Pour Pascal, François et Jérôme
Cré bon sang ! Mais c'était quand, ça ?
Et c'était qui ?
Ma foi ! Quand j'y repense, aujourd'hui, en regardant cette photo, je souris et pourtant, sur le moment, ce fut un moment bien peu heureux ...
Oups, j'oublie d'expliquer : c'était le jour de mon mariage ...
Quelques précisions : A l'époque, Jx (jeté à la porte de chez ses parents) et moi-même étions, non pas pauvres comme Job, mais pas loin. Lui n'avait pas terminé ses études et moi, d'une semaine à l'autre, je décrochais ou pas un intérim de quelques jours dans les écoles primaires des alentours. Les rentrées financières étaient donc minimes et si ma mère ne nous avait pas accueillis, logés, nourris, nous aurions pu vivre sous les ponts... Bien qu'à Mons, ville sans ponts, c'eut été bien problématique...
Comble de "radinerie" due aux circonstances financières, les deux jouvenceaux que nous étions alors, avions restreint les jouets en latex.
Un jour, il fut donc question de mariage... car nous étions en 1966 ... Les œillères n'étaient pas encore tombées et les filles-mères continuaient à se faire insulter.
Le gag de cet événement se situa chez Prémaman.
A l'époque, enceinte jusqu'aux yeux, plus moyen d'enfiler le moindre vêtement ordinaire, il me fallait absolument une robe de grossesse si je ne voulais pas me présenter ventre à l'air devant notre bourgmestre montois.
J'entrai dans le magasin et, répondant à l'accueil chaleureux de l'une des vendeuses, je demandai une robe un rien habillée.
-- Pour quelles circonstances ? me demanda la vendeuse
-- Je dois aller à UN mariage, dis-je, j'aimerais une robe un peu coquette.
Le choix fut vite fait : une robe légère en coton et mousseline bleu marine me parut parfaite.
Lorsque je m'apprêtai à quitter le magasin avec ma jolie robe sous le bras, j'entendis les vendeuses me crier : "Bon amusement ! Profitez bien de cette fête !" Que répondre d'autre, même si un rien d'amertume avait envahi mes pensées ? "Merci ! Je vous remercie bien !"
Le jour du mariage, la solidarité des amis joua au maximum. Une amie de ma mère, coiffeuse de profession, m'offrit et m'élabora cette si jolie coiffure et un ami de mes parents, photographe de son métier, nous offrit les photos de mariage.
Ma sœur me prêta des boucles d'oreilles, il n'en fallait pas plus.
A la maison communale, notre famille se trouva à l'avant de la salle tandis que mes beaux-parents se placèrent loin de nous, à l'arrière.
Aucun salut , aucun sourire. Chacun pour soi et la haine pour tous . Mais bon ! Jx et moi fîmes bonne figure. Il suffisait de tenir durant une petite demi-heure. Ce qui fut fait.
Après le oui traditionnel, ma mère, ma sœur , nos amis d'études (témoins) et moi partîmes récupérer nos grands-parents pour aller dîner dans un restaurant chinois où j'avais retenu une table pour l'occasion.
Pour mon grand-père, manger un menu chinois fut probablement l'un des grands moments de la journée. Ma grand-mère, elle, avait un caractère qui lui permettait de s'adapter à toutes les circonstances de la vie, ce qui lui permit de trouver un charme certain à ce repas non traditionnel.
Pas de discours, pas de pièce montée mais ma famille qui faisait bloc autour de nous.
Voilà ! ce fut le jour de mon mariage.
A travers tous ces souvenirs, un immense désir de remercier tout d'abord ma mère, où qu'elle soit, qui jamais ne lâcha prise afin de nous aider. Merci à Odette Michel et merci à Marcel Lefranc .
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