dimanche 15 mars 2015

Gros Emile a encore gaffé

Gros Émile a encore gaffé


- Pssst ! Pssst ! Madame ! Tu es allée te promener ?
-  Oui ! Où es-tu ?
- Sous la table, fais semblant de rien et viens me rejoindre.
- Mais, Némo,  qu'est-ce que tu fais là ?
- Je me suis caché pour rire sans qu'elle le remarque.
- Et pourquoi dois-tu te cacher pour rire maintenant ?
- Il valait mieux qu'elle ne me voit pas car elle vient de piquer l'une de ses crises de colère dont elle a la spécialité quand notre Gros Émile  fait l'idiot.
- Le Gros ? Mais qu'est-ce qu'il a encore fait ?
- Oh ! Pas grand chose en définitive. Juste qu'il s'est oublié sur les coussins de mon panier.
- Et ça te fait rire ? Mais elle venait juste de lessiver tous nos coussins. C'est du travail quand même !
- Bof, oui ! Je veux bien. Mais tu aurais dû la voir quand elle est entrée dans le salon. Un brusque temps d'arrêt puis elle a levé la tête et a commencé à renifler. Je n'ai jamais compris pourquoi elle lève la tête quand elle renifle. Si tu veux sentir une odeur, c'est plus facile de coller le nez au sol, tu ne trouves pas ?
- C'est certain mais elle est coutumière de ce genre d'absurdité. La suite si tu veux bien.
- Ce fut le cri, le hurlement même : « Aaaah ! Qui a uriné dans le salon  ? » Incroyable ! Quelle question. Elle doit savoir que, les bêtises, c'est toujours Gros Émile.
- Tu as raison. Nous deux, nous connaissons nos obligations : la pinède, la pelouse, les vignes ou rien. Continue !
- Courbée en deux, elle a commencé à observer chaque partie du salon. On peut lui faire confiance, étude effectuée au centimètre près. Puis elle est arrivée près de mon panier. Les sourcils froncés, les yeux devenus noirs, elle a soulevé mes petits coussins pour découvrir le méfait. La pisse du Gros avait coulé des coussins sur les parois du panier et jusqu'au sol.
- Bêêêrhk !
- Comme tu dis, c'était peu agréable. Là, elle a explosé : « Je viens de tout lessiver ! Où est ce salopiaud ? Je vais le tuer, le dépiauter, le réduire en charpie. Où est-il ? Mais où est-il ? » Et c'est là que je suis parti sous la table car la scène m'amusait trop mais je ne voulais pas en prendre pour mon grade, moi aussi.
- Elle a retrouvé le Gros ?
- Oh ! Pas difficile ! Il continuait à dormir dans le fauteuil près du poêle comme si le drame n'arrivait pas droit sur lui. Inconscient, le gars.
- Ensuite, qu'est-ce qu'elle a fait ?
- Tu aurais dû voir sa sveltesse lorsqu'elle l'a aperçu. Elle a bondit, l'a attrapé par la peau du cou et a voulu le soulever.
- Ah ! Ah ! Ah ! Arrête ! Je parie qu'elle n'y est pas arrivée !
- Bien vu. Il est devenu tellement lourd qu'elle a dû le prendre à deux mains. Ce qui m'a épaté c'est que, là, elle est arrivée à le secouer.
- Ouaip ! Sa colère décuplait ses forces sans doute.
- Elle l'a emporté jusqu'au panier et ... oh ! Je ne sais pas si je vais continuer, j'en ai encore le cœur qui tourne quand j'y pense !
- Allez, ne fais pas ta chochote, continue !
- L'horreur ! Elle l'a plaqué au sol et lui a mis la gueule près de sa pisse en disant : « Et ça, tu l'avoues ? Tu l'avoues ? » Non mais vrai, dans cette position comment voulait-elle qu'il avoue ? De toute façon, lui, il n'avoue jamais, tu le connais. Elle a tort d'insister.
- C'est tout ? C'est cela qui te fait tellement rire ?
- Non, ce n'est pas fini. C'est maintenant que le meilleur arrive. Elle l'a  pris sous son bras, a traversé le séjour en lui donnant des claques sur une fesse et en hurlant « Euh t'as nasie, mon gars ! Euh t'as nasie, mon gars ! »
- Tu parles d'une correction ! Avec sa graisse et tous ses poils, il n'a rien senti du tout, j'en mettrais ma patte au feu.
- Tu sais ce que cela veut dire, toi, « euh t'as nasie » ?
- Non, jamais entendu. C'est peut-être une insulte... ou une forme de maladie. Oui, cela doit plutôt être une maladie urinaire.
- La nasie ? Tu crois ?
- Espérons que ce n'est pas contagieux car si on l'attrape, on risque aussi de s'oublier dans la maison. Mais bon, tout cela n'explique pas ton amusement.
- Oh, c'est parce qu'elle l'a jeté dehors et, que, immédiatement après, il est revenu par la chatière et s'est réinstallé dans le fauteuil comme si de rien n'était. Mais, au bout de quelques secondes, il lui a lancé un regard  terrifiant. J'ai cru voir partir des flèches empoisonnées. Lorsqu'elle a vu cela, elle s'est écroulée sur une chaise en disant : « Il me tue ! Il me tue ! Il va me faire mourir ! »
- Ah ! Ah ! Ah !
- Ah ! Ah ! Ah !

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