
Les
larmes remplaçaient le plaisir du jeu et la course à la victoire.
Je partais alors mendier un nouveau palet auprès de notre mère.
Immanquablement, la réponse venait : «Attends, attends, tu vois
bien que je suis occupée» ou «Demain, je vais à Mons, je
«passerrrai» en acheter un» ou pis encore «Si tu es sage, je
verrrrai...» Cette dernière réponse était la plus terrible.
Comment savoir si nous serions assez sages? Ce flou entourant la
réponse était usant, c'était le chantage maternel le plus
sournois. Avions-nous des raisons d'espérer? N'oublierait-elle
pas? Irait-elle à Mons comme elle le disait?
Ma
mère était coutumière de ces paroles jetées en l'air pour calmer
l'interlocuteur. Elle n'y accordait aucune valeur, elles étaient
sans importance à ses yeux mais nous laissaient souvent dans une
expectative désagréable. Bon ! Ma mère était humaine comme tant d'autres mères, Dieu merci.

(à suivre)
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