-- Oh ! Salut, Madame !
-- Ouais !
-- Tu sembles de mauvaise humeur, c'est une idée ? Tu as mal dormi ?
-- Ouais !
-- Tu as fait des cauchemars ?
-- On peut dire ça. J'ai rêvé qu'un imbécile aboyait dans la pinède vers 2 heures du matin.
-- Comment
cela, un imbécile ? Tu n'as pas reconnu ma voix ?
-- Si, justement, c'est pour cela que je dis « un imbécile ».
-- Mais tu m'insultes ?
-- Ouais. Quand tu comprendras que les nuits sont faites pour dormir, tout ira mieux dans notre vie..... Autant pour moi que pour Anne.
-- Holà ! Je t'arrête tout de suite ! Qui a oublié de fermer la porte de la terrasse, hier soir ? Pas moi quand même ?
-- Non, pas toi, je le reconnais. Mais quand cela arrive, tu n'es pas obligé d'en profiter pour sortir en pleine nuit et pour ameuter tout le quartier par tes aboiements intempestifs.
-- Écoute moi bien : toi, la nuit, vu ton grand âge, tu dors. Je peux le comprendre. Pour Anne, c'est la même chose. Moi, le mâle, je veille et si une ouverture se présente alors qu'un renard approche, je lance l'alerte et je fonce pour chasser l'intrus.
-- Mais qu'est-ce que tu crois, crâne de piaf ? Que le renard va entrer et s'installer dans le salon ? Franchement !
-- Anne dit toujours : « Il vaut mieux prévenir que guérir ». Tu oublies cela ?
-- Non, je n'oublie pas. Je me dis même que le jour où elle t'a rencontré, elle aurait bien fait d'appliquer cette maxime et ne pas te laisser entrer. Nous aurions eu des nuits plus calmes.
-- Bon, je vois que, aujourd'hui, la discussion est impossible avec toi. Quand tu seras calmée, préviens-moi. En attendant, je vais faire ma petite sieste.
-- Tu m'écœures ...... Mais je vais quand même être bonne princesse : planque-toi pour profiter de ta sieste car, si Anne te découvre endormi sur ton coussin, il risque d'y avoir quelques claques oubliées sur tes fesses.
-- Pas de danger. En ce qui concerne son humeur, tu te trompes complètement. Car, je ne t'ai pas tout dit : quand Anne est venue me chercher dans la pinède, elle voulait, elle aussi, vérifier si j'avais bien chassé le Goupil provençal. D'ailleurs, elle tenait en main un petit carré de chocolat pour me récompenser.
-- Non, mais je rêve ! Tu t'es imaginé que c'était une récompense ? Quand elle s'est levée et a enfilé son jean, je n'avais jamais entendu autant de gros mots proférés en un temps si court. Hé ! Gros Bedon ! Le chocolat, c'était pour t'appâter. Pour que tu reviennes et te taises.
-- Tu dérailles, ma pauvre amie ! Jamais Anne ne nous donne la pâtée en pleine nuit. Ce qu'elle tenait, c'était bien du chocolat-récompense. Et si elle râlait, c'est parce qu'il n'y avait pas de lune et qu'elle s'était cognée contre le premier pin. Et puis aussi, parce qu'elle s'était pris les pieds dans le tuyau d'arrosage. Sois honnête, reconnais-le, ce n'est vraiment pas ma faute si elle laisse tout traîner : les pins et les tuyaux.
-- Oh ! Va siester, en vérité, tu es trop borné !
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