vendredi 11 avril 2014

L'orthographe sur FB ! ? ! ? ! ?

Paroles et orthographe

[pour situer !!! commentaires trouvés sur FB suite à l'audition d'une jeune chanteuse lors d'un concours organisé par la télévision (turque ?)]

Jla connais
C'est ta mère ?
Serieu ?
La chaine c atv une chaine turc je le c je suis turc
Ses trop beau sérieux
Euh « mignon » plutôt
Vous allez pleurer comme des madeleines !!!
j ais pas conpri mais en les voyans pleuré et revoire sa mère j ais un peu comprie
j'ai des frissons a chaque fois que je l'entends chanter
c'est tellement emouvant
Tu sais si ta rien a dire commente pas pour dire des chose de se genre
C'est trop émouvant;'(Tout le monde dans la salle pleurait <3
J'ai pleuré
J'aime bien
Fuck !!! Les Rageux de merdes. Juste que vous savez pas chanté. Quand on est de la merde comme vous c'est normal elle a une super belle <3
Voi trop de la MERDE
Tros de la merde
elle se gave et elle est trop belle
oui sa voix est magnifique
trop
C trop mognon et un peu triste kan mm j'ai pleuré


Je sé pa si fô en rire ou en pleré mais ce que je li parphoi com' dialok sur FB me lèss pèrplèx
Bin ouy, koi, fô lire à ôte voi pour con prand'. Nou z' en som' souvant làh !

- Allo, allo, les vieux appellent les plus jeunes ! Nous entendez-vous ? Non ?
Je recommence.
- À l'ô, à l'ô, lè vieu à pèle lè jen ! Nou en tendé-vou ? Pouvé-vou nou lir' ?
- Kèk tu veu la Meuf ?

AAAAAAAAA hhhhhhhhhhhhhh ! Oui, une réponse arrive. Mais de loin, de très loin, d'un infini intersidéral qui paraît parfois infranchissable.
Et supposons, sans aucun a priori contre les trous, que, dans cet infini, il y ait de grands trous noirs à franchir avant de se rejoindre; eh bien, c'est probablement dans ces trous que sont tombées les règles les plus élémentaires de l'orthographe française (et de l'amabilité par la même occasion). Qui oserait alors reprocher à nos jeunes générations de refuser quelques plongeons dans ces gouffres inconnus ? Et pour aller chercher quoi ? Je vous le demande. Des mots, des règles, des contraintes futiles (pour eux) auxquelles nous ne les avons sans doute pas habitués.
J'ai enseigné durant de longues années et, au fur et à mesure que ces années passaient, je n'ai pu que constater une chose : les directives ministérielles qui nous parvenaient, année après année, ne cherchaient qu'à atteindre un but : niveler par le bas. Et le bas n'a été atteint que lorsqu'il s'est situé sous le niveau de la mer.
De tout temps, les dirigeants ont assis leur pouvoir grâce à des peuples mal éduqués ou non éduqués. Quant aux élus, à quelques exceptions près, ils sont issus des classes favorisées, de celles qui peuvent payer les meilleurs établissements scolaires à leurs rejetons. L' « élite » se protège. Je pense qu'en ce domaine, rien n'a changé depuis l'antiquité.
Alors, à qui la faute ? Aux jeunes qui ne se soucient plus de l'orthographe ou aux directives qui ont trop souvent créé des classes surpeuplées; qui ont décrété un jour qu'apprendre à lire en un an était devenu trop difficile; que les réprimandes, même méritées, étaient humiliantes ? Quel inspecteur oserait, à l'heure actuelle, dénombrer toutes les méthodes de lecture imposées à des enseignants non formés pour faire face à ces changements ?
Honnêtement, la dysorthographie dont souffre une partie des jeunes doit-elle leur être imputée ? Ou devrions-nous plutôt pointer du doigt le Ministère de l'Éducation et sa nomenklatura ? (Cette critique du Ministère de l'Éducation ne vaut que pour la Belgique, je ne connais pas le système français) D'aussi loin que je me souvienne, ils ont toujours décrété que la réorganisation à tout va des programmes scolaires était plus importante que la formation correcte des jeunes cerveaux qui leur étaient confiés.

Byin, assé raalé et même si on n'l'a kife pas grave, la révolussion de l'ortografe a comenssé depui un bou de tant é il sera difissile de fère marche arière.
Alor mèton z y nous sang pour ôtan devenir à tra bi l'air.

Sauf si, évidemment, nous avons le courage et l'espoir chevillés au corps.

  Incroyable mais vrai !
Pour acquérir l'orthographe, une ardoise, un cahier de brouillon, un zeste de bonne volonté et un programme établi de longue date et qui avait fait ses preuves. 
Rares étaient les élèves sortant de primaire qui n'écrivaient pas correctement. 

Célestin Freinet, avais-tu prévu une telle débacle ?





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