mardi 9 octobre 2018

Lulu la Castagne, inspectrice des travaux finis.


Ce matin, alors que je replantais des euphorbes sur les bords de la safraneraie, j'ai reçu la visite de l'inspectrice des travaux agricoles venue vérifier leur avancement.
Vous me direz  "mais est-il Dieu possible que l'on en vienne maintenant à ennuyer le petit peuple en plein travail ?" 
Eh bien, oui, c'est possible.
La preuve !
Comme je venais de terminer la troisième plantation, j'ai entendu un petit "pouf" derrière moi.
Je me suis retournée et fus saisie d'étonnement : Lulu la Castagne venait d'atterrir en douceur et, sautillant de motte en motte, elle vérifiait le sol déjà retourné. 

 













Rien ne semblait échapper à son petit œil brillant.  Un grillon imprudent fut mis à mort sans procès aucun, quelques fourmis passèrent à la trappe suivies d'un ver de terre gras et souple. Bon, malgré tout, pas assez souple pour avoir pu échapper à la demoiselle noire.
Le régal parut être le grillon. Lulu le picora, le retourna, sembla prendre son temps pour estimer ce plat de roi et finalement , leva la tête et l'avala.



Prudente cependant la Lulu : entre chaque becquetance, elle levait sa petite tête noire, la penchait légèrement de côté et me fixait droit dans les yeux. Puis, voyant tous mes gestes retenus au maximum, rassurée, elle reprenait ses inspections du sol.


De temps à autre, tout doucement, je sortais mon appareil photo de ma poche et tentais d'immortaliser le moment, l'instant. 
Instant solennel s'il en fut car jamais un oiseau n'était venu se poser aussi près de moi sans être effarouché.

 



Mais, j'ai oublié de faire les présentations, Lulu la Castagne est une jeune pie. Enfin, je dis jeune sans rien connaître de son curriculum. Elle me parut jeune car elle était très mince et il émanait d'elle une fragilité de fin d'enfance.
Cependant, a bien l'observer, je dus constater que, si courte qu'ait été sa vie, elle avait, c'est presque certain, dû traverser quelque bas-fond de l’existence. Son maigre cou était entièrement déplumé. Ou alors, la demoiselle possédait un caractère ombrageux, irascible même et la castagne ne lui faisait pas peur. D'où son nom !
S'enhardissant de plus en plus au fur et à mesure du temps qui passait, Lulu vint près de ma main pour vérifier si la terre qui la souillait n'aurait pu être une nourriture oubliée.

 













"Où tout cela va-t-il finir, pensai-je, jusqu'où va-t-elle oser aller dans ses avancées ?"
Je le découvris vite. 
Après m'être rendue au ruisseau pour y puiser de l'eau, je commençai à arroser les plants nouvellement mis en terre. Alors que j'étais penchée, je sentis un petit choc sur le dos : Lulu venait de se poser, picorait ici et là et se déplaçait sans vergogne comme si mon dos lui avait été attribué afin de servir de piste d’atterrissage. Là, en toute honnêteté, j'en eus le souffle coupé. Non à cause du poids de Lulu mais...  comment dire ? Une telle impertinence, une telle outrecuidance ...! ! ! 
Vraiment, la jeunesse ne respecte plus rien !

Alors, là , pour cette photo, je ne vous dis pas les contorsions que j'ai dû faire !

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