco vers la fin du XIXème siècle, ce roman est une longue descente  aux enfers pour les différents personnages  qui, après s'être élevés socialement, basculent dans les pires abjections, à  la recherche de la richesse à tout prix jusqu'à en arriver au meurtre. 

L'analyse et la description d'un désir d'argent qui se transforme petit à petit en une avarice tellement sordide qu'elle touche à la folie  laisse le lecteur glacé d'horreur.

La fin du roman mène l'un des personnages en fuite dans le Désert de la Mort en Californie. C'est le summum de l'angoisse. Une vrai description cauchemardesque et si réelle pour qui est, un jour,  entré dans ce désert... 

 

L'or et le sang : cette photo tirée du film d'Erich von Stroheim est la meilleure des synthèses
                                                                                                                           


Un récit qui décrit ce qu'il y a de plus bas en l'homme depuis toujours... 

 

 

 

Françoise Fontaine (Traducteur)Michel Le Bris (Préfacier, etc.)

  Résumé :
Ce livre mythique a inspiré à Eric von Stroheim le plus long film de l'histoire du cinéma - dix heures de projection, tragiquement amputées par les producteurs de l'époque. Reste le roman qui subjugua Stroheim au point qu'il tint à en filmer les moindres épisodes, sans en omettre un seul détail. Les Rapaces (1899) peuvent se lire comme une sorte de western en négatif. Dans la Californie de la fin du siècle dernier, un chercheur d'or abandonne la solitude des montagnes pour venir tenter sa chance à la ville. L'infortuné McTeague, une manière de brave géant façonné par le soleil et le vent du désert, devient ainsi dentiste, après avoir fait ses classes dans la roulotte d'un arracheur de dents ambulant. Mais les promesses de la ville se révèlent comme autant de mirages. Un mariage inespéré permet au " docteur " McTeague de gravir quelques échelons dans la société des petits-bourgeois de San Francisco - médiocre ascension qui sera payée au prix fort. La déchéance suit de près ce bref triomphe social; elle conduira l'homme piégé à la misère, et bientôt au crime. On ne saurait résumer ici toutes les péripéties de cette fascinante dégringolade, dont la violence et la cruauté n'épargnent guère les nerfs du lecteur. Toujours est-il que cet excès même fait éclater, et de magistrale façon, l'étroit modèle naturaliste où l'on a souvent cherché à enfermer cette œuvre déroutante, secrètement nostalgique en son fond.
 

Lexpress   19 juin 2012

Chacun est caricaturé pour servir la thèse selon laquelle l'argent corrompt jusqu'au fond des coeurs. Ne manque même pas le personnage du Juif aux doigts crochus, Shylock que l'or rend fou.
 
 
 
 
  20 décembre 2014


« Les rapaces » (le titre original : Mc Teague, a story of San Francisco) est une oeuvre de jeunesse d'un écrivain qui admirait Zola et a voulu appliquer son naturalisme à la société américaine. Je ne sais pas si le résultat est vraiment convaincant ici. L'histoire, au début, est plutôt banale, classique. On se retrouve dans une époque qui se situe juste après le mythologique Far West, mais pas tout à fait encore dans l'Amérique moderne et où le centre de l'attention n'est plus le cowboy solitaire, mais la middle-class naissante. Mc Teague est un ancien mineur devenu dentiste un peu par hasard, sans faire d'études (un doc plus proche du charlatan des westerns que du chirurgien-dentiste). C'est un garçon solide physiquement, un peu balourd, voire benêt. Son seul ami est Marcus, moins lymphatique que Mc Teague mais qui se révèlera rancunier. Marcus présente Trina, sa cousine dont il est vaguement amoureux, à Mc Teague et ces deux derniers finissent par se marier. La suite du roman décrit l'évolution de leurs rapports et, finalement, ils sont tous les deux rattrapés par leurs instincts, la brutalité et l'ivrognerie pour Mc Teague, l'avarice pour Trina.
Entre le juif cupide et l'allemand autoritaire et rigoureux, les personnages sont assez stéréotypés, beaucoup de dialogues m'ont paru vides et j'ai eu du mal à m'intéresser aux personnages. Mais la deuxième moitié du roman est mieux. La déchéance du couple Mc Teague a des accents zoliens indéniables et puis soudain on retombe en plein dans le mythe du western américain avec une chasse à l'homme dans la vallée de la mort.  

