dimanche 29 août 2021

Miles Davis, un souvenir très bref...

 

 

 

 

 

Arrêt sur image d'une vidéo

 


https://www.youtube.com/watch?v=Wc4tT-55ZzI 

 

 

Il y a tant et tant d'années que cette anecdote a eu lieu que je n'ose en faire le compte.

Disons, pour simplifier, que j'étais jeune. Jeune mariée, jeune mère de trois enfants, jeune femme de ménage (aïe !) , jeune tout ce que l'on veut. 

Jeune, ouais ! mais en fin de journée, souvent très fatiguée. 

Bon, la première toile de fond est peinte. 

 

Adolescente, j'avais vu le film "Ascenseur pour l'échafaud" de Louis Malle et la musique de ce  film m'avait littéralement envoutée. 

Le piédestal sur lequel j'avais alors placé Miles Davis parmi les jazzmen de l'époque n'a pu être dépassé depuis lors.  

Seconde toile de fond terminée.


Il se fait que, fin des années soixante, j'appris que MON Miles Davis allait venir au Sart- Tilman à Liège pour une soirée de concert. 

 

 https://catinus.blogspot.com/2021/08/la-wallonie-liegeoise-en-1969.html

 

 

Nous décidâmes, ma sœur, mon beau-frère, mon mari et moi d'y aller. Rien ne pouvait me faire un plus grand plaisir. J'en rêvai nuit et jour durant toute la période qui précéda notre virée liégeoise.

Et, le jour venu, (la mémé ayant été désignée, pour une nuit, chef des trois castors roses), en fin d'après-midi, nous embarquâmes tous les quatre dans la petite deux chevaux rouge de ma sœur.

Mons-Liège, ne se fait pas en une demi heure mais, la passion aidant, nous ne vîmes pas le temps passer  et arrivâmes à bon port en pleine forme .... ou presque. 

Ce que j'ai toujours aimé dans ces concerts où les nœuds papillons, les smokings et les diams sont exclus c'est que l'on s'assied sur le sol, on se couche, on se vautre... c'est selon le désir du spectateur.  

Nous voilà donc tous les quatre assis par terre dans l'attente de l'arrivée du grand Miles.

Les groupes d'ouverture se succédèrent et l'attente du héros commença. 

Au sol, relaxation, détente, bonheur du futur si proche, il me parut que, couchée, je serais mieux qu'assise. Et hop ! Te v'là, Anna Maria, étalée, comme tant d'autres dans une foule trépidante, en attente de l'évènement musical de l'année.   

C'est ici que, si l'on avait été un rien attentif, on aurait entendu le "bong" discret d'un tambour annonciateur de drame.

Ce qui provoqua ma perte de conscience ? Bien, dans un premier temps, évidemment, ce fut la fatigue des tâches ménagères du matin; ensuite le trajet et, pour finir, une attente qui devenait longuette, longue et même très longue parce que, il faut bien l'avouer, tous les groupes qui précédèrent la star ne faisaient pas partie de la crème du jazz. Quant à Miles, il se faisait désirer l'animal ! 

C'est donc à ce moment-là que je tombai dans les bras d'un Morphée peu enclin au partage du vedettariat. C'était lui ou Miles. Horreur !  ce fut lui. 

Le délire hurlant qui accompagna l'arrivée sur scène de Miles Davis ne me réveilla même pas et durant toute sa prestation, étalée par terre, je dormis du sommeil du juste.

Les applaudissements et les huées* qui accompagnèrent son départ me firent enfin ouvrir les yeux...

J'avais tout raté et le grand homme s'en allait sous mes yeux désespérés. 

Enfin ! faute de l'avoir entendu, au moins je l'aurais vu durant quelques minutes. 

Voilà donc le souvenir "inoubliable" que je garde du passage de Miles Davis à Liège....

 

 

 

* Pourquoi les huées ? à la fin de sa prestation, Miles Davis refusa absolument de revenir sur scène malgré les cris et les rappels qui n'en finissaient pas. L'un des organisateurs vint excuser son attitude, expliquant que la prestation prévue devait s’arrêter à telle heure et que cette heure était passée.....  

 

  

 

Jeanne Moreau - Miles Davis - Louis Malle - Paris - 1958  https://www.youtube.com/watch?v=icJw9HXXoXA

 

https://www.youtube.com/watch?v=PW-SxgZViuk

 

 


 

 

 

 

 

 

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