dimanche 30 juin 2013

Souvenirs d'enfance (10) Cours de latin -4ème et dernière partie

Cours de latin (dernière partie)

Les années passèrent. La quatrième latine vit le retour de Monsieur M... et le déclin de nos connaissances. La troisième fut reprise en main par Mademoiselle Mz...qui batailla ferme pour parvenir à rehausser une fois encore notre niveau . Sa volonté et son incroyable énergie ne pouvaient être battues en brèche par la médiocrité d'un collègue.
Suivirent alors l'année de poésie et celle de la rhétorique durant lesquelles une titulaire au corps épanoui et superbe nous fut désignée. Durant ces deux années, les garçons de notre classe montrèrent une assiduité incroyable vis-à-vis de chaque cours de latin. Nous, les filles, voyions les mâles  se précipiter en classe, investir les premiers bancs et surtout ne plus accorder le moindre intérêt aux plus jolies d'entre nous. A l'entrée du professeur, leurs regards devenaient vitreux, leur salive s'accumulait et leur langue était au bords des lèvres prête à pendre au moindre encouragement. Oui, vraiment, Madame S... était une belle femme, élancée, élégante, parlant toujours d'une voix douce.  Mais quand même... les hormones de tous les garçons de notre classe leur jouaient un bien mauvais tour.
Le comble de l'hystérie émotionnelle était atteint lorsque, après nous avoir salués de sa voix de sirène, Madame S... s'asseyait et se croisait les jambes avant d'entreprendre l'étude de Virgile. Virgile ? Mais de qui s'agissait-il ? Quand les longues jambes croisées repoussaient la jupe étroite à mi-cuisses, le monde romain pouvait s'écrouler, l'Antiquité ne présentait plus aucun intérêt. Qui se souciait encore, dans notre classe, de ses vieux auteurs, de ses amphithéâtres ou de ses cothurnes quand, à portée de regards, et de regards seulement, les plaisirs fantasmés de la chair s'offraient si involontairement ? Les filles, bien sûr, mais tout le monde sait que les filles ont toujours été plus studieuses que les garçons.
Et c'est dans cette atmosphère d'adolescents en goguette que prirent fin nos études de la langue latine.
Je dois à la vérité de dire que, parmi ceux d'entre nous qui partirent à l'université, aucun ne réussit. Certains firent preuve de bonne volonté et s'acharnèrent à présenter quatre sessions d'examens. Rien n'y fit. Nous avions été, avec des hauts et des bas, une fameuse bande de tricheurs durant six ans. Cela ne nous fut pas pardonné.

Merci à Jacques pour sa relecture des textes et pour ses conseils



vendredi 28 juin 2013

lavandes

Aujourd'hui, c'est merveilleux, les lavandes sont en fleur. 
Par contre, pas une cigale en vue et leur chant 
n'agrémente ni les oliveraies ni les pinèdes.
Il fait encore trop froid et le mistral qui souffle 
depuis plusieurs jours ne les incite pas à sortir de terre !!!


jeudi 27 juin 2013

Clafoutis au safran

Clafoutis au safran
Il est bien entendu qu'un véritable clafoutis se fait avec des cerises non dénoyautées


Ingrédients :

500 gr de cerises dénoyautées (c'est mon choix)
4 c à s de farine + 1 pour chemiser le plat
4 à 6 c à s de sucre + 1 pour chemiser le plat
4 œufs 
3 dl de lait + 3 c à s pour l'infusion
2 gouttes d'essence d'amandes si vous dénoyautez les cerises (sinon pas d'essence d'amandes)
10 pistils de safran "L' Or Rouge des 3 Rivières"
1 c à s de beurre presque fondu ( qlqs sec. au micro-onde)
1 pincée de sel

Préparation :