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Norris

 

 

 

 

dimanche 27 décembre 2020

Deux films, deux visions de la guerre de 1914-1918 : LA GRANDE ILLUSION film de Jean Renoir - LES FUSILLES téléfilm de Philippe Triboit

 

 

 

 

Un film superbe à voir et à revoir

 

http://vinci-col.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/hda_gde_illusion.pdf

 

http://ww2.ac-poitiers.fr/hist_geo/IMG/pdf/grande_illusion1.pdf  

 


Pierre Fresnay et Erich von Stroheim
Jean Gabin











































LES FUSILLES  de Philippe Triboit


 

Ici, ce n'est pas l'humanité des personnages qui tient le premier rôle mais bien l'inhumanité qui régna dans l'armée française lors de la première guerre du XXème siècle. 

Accusés de lâcheté face à l'ennemi par leurs supérieurs, cinq soldats sont fusillés pour l'exemple... 






 

Revoir le film : 

https://www.youtube.com/watch?v=LyEjXITwhPI 

Un chant, un souvenir...

 

 

 

 


 

 

   Comme souvent, c'est en écoutant une émission à la radio que je me suis tournée vers internet pour obtenir des précisions supplémentaires. Ce matin-là, il s'agissait d'une émission consacrée à la vie et aux films de Jean Renoir.

   Et comme souvent aussi, quelques mots, une phrase, une explication me firent plonger tête la première dans mes souvenirs de jeunesse. 

   Celui qui émergea me fait encore rire.

   Je devais avoir treize ans et durant cet été-là, ma mère avait trouvé un travail à Bruxelles et ne voulait pas nous laisser seules toute la journée ma sœur et moi. Elle nous inscrivit donc en colonie de vacances à Coxyde (mer du nord) . L'établissement  s'appelait "Le Lys Rouge" et était géré par les Mutualités Socialistes. Plus rouge que cela, tu mourais.

   Rien à dire, nous y mangions bien, nous nous amusions, les distractions étaient variées et les moniteurs et monitrices étaient très correct(e)s.

   C'est ici que l'aventure devient amusante : chaque matin nous assistions au salut au drapeau ... rouge bien entendu, et  toutes et tous, réunis en cercle au pied du mât, nous chantions l'Internationale à pleine voix, le cœur enflammé par ces paroles révolutionnaires.

 

"Debout, les damnés de la terre

Debout, les forçats de la faim

La raison tonne en son cratère

C'est l'éruption de la fin......

Du passé faisons table rase

Foule esclave, debout, debout"

 

   Bien entendu, à treize ans, il n'est pas difficile de faire table rase du passé ni de se sentir esclave brisant ses chaînes  et c'est avec un grand plaisir que chaque matin, je mêlais ma voix fluette à celles déjà plus graves des fils et filles des mineurs du Borinage.

   Quelques-uns parmi les camarades avaient même amélioré le chant, y ayant ajouté à la fin du refrain un vers de leur composition : "A bas les calotins, ça n'vaut rien". Mais pour cet ajout, je ne porterai pas de jugement ni poétique  ni autre.

   Après quinze jours de drill intensif, la tête farcie d'égalité parmi les hommes, de rejet  de la calotte, de regroupement universel, nous partîmes passer le reste de nos vacances chez mes grands-parents maternels.

   Difficile de déconditionner rapidement et du jour au lendemain un entraînement musical bien rodé...

   Plusieurs matins de suite donc, en pleine forme dès mon lever, je faisais retentir le chant révolutionnaire à travers les pièces du logis. 

   Mon grand-père faillit en faire une attaque...

   Lui qui avait effectué ses études chez les jésuites, qui avait échappé de justesse aux bolcheviks lors de la révolution russe  put difficilement accepter une petite-fille qui venait lui chanter l'Internationale à tue-tête chaque matin.

   Il prit sa plus belle plume et envoya une missive scandalisée à sa fille (ma mère). Les termes ne durent pas être d'une grande tendresse car dès réception, Tamara prit le premier train pour venir apaiser l'aïeul. 

   Je fus sommée d'arrêter mes chants malséants et de  privilégier, si possible, le Magnificat ou    un Kyrie Eleison... à la limite la "Souris Verte" et "Malbrough s'en va-t-en guerre" étaient acceptés.

   J'en pris mon parti et c'est sur les terrils, en fonçant dans les anciens trous de bombes avec mon vélo  que je pus faire retentir l'Internationale car là, oui, vraiment, il y avait lutte finale en cas de ratage de la manœuvre...

