"Pire
que le napalm dans un paysage cérébral"
(Sylvain Tesson auteur de "la
Panthère des Neiges" parlant des enfants journellement confrontés à des tablettes, téléphones portables, écrans TV et autres joyeusetés du XXIème siècle)
En
fin de compte, ce fut une véritable bénédiction pour ma sœur et
moi d'avoir vécu notre enfance à la campagne et à une époque
durant laquelle la télévision n'avait envahi que si peu de foyers.
La
lecture et les incursions dans les bois furent donc des activités
qui ne nous ennuyèrent jamais.
La
mesquinerie des petites nouvelles inutiles, les publicités malsaines
nous furent épargnées ; les émissions abêtissantes ne nous
influencèrent pas.
Nos
cerveaux restèrent libres de choisir nos activités récréatives :
lectures, jeux, promenades ...
Nous
ne fument pas matraquées par des clips musicaux en langue anglaise
diffusés durant une journée un nombre incalculable de fois pour
disparaître le lendemain ou surlendemain, remplacés par encore plus
nuls (s'il est possible de l'imaginer).
Ce
n'était donc pas une question de faire des études moyennes ou
brillantes (les miennes furent d'un bas de gamme incroyable). Non,
juste un environnement familial simple, honnête, réfléchi, plus
porté, du côté paternel, sur la culture intellectuelle que sur
l'argent ou le vouloir paraître.
J'aime
la langue française, j'ai aimé les chansons de Juliette Gréco, de
Barbara, de Georges Brassens, de Mouloudji, de Jacques Brel...(mon
Dieu ! un vrai cimetière des meilleurs chanteuses et chanteurs
français...) et, de les avoir écoutés tant et tant, la
connaissance des beaux textes, de la poésie nous fut inculquée dès
notre plus jeune âge, sans difficulté aucune.
Quant
à la lecture, dès mon plus jeune âge (six ans probablement) elle
fut partie intégrante de ma vie. A l'heure actuelle encore, il m'est
impossible de m'endormir si je n'ai pas lu au moins une ou deux pages
d'un livre, d'une revue, d'une bande dessinée...peut importe. Une
drogue !
Bien
entendu, je ne rejette ni la télévision à petite dose, ni,
actuellement, l'utilisation d'internet. Simplement, je suis heureuse
d'avoir eu des bases assez solides qui me permettent aujourd'hui de
faire un choix parmi mes divertissements, sans me sentir phagocytée
par un petit écran resté animé toute la journée, par certaines
radios diffusant des matraquages d'entretiens nuls, de publicités
mortifères, de musiques décervelantes.
Oui,
la raison, acquise dans ma jeunesse, me permet, d'un clic, de faire
disparaître des images inutiles, d'une poussée du doigt,
d'interrompre des émissions radiophoniques qui ne cherchent qu'à
embrigader un maximum de zombies prêts à s'agenouiller devant tout
dirigeant leur disant, sans en penser un mot, "Je vous aime"
comme dans une chanson entendue dernièrement et interprétée par un
bouffon, chanson dont les paroles d'un crétinisme infini
cherchaient à guerluchonner* une naïve pucelle :
Je
t'aime, je t'aime, je t'aime
ème,
ème, ème
Je
t'aime, je t'aime, je t'aime
Ma
voix, ma parole, mon moi
oi,
oi, oi
Je
t'aime, je t'aime, je t'aime
Ma
parole, ma voix, mon moi ...
et
là, je ne sais plus qui de moi ou du chanteur a terminé sur ces
paroles :
Je
n'ai rien à dire
Je
n'ai rien à dire
Je
n'ai rien à dire
ire,
ire, ire
Mais
je veux vous le dire
ire,
ire, ire
Je
t'aime, je t'aime, je t'aime
Tout
ceci étant dit malgré tout, une question primordiale reste en
suspens, celle concernant les enfants et adolescents actuels dont je
préfère ne pas imaginer le futur dans une société
d'anéantissement des cerveaux ! "Qu'en est-il de tous ces
petits humains (tant qu'ils le sont encore)
qui passent leur temps libre devant tablettes, téléphones
portables et télévisions ?"
Que
les parents qui se préoccupent du problème lèvent le doigt... Je
pense que, sur l'ensemble des adultes de notre planète, ils ne
seront pas très nombreux; mais, je dois le reconnaître, j'ai une
mentalité d'un pessimisme à faire mourir un phoque repu et heureux
sur sa banquise.
*
ah
! ce mot-là, je suis arrivée à le placer
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