La veille ou au minimum 2 heures à l'avance, réduire le safran en poudre et le faire infuser dans les 3 c à s de lait; réserver au frigo
Placer la farine dans un plat,  y faire une fontaine
Ajouter les 4 œufs entiers et bien mélanger
Mélanger l'infusion de safran aux 3 dl de lait
Ajouter le sucre et la pincée de sel, puis, tout en mélangeant, verser le lait petit à petit
Il ne doit plus y avoir de grumeaux dans la pâte
Chemiser un plat à clafoutis en l'enduisant de beurre puis de farine
Saupoudrer d'une fine couche de sucre

Préchauffer votre four à 210 °
Placer les cerises dans le plat
Sur les cerises, verser la pâte qui doit être presque liquide
Enfourner
Cuire 5 minutes à 210 ° puis continuer la cuisson à 180 ° durant 35/40 minutes
Pour vérifier la cuisson du clafoutis, piquer la pâte avec une aiguille fine ou la pointe d'un couteau, cette dernière doit ressortir sèche
Servir encore tiède

Accompagner d'un thé safrané (voir recette par la suite)


mercredi 26 juin 2013

Souvenirs d'enfance (10) cours de latin (3ème partie)

Cours de latin   (3ème partie)

En cinquième latine, nous eûmes un nouveau professeur de latin : Mademoiselle Mz ....
Cette demoiselle au visage ingrat, à la voix de stentor, à la poitrine "panzer" avait bien plus de qualités que son physique ne le laissait présager : un grand amour de l'adolescence, un désir profond de relever le niveau des classes, la certitude que l'enseignement du latin pouvait sauver le monde. En somme, un coeur "gros comme ça", prêt à s'offrir à tout un chacun qui lui rendrait ses sourires.
Lorsqu'elle eut fait notre connaissance, elle dut vite se rendre compte que, dans cette classe, il y aurait bien plus de travail que prévu. Ce ne serait pas le parachèvement du bâtiment-connaissances qui l'attendait mais bien la stabilisation de fondations branlantes laissées en friche par son prédécesseur.
Qu'à cela ne tienne, elle retroussa les manches sur des biscoteaux de fort des halles et entreprit notre sauvetage à grands renforts de coups de gueule musclés, de tendresse débordante et de leçons nettement mieux expliquées que celles de l'année précédente. Nous l'aimâmes même si la tricherie avait été expulsée de nos comportements au Kärcher et si les leçons non étudiées étaient sévèrement réprimées par des contrôles imprévus.
Après quelques semaines de vie commune, un seul point noir vint perturber notre bonne entente : notre directrice, confrontée à la difficulté des horaires à établir, ne trouva pas d'autre solution que de placer l'une de nos heures de latin après quatre heures. Ainsi, alors que le grand corps scolaire allait se vider de ses entrailles humaines dans les cris et les rires, la cinquième latine devrait rester en classe pour scander, traduire ou décliner. Le coup fut rude mais il fallut l'accepter, aucune réclamation n'ayant été perçue par des oreilles directoriales particulièrement sourdes à nos appels.
Il faut savoir que notre école moyenne, située le long du canal Mons-Condé et adossée à d'anciens terrils reboisés, était formée de baraquements d'après-guerre. Restaurés pour servir d'école à toute une jeunesse peu concernée par l'aspect esthétique du site, leurs classes étaient trop chaudes en été, trop froides en hiver; elles possédaient cependant une caractéristique intéressante : deux portes intérieures à chacune de leurs extrémités. On pouvait donc y entrer soit par la gauche, soit par la droite. Entre elles, de petits couloirs le long desquels couraient les porte-manteaux. Ainsi, quatre classes se suivaient sans discontinuer et l'on pouvait, en toute facilité, aller d'un lieu au suivant sans être obligé de repasser par l'extérieur.
Cette disposition particulière nous permit de concocter une petite vengeance amusante dirigée contre notre horaire peu agréable. Nous décidâmes de nous volatiliser. Toute une classe qui disparaît, cela n'est pas courant. Mademoiselle Mz...  allait être bien étonnée lors de son cours de fin d'après-midi.
A la vue de tous, pour rejoindre notre classe, elle devait traverser  la grande cour de récréation en diagonale. Il nous était donc impossible de rater son passage. Elle aussi, dans un premier temps, devait nous voir; c'est pourquoi, lors de son arrivée, une vingtaine de têtes s'agitèrent près des fenêtres donnant sur la cour.
Lorsque notre professeur fut à mi-chemin, comme un seul homme, nous nous abaissâmes toutes; un grand silence s'établit et nous partîmes à quatre pattes rejoindre le couloir intermédiaire pour nous faufiler dans la classe suivante. Nous entendîmes alors l'entrée fracassante de Mademoiselle Mz... et ses questions tonitruantes qui firent vibrer les murs de notre classe vide : "Où êtes-vous, mais où êtes-vous donc ?" Toujours courbées mais plus rapidement encore, nous atteignîmes la troisième puis la quatrième classe. Les portes que nous refermions avec délicatesse étaient rouvertes avec fracas par notre poursuivante qui perdait un temps précieux à vérifier, à chaque traversée de couloir, si nous n'étions pas parties sur la cour.
La quatrième classe arrêta notre progression. Plus moyen d'avancer. Comment réagir pour ne pas nous faire reprendre? L'une d'entre nous eut une idée de génie : passer du côté des terrils en escaladant les fenêtre extérieures. Sitôt trouvée, l'idée fut appliquée. Les fenêtres franchies, les vingt transfuges, suivant le chemin inverse, rejoignirent leur classe, courbées  parmi les mauvaises herbes, les orties et les chardons. La manoeuvre réussit à merveille. Hop, nouveau passage par les fenêtres . Chacune à sa place, le regard placide malgré le souffle court, nous attendîmes le retour de notre poursuivante qui n'allait peut-être pas apprécier notre exploit à sa juste valeur. A son approche, malgré les portes qui claquaient de nouveau, nous ajustâmes nos plus tendres sourires. Et ce qui devait arriver arriva. Face à notre air innocent, elle craqua et se mit à rire dans un barrissement décoiffant. Elle avait apprécié la blague mais, point trop n'en fallait, nous ne devions plus recommencer. La menace, à peine voilée d'une grande gentillesse, fut entendue et les leçons suivantes nous virent toujours à notre place, prêtes, une fois par semaine, à sacrifier notre fin d'après-midi dans les bras de la langue latine.
                                                                                                              à suivre

