...... les petits cadavres de nombreuses céphalanthères de Damas (une trentaine ou peut-être plus).
La semaine dernière, je m'étais déjà arrêtée sous les chênes pour photographier ces orchidées car j'en avais rarement vu un tel rassemblement.
Et vraiment, elles étaient si belles !
Hier, je suis repassée pour constater avec horreur que le propriétaire du terrain (ou son ouvrier) défrichait allègrement toute la parcelle...
Exit les belles céphalanthères.
Un arrêt s'imposait pour donner mon impression ! (Cela me soulage toujours de dire aux ravageurs : "Oh ! ce n'est pas bien ce que vous faites ! Na, na, na !")
-- Bonjour, mais vous venez de couper toutes les orchidées qui poussaient ici !
-- Des orchidées ? Quelles orchidées ? Il y a des orchidées ici ? Et elles sont de quelle couleur ?
-- Mais ces fleurs blanches, entre le blanc et la couleur crème, celles qui poussaient un peu partout, vous ne les avez pas vues ?
L'homme me regarda d'un air perplexe et resta un moment sans parler. Le doute se lisait dans ses yeux. Avait-il affaire à la "ravie" du village ou à une de ces écolos qui empoisonnent toutes les discussions en ce moment ?
-- Et vous me dites qu'ici, il y avait des orchidées ? reprend-il.
-- Oui mais vous avez tout coupé !
-- C'est dommage, vous auriez dû venir le dire un peu plus tôt.
Mais à qui aurais-je pu le dire plus tôt ? Ce défricheur, c'était la première fois que je le voyais. Je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Alors...
-- Mais elles repousseront, non ? demanda-t-il avec un léger sourire et pour être aimable.
-- Peut-être, l'année prochaine, peut-être ......
Quant à la pollinisation et aux graines ... je suppose qu'il n'y a plus qu'à sortir ses mouchoirs.
Je suis toujours étonnée de constater qu'il existe un si grand nombre d'habitants de cette région qui ne connaissent pas leur Provence ! Ici, c'est aussi le pays des orchidées. Il n'y a pas que des olives et de la lavande dans ces beaux paysages, "Cré vingt* dieux la Marie !"
* = vains dans certains textes
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