A petits pas ou à grandes enjambées, le printemps avance les pions sur son échiquier.
Il n'a pas encore pu crier "shâh mât" face à un hiver qui bataille ferme chaque nuit et chaque petit matin mais il a bon espoir.
Un peu partout, le paysage se transforme, les couleurs apparaissent, tendres dans un premier temps, plus vives de jour en jour. Il y eut d'abord les blancs, transparents, moirés ou brillants. Vinrent ensuite les rose - pâle avec quelques touches de carmin et les jaunes qui explosèrent comme de mini-soleils entre les herbes encore "grisounettes".
Nous en sommes maintenant au début de la période mauve.
Pourquoi pas ? Picasso a bien eu sa période bleue et sa période rose. Le printemps vaut bien un peintre, non ?
Les amandiers, cerisiers , prunelliers et autres comparses ont posé sur leurs épaules une traîne de vie qui caresse le bord des chemins, les sous-bois et les vignes.
Ici une éristèle et une mouche jouent à copine-copine tandis que l'abeille charpentière se chauffe au soleil; là des violettes s'épanouissent ou, plus timides, se dissimulent encore sous les feuilles mortes; plus loin un orchis géant, dressé, tente d'éblouir la promeneuse; sous le chêne, un gland lustré se lance à l'assaut de la terre à l'aide de son germe minuscule et cependant si puissant. Les yeux ne peuvent tout voir et ce n'est pas faute de chercher.
Chaque promenade devient un moment d'émerveillement renouvelé année après année.
l'orchis géant |
l'abeille charpentière (ne cherchez pas de réglage, la photo est légèrement floue) |
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