dimanche 23 juin 2013

Les débuts d'un photographe !!!

Merci à Marceau qui m'a fait le joli cadeau de ces trois photos

Crédit photo : Marceau Arvicus
Crédit photo : Marceau Arvicus
Crédit photo : Marceau Arvicus

Les hirondelles de Nîmes-Garon

 
 
 
Juin 2013
 
 
Je ne sais si mon avancée en âge me rend chagrine mais j'ai de plus en plus souvent l'impression qu'il n'y a   autour de moi que tueries, destructions et désolations.

En juin 2012, m'étant arrêtée à l'aéroport de Nîmes-Garon, j'avais eu la chance d'observer les nombreuses hirondelles qui avaient nidifié dans le parking souterrain.
Un ballet incessant et gracieux accueillait les voyageurs et les cris de ces oiseaux formaient un accompagnement musical très moderne.

Cette année, à la même date,  presque tous les nids ont été détruits. Les angles des murs et des plafonds sont nets, propres, géométriquement corrects.
Il semble que les hirondelles ne soient plus les bienvenues dans cet aéroport et elles ont dû aller se faire voir ailleurs.Tant pis pour elles. 
Et tant pis aussi pour l'aide qu'elles apportent en détruisant un grand nombre d'insectes.
Et tant pis pour le voyageur qui regagne sa voiture sans un seul piaillement de bienvenue.
La mini poésie qu'il y avait dans ce lieu est morte mais la propreté règne. Quelques fientes d'oiseaux mettaient en péril l'ordre établi : un parking est destiné à recevoir des voitures pas des oiseaux !









Et une libellule, une !  ...




