Le
cavalier et la Mort
Cette histoire,
je l'ai entendue en regardant un feuilleton télévisé. Elle m'a
impressionnée et j'en ai cherché des traces sur internet pour en
connaître l'origine mais n'ai rien trouvé.
Impossible donc
d'affirmer qu'elle fait partie des légendes arabes ou syriennes ou
palestiniennes ou autres ...
Je vais la
relater brièvement pour faire comprendre le dessin qu'elle m'a inspiré.
Après
avoir voyagé durant de longues années, un cavalier se présenta
aux portes de Damas. Il était de santé défaillante, fatigué,
épuisé même, mais, par dessus tout, assoiffé.
L'homme
entra dans la ville, arpenta quelques rues et, dans un quartier
éloigné, finit par trouver une taverne discrète. Juste ce qu'il
désirait : une clientèle clairsemée et calme, une salle
fraîche, peu éclairée, proposant de nombreuses places où se
reposer. Notre cavalier s'avança, s'installa et s'apprêtait à
passer commande lorsque, balayant la salle du regard, il aperçut la
Mort attablée non loin de lui. Saisi d'un frisson de terreur, le
voyageur se dressa et, malgré la soif qui le tenaillait et la
fatigue qui le faisait défaillir, il quitta le lieu immédiatement.
Dans
la rue, l'homme retrouva son cheval, l'enfourcha prestement et sortit
de la ville au galop. Dès qu'il se fut éloigné et que les
murailles de Damas s'estompèrent, il remit sa monture au trot et la
dirigea vers le désert de Samarie. Là, se trouvait un puits connu de
la plupart des voyageurs de l'époque et notre cavalier toujours assoiffé mais désireux
avant tout de s'éloigner le plus vite possible de cette ville où
la Mort avait installé ses pénates, en prit la direction.
Il
galopa de nombreuses heures pour atteindre l'eau tant espérée et
lorsqu'il s'en approcha, une silhouette commença à prendre forme à
peu de distance du puits. L'homme ralentit sa monture, la mit au pas,
cligna des yeux pour mieux discerner le personnage encore un peu flou
et, accablé d'horreur, pour la seconde fois, il reconnut la Mort.
A
bout de forces, comprenant qu'il ne pourrait aller plus avant, le
cavalier descendit de son cheval, décida de faire face et s'approcha
de la camarde. Il lui demanda :
- Que fais-tu ici ?
Il y a plusieurs heures, je t'ai vue dans une taverne à Damas. Je
suis fort étonné de te rencontrer une fois de plus.- A Damas, lui répondit la Mort, c'est moi qui ai été très étonnée de te voir car je savais que notre rendez-vous devait avoir lieu ici, près de ce puits.
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