Je ne me lasserai jamais de le dire ou de le redire.
Ce jeudi, c'est donc la Crête de Saint-Amand que nous avions décidé de longer.
Mais bien avant d'y arriver, ce fut d'abord une rencontre bien étrange que nous fîmes.
Fatiguées, affalées sous les yeuses et entre les pins, les brebis nous regardèrent passer sans réagir. Je crois que la plupart étaient prêtes à mettre bas ou alors..... c'était un troupeau qui avait fumé un joint la veille car, des regards plus avachis que cela, c'est rare.
Même Pati-Patou ne daigna pas soulever une paupière pour surveiller notre passage ! Et il n'était que 10 heures du matin !
Enfin, il n'y a plus de jeunesse, dirons-nous.
Passons à la suite .
Par un chemin crayeux, sans avoir à comptabiliser nos arrêts ici ou là pour observer fleurs et papillons, nous gagnâmes la sente qui devait nous mener au sommet.
Même Pati-Patou ne daigna pas soulever une paupière pour surveiller notre passage ! Et il n'était que 10 heures du matin !
Enfin, il n'y a plus de jeunesse, dirons-nous.
Passons à la suite .
Par un chemin crayeux, sans avoir à comptabiliser nos arrêts ici ou là pour observer fleurs et papillons, nous gagnâmes la sente qui devait nous mener au sommet.
Au fur et à mesure de notre montée, les espaces qui s'offraient à notre vue devenaient impressionnants.
Une première halte pour un pique-nique champêtre nous permit de découvrir les Dentelles de Montmirail sur un pied d'égalité : nous étions enfin à leur hauteur.... et bientôt, ah, ah ! nous allions les dominer ... du regard, bien entendu !
La seconde rencontre fut amusante : c'était des randonneurs qui semblaient pressés de redescendre.
Par un petit besoin d'encouragement, une question fut posée :
- Sommes-nous encore loin du sommet ?
- Non, d'ici dix minutes ou un quart d'heure, vous y serez. Mais nous, on s'en va. Ils sont bien une centaine là au-dessus et cela fait un bruit terrible !
Petite douche froide sur notre moral, au zénith jusque là !
Mais bon, nous n'allions pas nous laisser décourager. L'escalade continua et la curiosité prit le dessus : quels étaient ces êtres si bruyants ? Moutons ? Randonneurs ? Partouzeurs de rave échappés du troupeau précédent ? En tout cas, c'était sans musique car nous n'entendions rien.
Plus nous montions, plus le thym était présent et embaumait chaque souffle de vent. Ses propriétés stimulantes furent sans doute à l'origine du grand bond en avant qui nous fit atteindre le sommet....
pour y découvrir .... un groupe d'écoliers en balade.
Comme chacun le sait, les enfants ne trouvent jamais les sommets suffisamment élevés et ceux-ci s'ingéniaient à ériger des cairns capables de faire mentir les indications d'altitude.
Comme chacun le sait, les enfants ne trouvent jamais les sommets suffisamment élevés et ceux-ci s'ingéniaient à ériger des cairns capables de faire mentir les indications d'altitude.
Quant au bruit, ma foi, il n'était pas insupportable. En tout cas pas au point de nous faire redescendre en courant.
Nous étions arrivés au point le plus élevé de notre randonnée et c'est de là que nous pûmes admirer la Provence sur 360°, ce qui n'est pas peu dire.
Dans le prolongement de la Crète de Saint-Amand, le Ventoux |
Sur les sentes du retour
En bas, à droite, un genévrier de Phénicie |
Au fond, là-bas tout au fond, imaginez la Méditerranée |
A l'horizon Nord Est, une tête chenue apparaît : les Alpes enneigées surveillent discrètement la Provence |
Tous les chemins mènent à Rome mais celui-ci menait plus certainement au casse-fesses |
Et c'est ici que nous fîmes une dernière rencontre, probablement plus hallucinante que les précédentes : deux cyclistes fous poussaient leurs vélos sur cette sente caillouteuse à souhait. Ils allaient bientôt aborder les passages rocheux que nous venions de dégringoler et je ne voyais pas comment ils allaient pouvoir franchir ces escarpements.
Là, c'est toujours plus fort que moi, il faut que je fourre mon nez dans la situation incongrue rien que pour savoir de quoi il retourne et pouvoir imaginer le final grandiose. Je m'adressai au premier cycliste :
- Vous comptez atteindre le sommet par ce chemin ?
- Oui, me répondit cet homme jeune encore, je veux montrer à mon cousin ce circuit un peu spécial.
- Un peu spécial ? Mais vous savez qu'il y a une barre rocheuse à franchir ? Vous allez le faire en mettant votre vélo sur le dos ?
- Un peu spécial ? Mais vous savez qu'il y a une barre rocheuse à franchir ? Vous allez le faire en mettant votre vélo sur le dos ?
- oui, c'est faisable.
- Bon courage !
Je le laissai continuer sa route et attendis son cousin (nettement plus âgé) qui arrivait, soufflant, suant et poussant la bicyclette en maugréant. Et c'est là que mon âme perfide se révéla dans toute sa splendeur.
- Bonjour, vous savez où il vous emmène ?
- Non, il veut me faire découvrir.
- Ah ! pour ça, oui, vous allez découvrir ! Vous a-t-il dit qu'il y a des rochers à escalader et que vous devrez porter votre vélo ?
- Non, je ne le savais pas.
- A mon avis, il veut votre mort, allez, bonne chance !
J'entendis l'homme s'éloigner et marmonner avec rage :
- Je vais le tuer, je vais le tuer.
Ah ! J'adore quand les randonnées se terminent d'une façon aussi humoristique !
J'ai oublié de lire les journaux le lendemain matin. Peut-être avait-on passé la nuit à chercher des corps désarticulés dans les pierriers de Saint-Amand.
Une moisson de souvenirs
le muscari à toupet et le ciste cotonneux |
L'orchis arachnitiformis (?) |
Phalangère à fleur de lis (?) |
le narcisse |
le grémil pourpre bleu |
L'orchis pyramidal |
Une merveilleuse labiée... mais laquelle ? |
Damier du plantain (?) |
Jolie petite philaeus chrisops qui, par rapport à sa taille, fait des bonds incroyables |
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSi un spécialiste des fleurs ou des papillons peut confirmer les noms trouvés sur internet, cela me ferait un immense plaisir.
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