... mais les problèmes commencent quand il s'agit de l'avaler !
Photos prises à Nîmes-Garon fin juin 2012

samedi 22 juin 2013

Souvenirs d'enfance (10) Cours de latin (2ème partie)

 

 

Cours de latin  (2ème partie)

Un peu avant Pâques, la fatigue de fin de trimestre fit naître dans la classe une sorte d' engourdissement, une espèce de mollesse très contagieuse. Le soleil printanier illuminait, ce jour-là, les murs, les bancs et les livres. La réverbération des rayons sur les pages blanches de mon cahier de brouillon m'empêchait de garder les yeux bien ouverts et j'avais commencé à somnoler. Le nominatif et le génitif, se confondaient allègrement dans les brumes de mon cerveau quand, brusquement, une déglutition monstrueuse se fit entendre à mes côtés. Revenue à la réalité, je me tournai vers ma compagne, une petite dodue toujours joviale. En toute franchise, joviale, elle ne l'était plus du tout. La respiration difficile, les yeux exorbités, elle parvint à me souffler d'une voix rauque : «J'ai... avalé... le capuchon... de mon bic...» Et la-dessus, elle se remit à suffoquer.
 
Affolée à l'idée de voir mon amie mourir à côté de moi, je me dressai brusquement pour appeler au secours.
 --  Monsieur, Monsieur …

 -- Tais-toi «Mort aux ânes», je ne t'ai pas interrogée.

 -- Mais, Monsieur, c'est Isabelle qui...

 -- Quoi Isabelle ? Elle a enfin trouvé une réponse ? Ce serait miraculeux !

 -- Non, elle a avalé le capuchon de son biiiic...

 

Le flegme habituel de notre professeur fit place à un affolement non feint. Monsieur M... traversa la classe à toute vitesse, se planta face à Isabelle pour évaluer la situation et devant les yeux toujours exorbités de mon amie, il se rendit enfin utile en lui assénant une grande claque dans le dos. Une nouvelle déglutition tout aussi effrayante que la première se fit entendre; les yeux d'Isabelle reprirent un aspect presque normal quoique très larmoyants; son teint, peu à peu, retrouva sa jolie couleur rose porcelaine et sa respiration redevint normale. 
 
 -- Comment as-tu pu avaler le capuchon de ton bic ? s'écria Monsieur M...
 -- J'ai été distraite...
 -- Distraite ? Mais comment est-il ce capuchon ?
 -- Avec une tige pour l'accrocher à la poche.
 -- Quoi ? Mais comment as-tu pu avaler cela ?
 -- Je l'avais mis en bouche et je le suçais.
 -- Tu le suçais ? Et comme d'habitude, tu ne réfléchissais pas !
 -- Non, Monsieur... 
Il n'aurait pas été nécessaire qu'elle formulât son «Non, Monsieur» notre pauvre Isabelle tant il était vrai qu'elle ne réfléchissait pas souvent. Plus d'une fois, elle m'avait dit ne pas aimer le latin, incapable de comprendre à quoi pouvait bien servir cette langue de barbares. Toute la journée, elle attendait la fin d'un cours et la sonnerie de quatre heures pour pouvoir rentrer chez elle, dans cette ferme qu'elle aimait tant et où l'attendait une bonne vache et des poules qui, n'étaient pas inutiles. Du lait frais et des œufs, valaient bien n'importe quel cours de latin même s'il avait pu être dispensé par le meilleur des professeurs. Et pour nous, c'était loin d'être le cas.
Lorsque le calme fut revenu en classe, Monsieur M..., désireux de reprendre la traduction de la version en cours, retourna à son bureau après avoir prédit   les pires suites imaginables : la nécessité de passer une radio de l'estomac ou que sais-je encore ?
Je demandai alors à voix basse :
-- Avec sa pointe, comment tu vas t'y prendre pour le faire ressortir ce capuchon ? 
Isabelle réfléchit, ne trouva évidemment aucune réponse, mais demanda quand même: 
-- Tu crois que ça va faire mal ? »
-- Ben... Je ne sais pas, peut-être qu'il va rester coincé dans un tournant des intestins. Ou peut-être qu'il va finir par fondre ?
-- S'il ressort entier et que ma mère voit ça, qu'est-ce que je vais prendre ! 
 
