Pour Pascal, François, Jérôme
Pour Chloé, Tamara, Alexine, Marceau, Thaïsse et Artur
Aulan, le 18 septembre 2022
Que de souvenirs ! Que de souvenirs dans la ferme du Venu de Laurence Maurel !
Ici, l'accueil est chaleureux, les explications sont détaillées, l’hôtesse est prête à répondre à toutes les questions, le temps n'est pas compté...
Une visite comme je les aime quoi !
Et pour bien commencer la journée, le café !
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Dans chaque cuisine du village, la cafetière trônait sur chaque cuisinière. Elle semblait être la maîtresse du lieu ! Dès son lever, ma grand-mère, après avoir allumé le feu dans la cuisinière, préparait le café : dans le filtre en tissu qui ressemblait à une chaussette, elle versait X doses de café et un peu moins de chicorée (la chicorée, à mon avis, était un souvenir de la guerre où ce fut longtemps la seule boisson possible. Par la suite, ce fut un système économique car le café était cher donc on le coupait) . Ensuite, elle versait l'eau bouillante petit à petit puis, déplaçait la cafetière sur un coin de la cuisinière pour que le liquide reste bien chaud mais sans bouillir car, comme chacun le savait, "café bouillu, café foutu !" . L'arôme dégagé par la préparation envahissait alors toutes les pièces de la maison. Tout au long de la matinée, si un voisin se présentait, il avait droit à une "jatte" de café. La phrase d'accueil traditionnelle était : "Une petite jatte ?" L'après-midi, ma grand mère "repassait" de l'eau bouillante sur le filtre (l'expression était : "repasser sur le café"), la boisson devenait claire et nous pouvions alors, ma sœur et moi en recevoir "une jatte" nous aussi.
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Comment donc faisait-on les lessives il y a moins d'un siècle ?*
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Pour commencer, la ménagère préparait des braises
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Les braises étaient placées sur des grilles où elles continuaient à brûler pour devenir des cendres qui tombaient dans un creux placé sous les grilles
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Sur le côté du foyer se trouvait une cuve taillée à même le mur que l'on pouvait obturer avec une, deux ou trois planches en fonction de l'importance de la lessive. Le linge y était placé par couches entre lesquelles on venait répartir la cendre.
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Entretemps, la ménagère avait fait chauffer de l'eau qu'elle venait puiser pour la verser sur le linge et la cendre. Ainsi mouillé, grâce au trempage, le linge se déchargeait de ses souillures dans la cendre. Après quoi, il restait à aller le rincer à la rivière.
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Personnellement,
je n'ai pas connu ce système. Les jours de lessive, ma mère sortait
dans la cour la cuve à lessive en zinc (ou acier ?) galvanisé (qui, les samedis, était utilisée pour le bain de la famille ...😄)
, y versait l'eau froide et une marmite d'eau bouillante. Le linge blanc était mis à tremper avec un cube de "bleu Reckitt" qui renforçait la blancheur du linge.
Puis, à l'aide
d'une brosse de chiendent et d'un bloc de savon de Marseille, sur une
longue planche en bois blanc, elle frottait le linge avec vigueur pour
éliminer toutes les salissures. Ensuite, rinçage et essorage à la main. Pour l'essorage, afin de bien tordre le linge, ma mère appelait un membre de la famille car à deux, c'était plus efficace.
Ma grand-mère m'a souvent raconté que, en ce qui concernait le linge de maison, draps et nappes, les lessives étaient assez rares car très difficiles. Au printemps, le jour de "grande lessive", mon arrière grand-mère faisait appel à des voisines et, à plusieurs, elles frottaient, rinçaient, "refrottaient", "rerinçaient" le linge accumulé durant l'hiver. Un travail d'abatteur de foire ! Ensuite, le linge lessivé était transporté dans les prairies des environs où il était étendu sur l'herbe et où le soleil printanier terminait de lui rendre sa blancheur.
On peut imaginer que, en hiver, ce linge n'était pas très souvent changé, car en gros coton ou en lin, tissus difficiles à lessiver, nappes et draps devaient être utilisés sur un long temps.
Sur la table de cette cuisine-musée, que d'objets dont les souvenirs me reviennent à grande vitesse !
