Une petite anecdote arrivée voici quelques
années durant un cours d'informatique
destiné à étudier la gestion des échanges
photographiques sur le web.
(Attention, cette anecdote n'est pas un exemple à suivre car la connaissance du vocabulaire peut faire évoluer plus rapidement les contacts pour une recherche précise)
Les premières données du prof étant déjà
connues de ma voisine et de moi-même, nous
étions allées un peu plus vite que les autres
élèves pour ouvrir un nouveau compte avec
Google +1. Heureusement, depuis le début du
cours, nous ne nous étions pas encore fait
accrocher par le brave homme qui est un
« spépieux malade », toujours prêt à ajouter
des compléments d'informations techniques
pour nous embrouiller le cerveau avec des
mots que personne n'arrive à retenir (en tout
cas, pas moi...).
Chez lui, la connaissance du vocabulaire
informatique semble plus importante que le
fait de restaurer correctement une photo ou le
fait de bien écrire un texte.
A partir de là, il faut savoir qu'il y a un grand
danger à lui demander une explication. Si l'on
se trompe dans l'utilisation des mots, il arrête
immédiatement le cours pour enfourcher son
dada favori : "Et voilà, je ne comprends pas
ce que vous me demandez parce que vous
vous êtes mal exprimée. Il ne faut pas me dire
que vous avez "cliqué" ici et que "ça" n'est
pas arrivé comme vous le vouliez. Il fallait
dire : "j'ai voulu OUVRIR une fenêtre et
c'est un ONGLET indésirable qui est
apparu. Et, est-ce que tout le monde sait ce
qu'est un onglet et à quoi il sert ?" ... et le
voilà reparti pour cinq minutes d'explications
d'une précision infernale. Parfois même, il
faut le regarder droit dans les yeux pour qu'il
soit certain que nous l'écoutons tous
attentivement. Alors, si par malheur, on est
en train de regarder son écran, il élève la
voix, toujours très poliment, et dit, en
pointant deux doigts vers ses yeux (comme
Louis de Funès), détachant bien les mots :
"Regardez-moi, Madame Moreau (ou
Madame X ou Monsieur Y), quand je donne
une explication. Dans cinq minutes, vous allez
me reposer la même question parce que vous
n'aurez rien écouté et donc rien compris.
Vous savez, c'est fatigant, pour un
enseignant, de parler dans le vide
car personne ne l'écoute." (Je sais de quoi il
parle mais n'ai jamais osé le lui dire de peur
de mal m'exprimer).
Et il continue : "Ce n'est pas sur votre écran
que vous trouverez la réponse à votre
question, c'est avec moi que vous l'aurez...
sauf... si..., bien sûr, vous voulez utiliser
Google et Wikipédia pour trouver la solution.
Est-ce que tout le monde sait ce qu'est
Wikipédia et comment on y arrive ? ..."
Mais, hier, miracle ! Madame S... et moi
n'avions posé aucune question inutile et,
même, étions plus avancées que les autres
dans l'ouverture de notre compte. A voix très
basse, nous nous étions interrogées pour nous
entraider et résoudre quelques difficultés, du
style : "Où avez vous cliqué pour
arriver là ?" "Oh ! c'est simple, j'ai cliqué ici
et ça est apparu, c'est chouette, non ?" "Oui,
je vais essayer la même chose".
Aucun vocabulaire technologique acquis
donc mais un avancement certain dans le
travail. Même que, il fallut l'entendre pour le
croire, le professeur nous prit en exemple :
"Voyez les deux dames, en début de table,
elles connaissent déjà la technique pour
ouvrir un nouveau compte, elles ont déjà bien
avancé."
Aaaah ! mais quel plaisir d'entendre les
trompettes de la gloire. Cela n'allait
certainement pas durer.
A force d'avancer seules dans le travail, nous
avons finalement ouvert une première fenêtre
de Google +1 qui créait un lien avec les amis
déjà connus sur Facebook. Comme personne,
parmi les amis apparus, ne m'intéressait, j'ai
ouvert la fenêtre suivante. C'était une longue
suite de publicités ou autres sites consultés
dans les semaines ou les mois précédents.
Rien d'intéressant non plus. J'ai passé aussi.
Arrivent alors la troisième fenêtre et un
énorme fou rire incontrôlable. Dans la
troisième fenêtre, je lis : "Vous devez vous
sentir seul , vous n'avez pas ajouté ....."
J'ai émis un véritable râle de rire ce qui a
alerté ma voisine qui, après avoir lu le
message sur mon écran, s'est écroulée sur son
ordinateur prise, elle aussi, d'un fou rire
inextinguible.
Le professeur, lancé dans une explication à
l'autre bout de la table, s'est redressé pour
nous regarder et, croyant peut-être à un
chahut organisé par "les deux dames", a
préféré nous ignorer. Je crois que si, une fois
de plus, il nous avait dit : "Regardez-moi
quand je parle" en mettant ses doigts devant
ses yeux, je serais tombée sous la table, morte
de rire.
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