- Ah ! Ah ! Ah ! Ce n'est pas vrai ? Tu n'as pas osé faire ça ?
- Oui, je te jure ! Quand il est entré, je me suis jeté sur son pied et j'ai mordu sa bottine en poussant un "rhaaagnaaa" des plus terrifiants.
- Et
Anne, qu'est-ce qu'elle a dit ?
- Oh
! Tu la connais ! Elle a dit : « Némo, arrête de faire
l'anarchiste, tu ennuies tout le monde ». Mais tu sais comme
moi que ces paroles ne portent pas à conséquence.
- Oui,
c'est comme si je l'entendais. Elle appelle cela rester cool.
Jusqu'au jour où elle explosera et te fichera une bonne raclée.
Cet homme, c'est son propriétaire quand même !
- Wof
! Si je devais faire attention à ce genre de relation, on ne
pourrait plus s'amuser.
- S'amuser,
s'amuser, tu en as de bonnes quand même ! Et lui ? Qu'est-ce qu'il
a dit ?
- Oh
! Lui ! ! ! ... Comme d'hab, il m'a lancé un regard noir. Mais
quand Anne est là, il n'ose pas tenter le coup de pied en traître.
C'est quand elle n'est pas là que je dois me méfier. Tu te
souviens du jour où il m'a frappé en catimini ?
- Oh,
j'ai un vague souvenir du jour où tu es revenu en boitillant. Que
s'était-il passé au juste ?
- Ce
jour-là, je testais un nouvel air de bel canto. Un entraînement
vocal, en toute simplicité. Il semble qu'il n'ait pas apprécié.
Aucune formation musicale cet homme ! Il est arrivé par derrière
et là, je te jure, j'ai cru que j'allais m'envoler du coup que j'ai
reçu dans les fesses !
- Il
faut reconnaître que tes vocalises ne sont pas toujours agréables
à entendre.
- Ouhlà
! Ouhlà ! Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi ?
- Non,
je ne te jette pas la pierre mais enfin, évite d'aller chanter chez
les propriétaires et tu prendras moins de risques. La pinède ne te
suffit pas ?
- Non,
non et non, la résonance n'y est pas bonne. La voix ne porte pas
assez loin. Comment veux-tu que la petite Mirou m'entende si je
chante dans la pinède. Non, il me faut un point plus élevé pour
que mon chant d'amour puisse arriver à ses oreilles.
- Enfin,
je ne voudrais pas te décevoir mais savais-tu que je l'avais vue,
Mirou, avec le grand César du Chemin du Vieux Jas ?
- Là,
tu mens ! Tu cherches à me faire pleurer !
- Non,
c'est vrai, ils descendaient vers Puyméras, épaule contre épaule.
Et pas plus tard qu'hier, encore.
- Tu
n'aurais pas dû me raconter cela. Cette félonie me laisse sans
voix.
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