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Et pour commencer ce presse-viande qui servait à extraire le sang d'un steak ! Combien en ai-je bus de ces jus rouges agrémentés d'une pincée de sel ? Impossible à dire. Une seule certitude : j'a-do-rais !!! "Pourquoi ce remède barbare ?" peut-on demander. Certains ne le croiront pas mais, à l'époque, j'étais maigre et chétive et la croyance populaire affirmait que le sang frais apportait santé et énergie .... Le remède a fonctionné mais .... avec quelques dizaines d'années de retard ...
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Un objet que je ne connaissais pas : les ciseaux pour éteindre les bougies
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Ancien fouet-batteur qui vous faisait de magnifiques blancs d’œufs battus en neige.
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La bouillotte en cuivre que l'on enfermait dans un essuie (ici, dans une chaussette) pour ne pas se brûler. Ma grand-mère chauffait nos lit en hiver avec des briques réfractaires qu'elle enfermait aussi dans un journal et un essuie. Quand la fenêtre de notre chambre était décorée de fleurs de givre dessinées par le froid, quel bonheur de se glisser dans les draps chauffés ainsi
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De cet instrument, je ne pouvais approcher ! Mais je me souviens de l'énergie dépensée par ma grand-mère lorsqu'elle hachait ses oignons ou son persil !
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Hachoir à viande manuel. Ma mère préparait notre filet américain à l'aide de ce hachoir. Quand nous voyions ce hachoir serré au bord de la table, nous pouvions commencer à saliver ! La viande crue serait au menu ! Avec de la mayonnaise et des câpres ... nous allions vivre le comble du bonheur culinaire ! Face à ce repas, le plus fan de la famille était alors mon père ...
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Par contre, ces moulins à café ne me rappellent pas que de bons souvenirs ! Quand ma mère nous appelait et nous désignait le kilo de café en grains et le moulin, nous savions qu'il y en avait au minimum pour une demi-heure à tourner cette maudite manivelle . Et il ne fallait surtout pas oublier de bien serrer le système de fermeture faute de quoi, au premier tour de manivelle, on voyait les petits grains bruns s'éjecter vers le plafond. Le moulin coincé entre les genoux, bon sang que ses coins étaient désagréables pour les jeunes articulations !
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Passons à l'éclairage !
Bien entendu, il y avait l'électricité mais souvent, les familles continuaient à utiliser les lampes à pétrole** .
Et comme une démonstration vaut mieux qu'un long discours ....
**Inventée par le pharmacien polonais Ignacy Lukasiewicz en 1853, la lampe à pétrole est un luminaire constitué d'un réservoir contenant du pétrole lampant (distillat de pétrole), qui monte vers le bec grâce à une mèche. Le tout est surmonté d'une cheminée de verre.
C'est donc une lampe à flamme éclairante, qui reprend tous les progrès apportés à la lampe à huile à partir de 1780, mais simplifiée par rapport à elle, grâce à la fluidité du pétrole et à son aptitude à monter par capillarité dans la mèche jusqu'à une dizaine de centimètres. (Wikipédia)
Quand l'hôtesse explique cet ancien système de balance et que l'équilibre est atteint, c'est l'émerveillement total .
Qui l'eût cru ???
La visite se poursuit, d'un souvenir à l'autre, d'une découverte à l'autre d'un émerveillement à l'autre...
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Point de frigo à cette époque ! Ce petit garde-manger, chez mes parents, trônait à l'entrée de la cave, zone assez fraîche. Ma mère y entreposait les œufs, le beurre, le lait, le fromage, parfois une tranche de jambon ou la viande du jour. Bien entendu, la conservation des aliments n'était pas assurée pour une longue période.
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Cet objet-ci fut une découverte. Il s'agit d'un collier que l'on attachait au cou du chien pour le protéger du loup ! En effet, m'a expliqué l'hôtesse, comme le loup attaque au cou pour sectionner la jugulaire, avec ce collier, il ne pouvait pas y arriver. Il pouvait bien entendu mordre une autre partie du corps mais le chien avait alors une chance de survivre.
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Au
siècle dernier, le linge de maison représentait un capital certain qui
faisait souvent partie de la dot . Il n'était pas question de gaspiller
ni essuies ni draps ni nappes qui suivaient la famille tout au long de
sa vie ...
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*Un très grand souvenir ! la lessive matinale
https://annemoreau.blogspot.com/2020/11/souvenirs-denfance-lessive-matinale.html
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