lundi 6 janvier 2020

Au pays des castors



Eh bien ! ! ! Contrairement à ce que je croyais, le castor n'hiberne pas.
Une preuve... ou même DES preuves : le petit nombre d'arbres qui continuent à être rongés sur les bords de l'étang de Sablet. 
Des arbres ? Parlons-en ! En quelques années ces sympathiques rongeurs ont réussi à couper tous ceux qui abritaient de leurs  ombres  bienfaitrices les pêcheurs de l'été. 

 















Voici deux ans, alors que nombre de saules et de peupliers se dressaient encore au bord de l'eau, j'avais pu discuter avec l'un de ces pêcheurs, de ceux  qui  vouaient déjà aux gémonies*** le petit animal à large queue. Ce "sale animal qui leur supprimait leurs arbres les uns après les autres !"
Aujourd'hui, c'est fait, il reste un nombre d'arbres à compter sur les doigts d'une main et, dès le beau temps, chaque pêcheur devra apporter son parasol ...😅


L'idée la plus tordue étant, bien entendu, d'affirmer que ces animaux que l'on voit parfois nager sont des ragondins* et non des castors : le castor étant un animal protégé alors que le ragondin   est l'ennemi à abattre. Je suppose que personne n'a besoin d'un petit dessin....












Une fois de plus, à une moindre échelle, la quasi impossibilité de cohabitation entre l'homme et l'animal.


Passages de castors vers la rive. Parfois on a la chance d'y voir les traces de leurs petites pattes sur le sol argileux.

 


 























Une anecdote : Étant jeunes, et n'ayant pas énormément d'argent de poche, en été, ma sœur et moi allions nager dans la Trouille, rivière située au sud de Mons. C'était un bonheur indicible de se plonger dans les eaux fraîches de cette petite rivière lorsque le soleil endormait les prairies et   les bosquets de la région. A l'époque, l'eau était encore claire et limpide, les berges garnies de roseaux, cressons, renoncules des marais et autres merveilles des lieux humides. 
Ajoutez à cela que nos parties de campagne se faisaient en compagnie des pires voyous de notre région. La transgression des bonnes mœurs ne nous effrayait pas. Pour vous dire que tous les désargentés de la commune se rejoignaient là pour savourer les beautés de la vie. 
C'est lors de l'une de ces baignades, alors que je nageais sous l'eau, que je vis passer devant moi un gros rat. Musqué ou ragondin, je ne pourrais le dire (à l'époque, les castors n'avaient pas encore été réintroduits en Belgique) mais l'impression, durant quelques secondes, d'appartenir à un autre univers fut si forte qu'actuellement encore, je revois la scène : l'eau transparente dans laquelle ondulaient de longues herbes, le rat, les roseaux des bords fleuris et même, le vieux saule têtard qui admirait son reflet dans l'onde lorsque j'émergeai. J'eus beau crier à qui mieux mieux que je venais de voir un rat, personne ne m'écouta, occupés qu'ils étaient tous à flirter, étalés dans l'herbe tendre de la prairie voisine... Flirt ou pas, moi, sous l'eau, j'avais croisé le chemin d'un gros rat !  De tout le groupe, je suis la seule à avoir gardé un aussi beau souvenir. 


* https://www.notre-planete.info/actualites/4140-ragondin-nuisible

**http://www.viltansou.com/ragondin-ou-rat-musque-ou-rat-musque-ou-ragondin/

***Vouer aux gémonies - 
(dictionnaire des expressions)

Origine

Bien qu'elle soit basée sur une histoire très ancienne, cette expression n'est attestée qu'au début du XIXe siècle chez Lamartine.

Les gémonies étaient un endroit très 'sympathique' à Rome, puisqu'on y exposait pendant quelques jours le corps des condamnés qui avaient été tués par strangulation dans leur prison après les avoir un peu amusés par quelques petits supplices. Ils étaient ensuite, sur le bon vouloir d'un magistrat peut-être incommodé par les odeurs, jetés dans le Tibre.
Il s'agissait en fait d'un escalier reliant le Capitole au forum, qui tire son nom du latin "scalae gemoniae", qui signifiait "l'escalier des gémissements". Preuve, peut-être, que les 'strangulés' n'étaient pas tous aussi morts que ça avant d'être exposés.

Cette charmante coutume aurait commencé en 385 avant J.C. sous le dictateur Camille.
C'est de cette exposition publique de gens condamnables qu'est née notre expression.


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