 

   


Couplet 1 :
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !

Refrain : (2 fois sur deux airs différents)
C’est la lutte finale
Groupons-nous, et demain,
L’Internationale,
Sera le genre humain.

Couplet 2 :
Il n’est pas de sauveurs suprêmes,
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud !

Refrain

Couplet 3 :
L’État comprime et la loi triche,
L’impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche,
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’égalité veut d’autres lois :
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
Égaux, pas de devoirs sans droits ! »

Refrain

Couplet 4 :
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail,
Ont-ils jamais fait autre chose,
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande,
Ce qu’il a créé s’est fondu.
En décrétant qu’on le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû.

Refrain

Couplet 5 :
Les Rois nous saoulaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.

Refrain

Couplet 6 :
Ouvriers, Paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L'oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours !

Refrain

vendredi 25 décembre 2020

"Que la joie de Noël vous éclaire.... "

 

 

   Souhait immense car en cette période de misère pour certains, la lumière manque cruellement à d'autres. 

   Hier, passant en ville, j'ai pu observer ce qui se passait auprès d'un SDF.

   Pas un badaud ne passait sans lui laisser une piécette.  Était-ce l'esprit saint qui titillait les âmes des citadins pour leur dire : "Sois bon, sois généreux, aime ton prochain comme toi-même" ?  Probablement... car hier était la veille de Noël et l'empathie était de mise, promesse d'un bon réveillon.

   Chacun y allait de son obole, avant d'aller  boire sa petite coupe ou savourer sa tranche de foie gras tant sont nombreux  ceux qui confondent foi et foie. 

   Hier, il fallait purifier sa conscience et il est si facile d'obtenir ce sentiment de  purification contre un ou deux euros...  Il est grand le mystère de la foi ! 

 

   En temps normal, rares sont ceux qui s'arrêtent près de ce SDF.   Qui perdrait une minute de son précieux temps pour adresser la parole à celui qui a chuté, lui offrir un regard d'être humain à être humain alors que soi-même on est encore dans la course au trésor ?

   En temps normal, cet homme n'existe pas.

 

 


 

   Mais hier était la veille de Noël et chacun se préparait à aller dans la paix du Christ  avec une âme proprette...

   Chantons tous le divin enfant... 

 

 

 

mercredi 23 décembre 2020

Brouillard

 

  Mardi, 22 décembre 2020

 

 

 

 

Entre ciel, terre et eau, qui a volé les couleurs du paysage ?  

 

 

 

 

 


 

 

 

Les Dentelles en vaine lutte contre le brouillard

















 

 A la recherche du village de Séguret...

 

 

 

 

 

 

 

Une pure merveille cet effet italianisant lorsque le regard se porte sur la plaine du Rhône  en fin d'après-midi... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi 21 décembre 2020

Noël à Vaison-la-Romaine

 

 

 

 

 

Les Flocons du pôle Nord en déambulation, avec leurs quatre musiciens et leurs deux échassiers

 

 

 

 

 
















 

 

 

Pareidolie de Noël

 

 

 

Allez ! Je m'empresse de la ressortir cette année encore car je crains qu'elle ne finisse par fondre ...
 
Pareidolie* vue sur les bords de l'Ayguemarse ..... en 2013 ? 2014 ?
 
 

Cette photo, je la ressors chaque année. Elle m'épate trop ! Vrai de vrai, ce matin-là j'ai failli avoir les pieds gelés tant je suis restée longtemps à vérifier et revérifier ce que je voyais . Mais il faut dire aussi que cet hiver-là fut très froid puisque j'ai pu marcher sur la rivière........................................prise dans les glaces. 
 
  
 
 
 
 
*phénomène psychologique, impliquant un stimulus (visuel ou auditif) vague et indéterminé, plus ou moins perçu comme reconnaissable, et consistant à identifier une forme familière depuis ce stimuli, dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d'encre, une voix humaine, des paroles ...
 
 
 
 
 

 

dimanche 20 décembre 2020

Un arc-en-ciel exeptionnel !

 

 

Cette fin d'après-midi à Vaison, après la pluie ...

 




 C'est maintenant qu'il faut mettre l'imagination au pouvoir car j'ai oublié de photographier la partie centrale 😂

 

 

 

Vu de Roaix, comme un dernier crachat de volcan