Nous nous arrêtâmes de parler pour mieux imaginer la situation chacune de notre côté. La tension qui nous tenait à la gorge depuis le début de l'incident se transforma en   un traître fou-rire. Nous dûmes enfouir nos visages entre nos bras pour tenter de calmer les hoquets de joie qui nous submergeaient. Dieu merci, la sonnerie de fin de cours résonna avant qu'une punition nous fut donnée.
 
Ce jour-là, le cours de latin ne nous avait pas apporté beaucoup de nouvelles connaissances mais quelle rigolade grâce à un capuchon qui n'avait jamais servi qu'à tenir enfermées les fautes de ma compagne et qui, maintenant, avait entrepris une sombre exploration de zones plus profondes et inconnues de son corps grassouillet !

                                                                                                      à suivre




jeudi 20 juin 2013

Fête du solstice d'été

Aujourd'hui, les rhinocéros du Mozambique n'auront pas la chance de fêter le jour le plus long de l'année.
Un grand chagrin car, à pas de géant, nous perdons notre âme pour de l'argent.
Et le regret de faire partie d'une race qui se croit évoluée.
Rien d'autre à dire.


la meilleure homélie a été faite par :
lesmoutonsenrages.fr/2013/06/07il-ny-a-plus-de-rhinoceros-au-mozambique

Tamara au bord de ses rêves

"Tableau, 
Mon joli tableau, 
Dis-moi, 
Qui est la plus belle ?"

mercredi 19 juin 2013

Souvenirs d'enfance (10) (cours de latin)

 

 


La Louve romaine et les jumeaux | Aperto blogo

 

 Cours de latin.  (1)

La sixième latine nous vit aborder le cours de langue ancienne sous la férule de Monsieur M..., homme très ouvert à toutes les sortes de tricheries inventées par des cerveaux de douze et treize ans. Et, dans ce domaine, nous mettions bien plus d'application et de persévérance que pour étudier «rosa, rosa, rosam... » 
 
Pourquoi avoir choisi la tricherie plutôt que l'effort dans l'étude ? Il semble que, dès le départ, un refus de dépendance intellectuelle (que l'on qualifie parfois de paresse) traversa notre classe et alla en s'amplifiant grâce à l'indifférence de notre professeur.
Bien sûr, toutes n'y succombaient pas, mais presque toutes étaient touchées par ce vilain défaut. 
 
Comme dans chaque société, il y avait parmi nous des niveaux différents : les moins nombreuses, bonnes élèves, pas nécessairement boutonneuses, ne trichaient pas ; les élèves moyennes parfois étudiaient, d'autre fois préféraient tricher quand l'exercice demandé dépassait leurs compétences ; le troisième peloton trichait plus souvent qu'il n'étudiait, même s'il n'y avait aucune difficulté à comprendre la nouvelle matière. A croire que pour ce groupe, la tricherie relevait d'un sport dans lequel l'effort précédent devait toujours être dépassé par l'effort suivant.
 
Cette sixième latine ne fut cohérente que dans un seul domaine : aucune d'entre nous ne dénonça jamais sa voisine même si parfois certains regards en disaient long.
Avant les examens de Noël, nous avions bien intégré l'idée qu'avec Monsieur M... le dicton «pas vu, pas pris» serait toujours à l'ordre du jour.
 
C'est ainsi que, le jour fatidique du contrôle trimestriel , les poches et les plumiers remplis de copions, nous nous installâmes chacune à notre banc.
La version à traduire distribuée et le thème de contrôle à peine placé au tableau,  à la surprise générale, la plus délurée d'entre nous sortit de son cartable des revues un peu légères. Nous la vîmes, armée d'un culot incroyable, se lever, s'avancer vers le bureau de notre professeur et, faussement candide, demander à ce dernier si, pendant que nous travaillerions, il voulait regarder ces hebdomadaires. Alors, là, nous en restâmes babas quand nous l'entendîmes accepter avec un petit sourire en coin et que nous le vîmes prendre les revues et s'installer confortablement pour les feuilleter à son aise.
Plus laxiste que cela, on ne pouvait pas imaginer. Pourquoi encore se stresser, se culpabiliser ? Les copions volèrent d'un banc à l'autre, les feuilles d'examen furent soulevées afin que les meilleures pussent en faire profiter les moins bonnes. Pour souffler, c'est à peine si nous faisions encore l'effort de baisser la voix. Parfois, Monsieur M... levait les yeux, se gargarisait la gorge pour nous faire comprendre qu'il ne fallait pas exagérer puis, un léger calme revenu, se replongeait dans son étude des revues coquines.
 

Que certaines arrivèrent à rater cet examen, je n'arrive toujours pas à en comprendre le pourquoi. Quelques-unes ne furent pas assez futées pour tirer parti de cette immense foire d'empoigne qu'était devenue notre classe le jour de l'examen de Noël et elles n'obtinrent pas la moyenne en latin. Il faut de tout pour faire un monde et une fois de plus, la preuve en fut donnée. De toute manière, une réussite générale aurait peut-être mis la puce à l'oreille de notre directrice quant aux facilités qui nous étaient accordées au cours de latin.
 
 
C'était l'époque où, 
dans mon orthographe personnelle, 
langue et lange 
n'étaient pas trop différenciés ! ! !
 
 
 à suivre


lundi 17 juin 2013

Monieux, le village aux mille rosiers














Monieux, ce dimanche 16 juin 2013

Les pieds dans le lac et porte d'entrée des fantastiques Gorges de la Nesque, Monieux avait  les atouts les plus sympathiques pour attirer touristes, promeneurs d'un weekend,  producteurs régionaux et artisans lors de la "Fête  des Sports de la Nature" organisée par "Ventoux Saveurs" et le SMAEMV qui eut lieu ce dimanche sur les bords du lac.



  


Des artisans du bois aux producteurs/vendeurs de produits régionaux de qualité, tous avaient répondu présents pour cette fête annuelle.







Et, bien entendu, "L'Or Rouge des 3 Rivières" avait planté ses étal et  parasol au bord du lac pour présenter de nouveaux produits telles les meringues et les guimauves safranées mises au point en partenariat avec la Maison Lesage de Vaison-la-Romaine et le restaurant Le Mesclun de Séguret










  
En collaboration avec le restaurant
"Le Mesclun" à Séguret
En collaboration avec la "Maison
Lesage" à Vaison-la-Romaine



lundi 10 juin 2013

Sirop de sureau : un délice !

A consommer sans modération



Ingrédients :

1 litre 1/2 d'eau
1 kg 1/2 de sucre 
3 citrons 
25 ombelles de sureau
8 pistils de safran  (L'Or Rouge des 3 Rivières) infusés 24 heures à l'avance

Préparation :

Enlever la queue des fleurs
Placer les fleurs dans un plat et ajouter le volume d'eau
Ajouter le jus des citrons
Fermer le plat avec du film alimentaire
Placer au frigo durant 48 heures
Filtrer la préparation
Cuire 15 à 20 minutes
5 minutes avant la fin de la cuisson, ajouter le safran infusé dans un peu d'eau depuis la veille
Ébouillanter les bouteilles
Remplir avec le sirop encore bouillant
Fermer immédiatement

Suggestions :

   Tout simplement, dans un verre d'eau
   En apéritif, dans du vin blanc
   Sur une crème glacée ( se marie très bien avec celle à la vanille ou celle au chocolat)
   Sur des crêpes
   Dans une salade de fruits
   Dans une vinaigrette pour obtenir l'effet sucré/salé
   En filet, sur des tranches de melon entourées de jambon de Parme 
   ...

