dimanche 3 avril 2022

Inventaire printanier

 

 

 


 A petits pas ou à grandes enjambées, le printemps avance ses pions sur l'échiquier des bois et campagnes.

Il n'a pas encore pu crier "shâh mât" face à un hiver qui bataille ferme  chaque nuit et chaque matin mais il a bon espoir.

Un peu partout, le paysage se transforme, les couleurs apparaissent, tendres dans un premier temps, plus vives de jour en jour. Il y eut d'abord les blancs transparents, moirés ou brillants. Vinrent ensuite les roses pâles avec quelques touches de carmin et les jaunes qui explosèrent comme de mini-soleils entre les herbes encore "grisounettes". 

Nous en sommes maintenant en pleine période mauve.

Pourquoi pas ?  Picasso a bien eu sa période bleue et sa période rose. Le printemps vaut bien un peintre, non ?

Les amandiers, cerisiers, prunelliers et autres compagnons ont posé sur leurs épaules une traîne de vie qui caresse le bord des chemins, les sous-bois et les vignes.
Ici, une éristale et une mouche jouent à copine-copine tandis que l'abeille charpentière se chauffe au soleil; là des violettes s'épanouissent ou, parfois plus timides, se dissimulent encore sous les feuilles mortes; plus loin, un Orchis géant dressé tente d'éblouir la promeneuse. Sous le chêne, un gland lustré se lance à l'assaut du sol à l'aide de son germe minuscule et cependant si puissant. 

Les yeux ne peuvent tout voir et ce n'est pas faute d'observations méticuleuses.

Chaque promenade devient un moment d'émerveillement renouvelé jour après jour. 

Bien que l'âge me permette de mieux apprécier les choses essentielles de la vie, il m'arrive parfois de regretter cette avancée dans le temps : il me restera bientôt si peu de printemps à croquer à pleines dents, à déguster et enfin à grignoter et tant d'infimes  créations ignorées ....




 

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire