Dimanche, 10 avril 2022
Il arrive parfois qu'une erreur d'embranchement transforme vos objectifs de départ en une belle réussite dans les heures qui suivent...
Partie pour randonner à partir de La Roche-sur-le-Buis, distraite par un ciel pur, un soleil éblouissant et la tiédeur grisante de l'air, je n'ai pas remarqué le tournant en épingle à cheveux qu'il fallait aborder pour arriver au lieu prévu.
Et me voilà donc roulant, roulant, à l'est toute.
Mes pensées ? "Comme cette route paraît longue ! Sur la carte, ce village ne semblait pas si éloigné ! Enfin, roulons, on verra bien." Pour être vu, ce fut tout vu lorsque la plaque apparaît : Le Poët-en-Percip. Oh ! Oh !
Bon, le destin en a décidé autrement. La rando partira du Poët-en-Percip.....
ici, l'accueil est bon, on peut s'embrasser sous le gui sans attendre le nouvel an |
De l'aire de la Granière, à la sortie du village, le regard porte déjà sur la garrigue et la montagne de la Loube au nord et sur la longue queue "saurienne"du Ventoux au sud.
C'est donc de ce point que Maxou et moi partirons
A mes pieds, semblables à d'innombrables grappes de petits fruits rouges, quantité d'orpins près à fleurir.
D'une flegmatique grenouille sculptée dans un vieux tronc et d'une source rafraîchissante, le chemin de la Granière nous mène au point nommé Charbonnel.
A partir de Charbonnel, nous prenons la piste qui part à gauche vers le col des Tunes...
... pour ensuite bifurquer sur un adorable sentier balisé en jaune.
Après recherches, je découvre avec étonnement que la couleur cuivrée des buis indique une grande soif des plantes.
Ici, une première découverte intéressante : quelques violettes bicolores mauve et blanc.
Elles ne sont pas nombreuses et pourtant, le soleil matinal les ayant caressées, l'air qui les entoure embaume !
Un regard vers la vallée laisse voir de nombreux champs de lavande éparpillés dans la garrigue. Il faudra remonter par ce sentier en période de floraison.
C'est alors que je découvre une première tige d'orchidée au bord du chemin.
Elle ne peut être seule ! Une recherche s'impose qui permettra d'en trouver une seconde, une troisième .....
Ce petit coin de garrigue devient vraiment intéressant.
Mais comme un coin de garrigue, parfois, est le clone du suivant ou du précédent, il vaut mieux s'y placer quelques repères....
On cherche une plante, on trouve un insecte ou une ponte. C'est là tout l'intérêt d'avoir des yeux de caméléon ! Enfin, façon de parler. Les lunettes ne sont pas mal non plus...
Après toutes ces découvertes, une dérive entre deux sentiers, une petite halte sous un genévrier, c'est l'arrivée au col des Tunes
Le col des Tunes, le col qui nous mène au bonheur presque absolu : la vue des Alpes enneigées, posées entre ciel et terre telles les perles d'un long collier de nacre blanche.
Au sud, c'est le Ventoux qui pointe sa tour à l'arrière de la montagne de Banne
A cette altitude, il est toujours bon d'avoir sa "petite laine" avec soi !
Après une pause qui permet de s'imprégner de la beauté des Alpes, la rando continue en direction du col de Sanguinet
Un dernier regard vers les cimes enneigées avant d'entrer dans la hêtraie ...
... où, nouvelle découverte ! parmi leurs sœurs mauves, s'épanouissent des anémones hépatiques blanches !
Une primevère coucou !
Décidément, cette forêt réserve bien des surprises !
Et ce ne sera pas la dernière ...
Le bonheur est dans la forêt !
Décidément, lors de cette rando, je vais de coup de chance en coup de chance; au bord du chemin, quelques plantes d'Androsace (de Chaix ?).
Leurs fleurs minuscules, discrètes, se balançant au moindre souffle de vent, apportent une telle grâce entre les feuilles mortes !
A la sortie de la forêt, le regard porte vers la vallée de l'Ouvèze, La-Roche-sur-le-Buis et Buis-les-Baronnies.
C'est superbe !
La descente de la montagne de la Loube commence. A partir d'ici, le moelleux sentier d'aiguilles de pins et de mousses se transforme en sentier bien plus aride, caillouteux, assez raide. Il vaut mieux regarder où l'on pose les pieds... Un œil bionique serait le bienvenu pour déceler chaque embuche de cette rivière de pierres.
La récompense se trouve au bas de la descente : un petit habitat d'une dizaine de gagées, quelques valérianes naines et, au col de Sanguinet, de nombreuses pousses d'orchidées (géantes?). Pour ces dernières, les feuilles déjà jaunâtres sont une preuve du manque d'eau. Les plantes, fleurs comme buissons ou arbres, sont assoiffées ...
Décidément, le manque de pluie, le réchauffement climatique font bien des ravages.
Quand le chef ouvre la route, je suis sans barguigner.
De toute manière, il n'y a que ce sentier pour rejoindre Le Poët-en-Percip...
Sous le rocher Margeau ...
... une occasion à portée de vue d'observer le gui et les défenses de l'arbre hôte
Honnêtement j'ai une nette préférence pour les hêtraies
Et que trouve-t-on dans une forêt au printemps ?
Des primevères, oui ! Des violettes, oui ! Des anémones, oui !
Mais encore ?
Mais, oui, oui, oui ! des crocus vernus bien entendu ! Ceux-ci sont un peu tardifs par rapport à des altitudes plus basses mais ils sont superbes !
Fin de rando, à la recherche d'un petit coin d'ombre
A l'approche du village, sur le talus qui borde la piste, incroyable mais vrai, je découvre les Ophrys araneola fleuris.
La rando se termine donc sur un coup de tambour génial : des orchidées ont été trouvées.
Une dernière et si belle rencontre ! Le lion, seigneur du Poët !
* https://www.youtube.com/watch?v=6SeB3F7v8ZQ
https://balades26-07.blogspot.com/2017/06/autour-du-poet-en-percip-drome.html
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