Bien fermé et à l'abri de la lumière, ce sirop peut se garder 1 an
Après ouverture, garder au frigo

! Ne pas récolter les fleurs près de champs pulvérisés ni en bordure d'une route passante !

dimanche 9 juin 2013

Promenade dans les vignes (2)


 Promenade dans les vignes  (2)

Près des orchis, une forte odeur sucrée proche de celle des fleurs d'oranger ou de jasmin : c'était les genêts scorpions qui n'en finissaient pas d'envoyer leurs messages odorants vers une multitude d'abeilles charpentières plus bleues les unes que les autres. C'est ainsi que je me retrouvai prise dans les fins rais bleus zigzaguant jusqu'à la folie, des genêts vers le ciel et du ciel vers les vignes. Un tissage intangible.
Tout à mon bonheur, entourée par tant de beautés naturelles, dans l'immédiat, je ne vis pas, presque à mes pieds, un grand lézard vert vif mesurant une trentaine de centimètres. Il fut surpris, mais bien moins que moi. Pris de panique, il s'orienta de travers et fonça dans ma direction. Courant de droite et de gauche, l'animal finit par me passer entre les jambes. Horrifiée par sa longueur, l'embonpoint de son dos perlé mais surtout par la rapidité et la vivacité de son approche, je fis un immense bond en hurlant à pleins poumons car, une fraction de seconde, je crus qu'il allait se faufiler dans la jambe de mon jean. Je ne sais si un lézard a des oreilles ni si celui-ci ressentit les vibrations de mon cri mais un fait est certain, ma panique augmenta la sienne. Au lieu de filer dans les broussailles, il perdit la raison, fit demi-tour et revint vers moi, véloce comme pas deux. Prise d'une danse de Saint-Guy incontrôlable, me voilà, sautant d'un pied sur l'autre, au milieu des vignes, espérant une seule chose : ne pas retomber sur la verte bête. Le reptile, en fin de compte, réussit à rassembler ses idées bien avant moi et se faufila dans les herbes sèches pour disparaître sur le versant ensoleillé des orchis, au grand désespoir de ma Belle Brune qui, arrivée à la rescousse, en aurait volontiers fait son petit déjeuner.
Il fallut ensuite vérifier d'un œil honteux qu'aucun vigneron cultivant les terres environnantes n'avait pu assister, même de loin, à cette scène digne d'une caméra cachée car alors, mon honneur s'en serait relevé avec difficulté. Heureusement, aucun Provençal à l'horizon. Seul le cri avait pu être entendu de très loin. Et tant que personne ne saura que c'est moi qui hurle dans les vignes à la vue d'un petit saurien….il n'y aura jamais de lézard.
Mais aussi, il faut que je raconte ce qu'une autre voisine m'avait susurré quelques jours auparavant. Il paraît, d'après cette dame, que ces grands lézards verts ont une bouche pleine de petites dents aiguës tournées vers l'intérieur et que, quand ils vous mordent pour se défendre, il est impossible de les détacher de la chair attaquée tant ils serrent les mâchoires. Il faut alors couper le morceau de chair pour se débarrasser de la bête. Bon, nous ne vivons pas très loin de Marseille mais les légendes comportent toujours en elles une part de vérité. Cette explication peut aider à comprendre ma panique face au reptile vert qui, par ailleurs, était d'une beauté à tomber. Certaines coquettes portent avec ostentation leurs grands colliers de perles autour du cou, lui il portait sa multitude de perles vertes sur tout le corps et en toute simplicité.
Évidemment, si l'histoire de cette dame est une galéjade, pour le coup, j'aurai été ridicule deux fois


Merci à Jacques pour sa relecture et ses conseils

Dans les vignes, du côté de Séguret



samedi 8 juin 2013

Chloé dans le ciel

Poème pour Chloé

 

Cahin-caha, 
J'avance à petits pas
Cahin- caha
J'avance dans tes bras
A petits pas ?
Oui, mais j'avance,
Je danse
Et je pense ...
A toi 



Le berger des loups

Pour Marceau qui a l'âme courageuse d'un berger des loups et le coeur suffisamment grand que pour s'ouvrir au monde entier



Pour mon Marceau