mercredi 2 juin 2021

C O R R I D A... ... ... B A S T A !

 

 Serge Lama contre la corrida

 

Bonjour mes chers amis,

A l'initiative du chanteur Renaud, on m'a demandé de signer un manifeste pour que les moins de 16 ans n'aient plus le droit, en France, d'assister à une corrida, spectacle cruel et indigne de pays qui ont voté contre la peine de mort ; et s'agissant de la corrida, il s’agit de torture suivie de mort.

Quand j'étais petit - avais-je cinq ans, six ans - étant né à Bordeaux, j’ai assisté à l'un de ces « spectacles », dans quelle arène des Landes, je ne m'en souviens plus ; mais le rituel, les couleurs, les danses, je fus émerveillé, et j'ai sans doute pensé que la mort était belle, or la mort n’est jamais belle !!!

La chanson n'a cessé de décliner cette tragédie, de Bécaud, sous la plume de Louis Amade : « La bête a longuement respiré la poussière – Elle a humé la mort qui longuement passait », de Ferrat, vision sociale : « Il faut parfois choisir la faim ou le toro », Aznavour : « Et le nom du vainqueur - que l'assistance acclame - bien plus que la douleur - te transperce le corps », il s'adresse au toréador agonisant et parle de sa blessure d’orgueil. Puis Brel où l'on prend enfin en compte le toro : « Ou bien à l'heure du trépas - ne nous pardonneraient-ils pas - en pensant à Carthage, Waterloo et Verdun » et enfin, le chef-d'oeuvre des chefs-d'œuvre, « La corrida » de Francis Cabrel qui parle comme s'il était l'animal : « Je vais bien finir par l'avoir cette danseuse ridicule... J’ai jamais appris à me battre contre des poupées... Je ne pensais pas qu'on puisse autant s’amuser autour d'une tombe » et surtout ce petit leitmotiv insidieux et si pertinent : « Est-ce que ce monde est sérieux ? ».

Après une décennie et demi au vingt-et-unième siècle, on commence à avoir un peu de recul avec les massacres du vingtième : la guerre de 14-18, plus de dix millions de morts ; le massacre des arméniens, près de deux millions de morts ; la guerre de quarante, bien plus de 50 millions de morts, avec l'idée bureaucratique héritée de la révolution française et de la guerre de Vendée de la solution finale, la Shoa. Le Cambodge, un million et demi de morts, sans compter les centaines de millions de morts victimes soit du communisme soit du capitalisme.

Mais on se rendra compte un jour, que le plus grand génocide de ces deux derniers siècles a été celui des animaux, sur terre comme dans la mer, c'est faramineux, c’est scandaleux, c’est désespérant. Et par ricochet, il en va aujourd’hui de notre propre survie…

Alors oui, je pense que tous ensemble il faut que nous nous posions la question « est-ce que ce monde est sérieux ? »


S.L




Publié le par Ricard Bruno




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